Publicités

Double Faute !

Challengers (2024) 

Luca Guadagnino nous plonge dans les affres du Tennis professionnel dans « Challengers » et son triangle amoureux composé de Zendaya (« Dune partie I et II »), Josh O’Connor (« The Crown ») et Mike Faist (aperçu dans le « West Side Story » version Spielberg).

Après son sulfureux « Call Me by your Name » et sa romance homosexuelle, l’envoûtant et horrifique « Suspiria » et le récent cannibale romantique « Bones and All », le cinéaste convertit-il sa balle de break ?

Notre avis va contrebreaker dans la foulée pour gagner le set !

Critique « Challengers » (2024) : Double Faute ! - ScreenTune
© 2024 Metro Goldwyn Mayer Pictures

Synopsis :

Durant leurs études, Patrick et Art, tombent amoureux de Tashi. À la fois amis, amants et rivaux, ils voient tous les trois leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface.

Luca Guadagnino a toujours prôné un style cinématographique sulfureux dans ses précédents longs métrages. Une envie exacerbée de montrer des corps passionnés en mouvement (on se remémore la danse de Timothée Chalamet dans « Call Me by your Name ou la gestuelles déboussolante de Dakota Johnson dans « Suspiria ») au travers de récits souvent sensuels.

Critique « Challengers » (2024) : Double Faute ! - ScreenTune
© 2024 Metro Goldwyn Mayer Pictures

Ici, le cinéaste italien va plonger dans les frasques amoureuses d’un trio de joueurs de tennis, tantôt amis, tantôt amants, le metteur en scène va user des corps en mouvement (et de beaucoup trop de ralentis) pour nous dépeindre les cicatrices béantes de ces deux amis de jeunesse qui se disputent les faveurs d’une star montante de la discipline.

La première faut au service de Luca Guadagnino est de nous faire croire que son film est intense. Il n’en a que l’air ! Là où le « Match Point » de Woody Allen parvenait grâce à son ambiance et sa mise en scène à nous offrir une œuvre mélodramatique inspirée, « Challengers » reste bien trop propre.

Critique « Challengers » (2024) : Double Faute ! - ScreenTune
© 2024 Metro Goldwyn Mayer Pictures

Il ne se dégage aucune tension émotionnelle, aucune sensualité, le réalisateur transalpin ne parvient jamais à installer une atmosphère hypnotisante à son œuvre. Au contraire, sa mise en scène est trop désordonnée (flashbacks sur flashbacks à travers le match entre les deux rivaux) et le tout sonne complètement faux soutenu par une bande sonore horripilante signée pourtant par Trent Reznor et Atticus Ross (« Se7en », « Gone Girl », « Soul »… des références quand même !).

Critique « Challengers » (2024) : Double Faute ! - ScreenTune
© 2024 Metro Goldwyn Mayer Pictures

La double faute au service est le traitement de ses personnages. Malgré la bonne volonté des protagonistes, les interactions et les dialogues sont d’une platitude et les personnages semblent tous inhabités.

Tout semble superficiel et vide, à commencer par ce triangle amoureux anecdotique plus sage que choquant (le « Wimbledon » avec Paul Bettany et Kirsten Dunst était plus glamour). Derrière cette romance de plus de deux heures, le match vous paraîtra bien long !

Luca Guadagnino ne semble rien avoir à raconter et multiplie les flashbacks temporels pour tenter d’offrir un peu de variété à son jeu mais sans succès pour nos yeux de spectateurs aguerris.

Critique « Challengers » (2024) : Double Faute ! - ScreenTune
© 2024 Metro Goldwyn Mayer Pictures

« Challengers » est un match de tennis laborieux dans lequel le cinéaste italien tente de varier les coups droits et les revers pour rallonger le match par sa mise en scène stylisée et son montage déstructuré.

Ses trois athlètes tentent de marquer des points mais leur jeu (surtout Zendaya pour lequel nous n’éprouvons aucune empathie) est trop pauvre pour espérer emporter ne serait-ce qu’un set !

NOTE :

0 /10

Quelques points gagnés pour la reconstitution des coulisses du tennis, la sympathique variété de jeu de Mike Faist (finalement le personnage le plus sympathique) mais BEAUCOUP de mauvais points pour son histoire simple et creuse ainsi que cette conclusion complètement absente qui ne valait pas deux heures de notre temps ! 

Julien Legrand – le 2 juin 2024.

Sources Photos : 

© 2024 Metro Goldwyn Mayer Pictures

Vous pourriez aussi aimer :

contact.screentune@gmail.com