Robinson et Vendredi sur la terre des dinosaures !
Produit par Sam Raimi, le « 65, la Terre d’avant » mis en scène par Scott Beck et Bryan Woods se présente comme un mélange de plusieurs œuvres cultes : « Jurassic Park », « Star Wars », « Alien » ou encore « Sans un bruit » (dont ils étaient les scénaristes).
Notre avis y voit plutôt une réécriture de Robinson Crusoé…
Synopsis :
Un vaisseau cargo après avoir traversé un champ d’astéroïdes non répertorié se crashe sur une planète inconnue. Mills (Adam Driver) ne peut éviter la dislocation du vaisseau et la dispersion des capsules cryogénisées. Persuadé d’être le seul survivant, il n’envoie pas d’appel de secours et décide d’en finir… Jusqu’au moment où il découvre Koa (Ariana Greenblatt) l’autre survivante du crash. Leur seule chance de quitter cette planète inconnue peuplée de mille créatures plus hostiles les unes que les autres, est de se frayer un chemin à travers des terres inconnues pour rejoindre l’autre partie du vaisseau qui contient le module de survie. Une longue aventure commence…
« 65 » (titre original) est écrit et réalisé par Scott Beck et Bryan Woods « Haunt » en 2019 était leur premier film et le prochain sera « The Boogeyman » en 2023. Le scénario de « 65 » promet malheureusement plus qu’il n’offre car il est difficile de créer un grand suspense entre deux personnages à fortiori des rescapés au contraire d’une série comme « Lost » qui offrait pléthore de situations et de fausses pistes.
Certes cette planète inconnue ne l’est pas pour le spectateur qui reconnaît aisément la Terre à l’époque des dinosaures (ou plutôt à la fin de leur apogée) mais elle reste une énigme pour nos deux naufragés de l’espace qui viennent d’une autre galaxie.
Cette histoire en rappelle bien d’autres depuis « La planète des singes » (avec Charlton Heston) ou encore « Enemy » de Wolfgang Petersen, primé à Avoriaz en 1986, qui lui aussi racontait la chute de deux pilotes (un humain Dennis Quaid et un extraterrestre) sur une planète inconnue et hostile où ils sont forcés de collaborer…
« 65 » mélange beaucoup d’éléments de films connus en y ajoutant une relation assez semblable à celle de Robinson Crusoé et de Vendredi (dans le roman de Daniel Defoe publié en 1719). En effet les deux rescapés ne viennent pas de la même planète et ne parlent pas la même langue. C’est la jeune Ariana Greenblatt (Harley, le cadet de mes soucis, avec Jenna Ortega) qui a la lourde tâche d’être le contrepoint d’un Adam Driver focalisé sur son objectif (de la même manière qu’il l’était dans « Le dernier duel »).
Face à eux, une pléthore de dinosaures confiés aux équipes de Neville Page (« Tron », « Avatar », « Star Trek ») mais n’est pas Steven Spielberg qui veut et pour le thriller d’aventures horrifiques nous repasserons. Aucune des séquences du film n’arrive à retranscrire l’intensité dramatique que nous a procurée l’intrusion des raptors dans la cuisine de « Jurassic Park » ou dans d’autres scènes d’ailleurs !
Finalement, Sony nous offre une honnête série B qui pêche cruellement par un manque d’intensité dramatique et qui sera rapidement oubliée…
Ce sont les limites du scénario qui plombe la note, la reconstitution de l’époque souvent en décors naturels (tournée en Irlande et Oregon) s’apprécie, tout comme les cris des dinosaures mais malgré la présence efficace des deux acteurs s’il n’y avait la magie du grand écran, on se prendrait (presque) à regarder sa montre.
Yves Legrand – Le 19 mars 2023
Sources Photos :
© 2023 Sony Belgium
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