A comme « à voir ou à oublier ?

Ava

Nous vous avions narré récemment « Anna » (Sasha Luss)  le dernier film de Luc Besson et  aujourd’hui nous nous intéressons à « Ava » jouée par Jessica Chastain (« Zéro Dark Thirty » ; « Miss Sloane » ; « Interstellar », « Ça : Chapitre 2 ») dans un film de Tate Taylor qui l’avait déjà dirigée dans « La couleur des sentiments ». Après une espionne, une nouvelle tueuse implacable pointe le bout de son Glock sur la toile…

Notre avis sans vous « tuer » le suspense.

Synopsis :

Ava est l’exécutrice d’une organisation chargée d’opérations secrètes qui parcourt le monde pour éliminer des cadres supérieurs ou des politiques importants. L’une de ses missions tourne à la confusion totale. Ava, qui s’interroge déjà sur la portée de ses actes, en vient à douter de ses employeurs et obligée de se battre pour survivre. 

Si le film nous propose une entrée en matière rythmée, intéressante et un rien spectaculaire ; très vite, il semble se dégonfler, comme le doute qui s’installe entre la tueuse et ses employeurs dont les motivations profondes nous échappent aujourd’hui encore…

Dès le début le cinéphile va une fois encore établir des similitudes avec d’autres films caractérisés en « » ; Ava est une tueuse professionnelle (comme Zoé Saldana dans « Columbiana »), en quête d’un sens à ses actes (comme  Anne Parillaud dans « Nikita » 1990) ou comme dans « Piégée » de Soderbergh et plus récemment dans « Red Sparrow ». Elle a  aussi un mentor pour ses opérations (ici John Malkovich) et petit à petit elle essaye (comme « Anna ») de s’affranchir et de redonner un sens à sa vie. On l’a compris Ava  c’est du « Déjà vu 2.0 »  tant au niveau du scénario proposé par Matthew Newton que dans la réalisation assez convenue confiée à Tate Taylor.

D’après les tabloïds américains, le film a pris son temps avant que les premiers tours de manivelle soient donnés à Boston après que l’actrice-productrice Jessica Chastain ait écarté de la réalisation un Matthew Newton coupable de violences domestiques et opter pour le réalisateur de « La fille du train ». On se demande même si le long-métrage n’est pas un moyen d’affirmer le mouvement « Me Too » dont Jessica Chastain est l’une des figures de proue, les hommes ont eu leur « John Wick » et leur « Jason Bourne » donc les femmes aussi. L’ennui c’est que dans le genre, « Atomic Blonde » de David Leitch porté par Charlize Theron est bien mieux mis en scène et beaucoup plus palpitant.

Peut-être faut-il comprendre que ce travail de commande n’était pas « la tasse de thé » de Taylor et que même si les nombreuses scènes d’action sont plus ou moins chorégraphiées (peut-être trop découpées), son adéquation au projet n’a pas transpiré sur la pellicule. Restent les bonnes interprétations bien qu’un peu trop mesurées de Common (vu dans « John Wick 2 »), Geena Davis( « Thelma et Louise »), John Malkovich (tout en sobriété comme souvent) et  de Colin Farrell (loin cependant de son interprétation de « The Gentlemen »).

Au final, un film énigmatique pour le spectateur car s’il en ressort avec un sentiment de « déjà vu », il a aussi cette sensation diffuse de n’avoir eu aucune empathie avec les principaux protagonistes, surtout avec  « Ava » qui traverse l’écran sans jamais nous faire trembler , vibrer ou craindre réellement pour elle… peut-être à suivre… quoiqu’on salive nettement moins qu’à l’idée d’aller voir un « John Wick 4 ».

Note : 5/10

Yves Legrand – Le 27 juillet 2020

Sources Photos : 

  • Copyright : Belga Films 

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