« Bienvenue dans la Félinosphère »

Cats

Régnant sur le West End Londonien et Broadway depuis mai 1981, transposée en dix langues et ayant conquis 80 millions de spectateurs, la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber « Cats » arrive enfin au cinéma.

Précédée donc d’une immense réputation et d’une partition musicale légendaire (« Mémory ») produite par son auteur et Steven Spielberg allez-vous en faire votre sortie des fêtes ?

Synopsis :

Une fois par an au cours d’une nuit extraordinaire, les Jellicle Cats se réunissentpour leur grande fête musicale. Leur chef, Deuteronome, choisit alors celui ou celle qui pourra monter au paradis dans la Félinosphère pour renaître dans une nouvelle vie.

Disons-le tout net à ceux qui n’ont jamais vu « Cats » sur scène, cette comédie musicale est très poétique mais aussi kitch et baroque comme son décor principal à l’origine : une immense décharge à ciel ouvert. Le film de Tom Hooper lui emboîte clairement le pas avec des décors somptueux et à taille de « chat » ; des nouvelles chansons créées pour l’occasion et des acteurs prestigieux ; tous les ingrédients nécessaires pour permettre à l’oscarisé réalisateur de réussir un second film musical et pourtant…

Sans crier à la « cha…tastrophe » comme certains confrères américains, il faut reconnaître que la comédie musicale ne brille pas par son scénario et ce qui passe agréablement sur scène car on est emporté dans une ambiance générale de danses et de chants, se révèle difficile à supporter à l’écran surtout quand le réalisateur balance constamment entre gros plans de ses vedettes et moments de danses.

Par ailleurs son casting finit par ressembler à une addition de scènettes, chacun y allant de son solo, Taylor Swift, Idriss Elba, Jennifer Hudson, Ian Mckellen, Rebel Wilson. Malheureusement, tous ont été revêtus numériquement d’une peau de félin et c’est là aussi que réside un des gros problèmes du long métrage. Ces tenues très moulantes donnent à certains un sentiment de nu. Dans cette ambiance ronronnante dans laquelle on pourrait s’étonner de retrouver Judi Dench (la remarquable M des James Bond) sauf si on se souvient qu’elle faisait partie de la distribution originelle de la Comédie Musicale avant qu’une blessure ne l’en écarte.

La bonne et belle surprise de la distribution c’est Francesca Hayward, danseuse étoile du Royal Ballet, qui aurait pu être davantage mise en évidence parmi cet aéropage de vedettes. Eblouissante lorsqu’elle danse, elle a aussi un joli brin de voix et promène sa silhouette féline jusque sur l’affiche du film.

On attendait beaucoup, trop peut-être de cette transposition au cinéma d’une comédie musicale célébrée à travers le monde. Beaucoup seront, comme les critiques américaines, déçus du résultat mais si les chiens ne font pas des chats, il faut reconnaître que le pari de satisfaire tout le monde était perdu d’avance. Restent de belles images, de belles chansons et une très jolie féline (pardon ballerine) à aller admirer.

Note : 6/10

Yves Legrand – Le 23 décembre 2019

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