The Grand Desert Motel !

Asteroid City

Présenté en compétition officielle à Cannes, le onzième long métrage de Wes Anderson a permis à une pléiade d’étoiles de gravir les marches du festival.

Notre critique va soulever la poussière qui plane sur « Asteroid City » !

Critique « Asteroid City » (2023) : The Grand Desert Motel ! - ScreenTune
© 2023 Sony Pictures Belgium

Synopsis :

Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires. Le programme des jeunes astronomes et d’un groupe de cadets de l’espace va être bousculé par des événements qui pourraient chambouler notre monde. 

Wes Anderson est un metteur en scène à part dans le cinéma d’aujourd’hui. Tout d’abord parce qu’il est à la fois le réalisateur, le producteur, le scénariste de ses œuvres cinématographiques. Nous avons dit œuvres ? Oui, car c’est à un créateur que nous avons affaire, un Dali méticuleux, adepte de la symétrie à l’écran et des palettes de couleur pastel.

Un orfèvre qui à la manière de Fabergé cisèle son décor au point de faire ressembler « Asteroid City », en réalité un petit bout de désert espagnol, à une modeste bourgade de 87 âmes perdue dans les grands espaces arides de Monument Valley.

Critique « Asteroid City » (2023) : The Grand Desert Motel ! - ScreenTune
© 2023 Sony Pictures Belgium

Un esthète qui a ses fans, pas seulement parmi les cinéphiles, mais aussi parmi les acteurs dont beaucoup se bousculent pour jouer dans ses films. Après s’être amusé avec la légende du journalisme dans « The French Dispatch » (tourné à Angoulême en 2021) Wes Anderson nous replonge en 1955 dans un univers de conquête spatiale sur fond d’explosions atomiques autour du cratère formé par la chute d’un astéroïde.

Comme toujours avec le réalisateur, soit on apprécie le style, soit on reste circonspect devant un scénario à tiroirs car il y a peu de contenu émotionnel, malgré le deuil que vit cette attachante famille incarnée par Jason Schwartzman (Rushmore 1998), Tom Hanks et les trois étonnantes petites filles Ella Faris, Gracie Faris et Willan Faris.

Critique « Asteroid City » (2023) : The Grand Desert Motel ! - ScreenTune
© 2023 Sony Pictures Belgium

Il faut peut-être expliquer à nos lecteurs que l’introduction du film, en noir et blanc, faite par un narrateur (Bryan Cranston), nous raconte la genèse d’une pièce de théâtre signée Conrad Earp (Edward Norton) et mise en scène par Schubert Green (Adrien Brody) dont l’intrigue se déroule dans cette bourgade désertique. Commence alors le découpage en chapitres et en scènes cher au réalisateur pour nous raconter sa vision de l’Amérique des années cinquante entre risques nucléaires et peur des extraterrestres.

Critique « Asteroid City » (2023) : The Grand Desert Motel ! - ScreenTune
© 2023 Sony Pictures Belgium

Certes l’affiche du film se pare de très nombreuses stars mais la plupart n’apparaissent malheureusement que dans une scène comme Margot Robbie (« Babylon »), Hong Chau (« The Whale », « The Night Agent »), Rita Wilson ou Jeff Goldblum. D’autres ont des rôles très secondaires comme l’institutrice incarnée par Maya Hawke (« Stranger Things »), l’astrophysicienne (Tilda Swinton), le gérant du motel Steve Carell (qui a remplacé Bill Murray souffrant), Rupert Friend, Matt Dillon, Stephen Spark ou Willem Dafoe. Les années cinquante, c’est l’époque de Marilyn Monroe, du glamour, personnifié ici par une star du grand écran, Midge Campbell, incarnée avec sensibilité et sensualité par une Scarlett Johansson méconnaissable.

Critique « Asteroid City » (2023) : The Grand Desert Motel ! - ScreenTune
© 2023 Sony Pictures Belgium

Comme souvent chez Anderson, on navigue dans les eaux troubles du deuil et des non-dits, en équilibre entre l’enfance et la mort. À Cannes, Wes n’a pas fait l’unanimité loin de là et même s’il pousse parfois le bouchon un peu loin en termes de loufoqueries et de nombrilisme, sa mise en scène stylisée et son brillant casting continuent fasciner. 

Le réalisateur nous a fixé un autre rendez-vous cette année avec « The Wonderful Story of Henry Sugar » (avec Benedict Cumberbatch, Dev Patel, Ralph Fiennes) d’après une histoire de Roald Dahl,  sur Netflix cette fois.

NOTE :

0 /10

Wes Anderson a un sens de l’esthétique qui ne se discute pas, une maestria pour les cadrages et un carnet d’adresses que beaucoup lui envie sûrement. Quant à savoir s’il tire le maximum de son casting, c’est plus difficile à dire même si ce sont ses acteurs et leurs prestations qui montent la note.

L’imaginaire de ce film est un peu moins brillant que « The Grand Budapest Hotel » (2014) mais le style est toujours unique. 

Un film à réserver cependant aux fans !

Yves Legrand – Le 12 juin  2023

Sources Photos : 

© 2023 Sony Pictures Belgium

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