Un Retour au Cœur de l’Horreur ?
Fede Alvarez s’est forgé une solide réputation dans le cinéma d’horreur avec le très sanglant « Evil Dead » en 2013 et le suffocant « Don’t Breathe » en 2016. Après ces succès, le réalisateur s’attaque à une autre icône du Septième Art : le Xénomorphe de la saga Alien avec « Alien : Romulus ».
Notre critique va tenter de n’exploser aucune cage thoracique !
Synopsis :
Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers…
Après un « Alien: Covenant » signé Ridley Scott qui a largement déçu (c’est un euphémisme), Fede Alvarez tente de redonner ses lettres de noblesse à la terreur incarnée par le Xénomorphe, créé par H.R. Giger. Le réalisateur insuffle à son long métrage une mélancolie et une nostalgie palpable, rendant hommage au chef-d’œuvre de 1979 tout en intégrant des clins d’œil appuyés à l’univers du film original.
« Alien: Romulus » se situe chronologiquement entre le film de Ridley Scott et « Aliens » de James Cameron, dont les influences se font sentir tout au long du film.
Ce nouvel opus prend le temps d’installer son ambiance et de poser ses enjeux. Alvarez nous présente ses protagonistes avec soin, explorant leurs craintes et leurs aspirations. Malheureusement, le scénario se montre trop prévisible, dévoilant rapidement qui finira par servir d’hôte à nos chers Chestbursters.
C’est là que réside le principal défaut de « Alien: Romulus ». Malgré une mise en scène généreuse et quelques idées brillantes (comme la traversée d’une salle en silence), Alvarez ne parvient jamais à recréer l’atmosphère claustrophobique et menaçante qui a fait la renommée du film de 1979.
Pire encore, le Xénomorphe, hormis son introduction, est relégué au second plan, éclipsé par la menace du Facehugger ou d’un androïde. C’est regrettable, car « Alien: Romulus » aurait pu s’imposer comme un film d’épouvante solide pour ceux qui ne connaissent pas la saga. Cependant, ce nouvel opus n’apporte aucune réelle plus-value ni de nouveaux éléments à une franchise déjà en perte de vitesse.
Le film commet même l’erreur de reprendre certains des pires enjeux scénaristiques de la saga (que les fans les plus assidus reconnaîtront) pour conclure son épilogue.
Difficile de dire si « Alien: Romulus » est un des meilleurs efforts pour relancer la saga ou s’il s’agit simplement d’une tentative économique plutôt qu’artistique.
Une chose est sûre, nous étions en droit d’attendre une atmosphère plus anxiogène et horrifique de la part de Fede Alvarez.
Malgré quelques plans réussis et de beaux hommages aux deux premiers films, « Alien: Romulus » n’apporte rien de nouveau à la galaxie « Alien ».
Quelques points pour les idées de mise en scène, l’utilisation d’animatroniques et de costumes pour nos chers Xénomorphes, et pour les hommages à la saga. Mais il serait peut-être temps de laisser cette franchise se reposer, après avoir été malmenée ces dernières années.
Il ne reste plus qu’à attendre la série de Noah Hawley, créateur de « Fargo », tout en regrettant que le projet « Alien 5 » de Neill Blomkamp avec Sigourney Weaver n’ait jamais vu le jour.
Julien Legrand – le 13 août 2024.
Sources Photos :
© 2024 20th Century Fox – Disney benelux
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