Elle nous en met plein la vue !

BLANCA saisons 1 & 2

« Blanca », héroïne non voyante mais plus perspicace que certains de ses collègues de la police génoise, Blanca réalise son rêve : être utile à la résolution d’enquêtes criminelles.

Notre avis sur un personnage attachant qui à défaut d’avoir l’œil, est à l’écoute.

Synopsis :

Blanca Ferrando (Maria Chiara Giannetta) est devenue aveugle à l’âge de douze ans suite à un accident dans une cabane en feu alors qu’elle essayait de sauver sa sœur. Plus tard, elle se fait engager pour un stage de six mois par la police génoise. Elle a déjà œuvré comme consultante spécialisée dans le décodage de documents audio pour le procureur de Gènes. Toujours accompagnée par Linneo, une adorable bouledogue américaine, qui la protège et la réconforte dans les moments difficiles, et par sa meilleure amie, Stella (Federica Cacciola). Après avoir surmonté les défis du travail, elle se retrouve à devoir affronter des défis sentimentaux : elle se retrouve impliquée dans un triangle amoureux entre deux hommes, l’inspecteur Michele Liguori (Giuseppe Zeno) et le jeune cuisinier Nanni Busalla (Pierpaolo Spollon), tous deux ayant un passé marqué par des drames familiaux.

Blanca est certes aveugle mais dotée d’holophonie. En d’autres termes, elle est capable d’entendre ce que personne d’autre ne peut percevoir avec une ouïe non entraînée. Un don qui lui a ouvert les portes des archives de la justice, puis celles d’un commissariat où elle exerce avec bonheur et aplomb comme consultante.

La série créée par Mario Ruggeri et Francesco Arlanch, née du best-seller de Patrizia Rinaldi, a permis à Maria Chiara Giannetta qui incarne Bianca d’être récompensée du ruban d’argent 2022 de la meilleure actrice. En effet, la première saison a été un gros succès en Italie où elle a été suivie par 5 millions de téléspectateurs en moyenne et a pu bénéficier des conseils du célèbre ténor Andrea Bocelli pour plus de réalisme dans la conception de la pièce noire qui illustre les réflexions de celle qui entend mais ne voit pas.

Maria Chiara Giannetta construit Blanca Ferrando autour de cette cécité acquise à l’adolescence et l’actrice reconnaît qu’il lui faut développer une énergie particulière pour être crédible comme l’a fait Sara Mortensen pour développer Astrid et son autisme dans la série « Astrid et Raphaëlle ». Les deux séries ont d’ailleurs certaines similitudes dont celle de s’interroger sur la différence, la gestion du handicap, le rapport à soi-même et la construction d’une identité et d’une place dans la société.

Par contre, l’humour de Blanca est plutôt piquant, le verbe est fort et dit des choses sur la place de la femme dans l’Italie d’aujourd’hui particulièrement face à son chef, le tonitruant et acariâtre commissaire Mauro Bacigalupo (incarné par le comédien de théâtre Enzo Paci).

La série s’attache aussi à l’univers social de Blanca, à son chien (l’adorable Fiona alias Linneo), sa jeune amie Lucia (la pétillante Sara Ciocca) ce qui lui donne des airs de comédie dramatique autant que policière d’autant qu’à certains égards, l’équipe du commissariat s’apparente parfois à celle du gendarme de Saint-Tropez

La riche palette de couleurs des vêtements de l’héroïne tout comme celles des quartiers de la ville de Gênes compose ainsi une fresque haute en couleurs qui offre un important contraste avec d’autres séries italiennes Petra et « Masantonio » tournées dans la même ville.

Dans la foulée d’une première saison réussie et plébiscitée, la deuxième repart sur les chapeaux de roues. Fraîchement diplômée, Blanca échappe de peu à un fou qui fait sauter des voitures de police. 

Désormais affublé du sobriquet de Polibomber, il va empoisonner la vie du commissariat et celle de Blanca. Les réalisateurs Jan Maria Michelini (saison 1 épisodes 1 à 3 et saison 2 épisodes 4 à 6) et Giacomo Martelli (saison 1 épisodes 4 à 6 et saison 2 épisodes 1 à 3) ont mis en place une action rythmée et des codes vestimentaires pour leur héroïne parée de couleurs vives en opposition à l’obscurité de sa vie, ainsi que des scènes vécues du point de vue de ceux qui voient et de celle qui entend mais ne voit pas, le tout soutenu par un mélange de musiques allant du baroque au rap.

NOTE :

0 /10

Comme pour certaines séries françaises (« HPI », « Profilage », « Astrid et Raphaëlle ») c’est la personnalité de la jeune femme à la parka fluo aux répliques parfois acérées, qui ne sourit jamais qui emporte les suffrages. Outre l’écrin historique de certaines demeures de la ville   tel le Palazzo Lorenzo Cattaneo (classé à l’Unesco) et l’important port de Gênes.

Le charme opère aussi grâce à des traits d’humour, aux visions fantasmées (par Blanca) et à la qualité des dialogues. Nous vous la conseillons les yeux fermés !

La série se termine sur M6 début mars 2024 (sur Addiktv au Québec) et non diffusée dans les autres pays francophones

Yves Legrand – Le 29 mars  2024

Sources Photos : 

© 2023 Rai 1

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