Critique de « Daredevil » (2015 – 2018) – Au diable le Fisk !
Au Diable le Fisk ! Daredevil Les séries Marvel sur Netflix c’est terminé. Le démon
Le rock dans le sang !
Débarquée début mars sur Prime Vidéo, « Daisy Jones & The Six » nous plonge dans la fièvre des années 70 sur les traces d’un groupe de rock fictif inspiré de Fleetwood Mac, formation phare de cette décennie. De leur début tonitruant à leur chute prématurée alors qu’ils étaient au sommet de la gloire, la série dépeint la relation tumultueuse entre les deux leaders du groupe, Daisy Jones et Billy Dunne.
Adaptation du roman éponyme de Taylor Jenkins Reid, grand succès littéraire de 2019, cette mini-série en dix épisodes explore les coulisses du rock, de l’ébauche d’un album au tournées monumentales mais aussi des excès en tout genre qui y sont omniprésents. Portée par les performances exaltées de Riley Keough et de Sam Claflin, la série n’est pas sans rappeler des productions comme « Rocketman » ou « A Star is Born » dans les thèmes qu’elle explore.
Plébiscitée par le public, que vaut cette ode au rock’n’roll ?
Synopsis :
En 1977, Daisy Jones & The Six étaient au sommet du monde. Mené par deux missiles, Daisy Jones et Billy Dunne, le groupe avait connu la gloire. Puis, après un concert à guichets fermés à Chicago, ils ont arrêté. Des années plus tard, les membres du groupe acceptent enfin de révéler la vérité. C’est l’histoire de la façon dont un groupe emblématique a implosé à l’apogée de sa puissance.
Produite par Hello Sunshine, le studio de production de Reese Witherspoon, « Daisy Jones & The Six » réussi le pari de rendre réel un groupe qui n’a jamais existé par le prisme du faux-documentaire dans lequel ses membres s’adressent face caméra à ses fans et reviennent sur leur succès passé. Un procédé qui permet de susciter la curiosité des spectateurs avec cette question fil rouge : « Pourquoi le groupe s’est séparé en pleine gloire ? » qui les pousse à poursuivre le visionnage.
Le récit peut alors prendre vie, nous entraînant dans les souvenirs du groupe, depuis ses premiers balbutiements jusqu’au sommet de la gloire. L’alternance entre tranches de vie et confessions des membres, qui n’ont pas forcément le même point de vue, ajoute une dimension ambiguë à l’histoire qui prend forme sous nos yeux, ce qui permet de tenir en haleine le spectateur dans sa quête de la vérité. Seul bémol à ce traitement, le peu de soin accordé aux maquillages au moment de vieillir les acteurs qui semblent ne pas avoir pris une ride alors que vingt années se sont écoulés entre les événements évoqués et les interviews, comme si le temps n’avait pas d’emprise sur eux, ce qui enlève un peu de crédibilité à la narration.
L’intrigue peut alors se développer avec en toile de fond le processus créatif de l’album phare du groupe « Aurora » et les tournées qui s’en sont suivies. Comme leurs ainés de Fleetwood Mac, leur succès est le fruit de la fusion, un peu forcée, de deux entités musicales distinctes, c’est l’arrivée de Daisy Jones dans le groupe qui amène la formation menée par Billy Dunne vers les sommets mais qui provoquera à terme son implosion car c’est bien l’association chaotique de ces deux âmes tourmentées qui fait tout l’attrait de « Daisy Jones & The Six ». Opposés sur de nombreux points et pourtant semblables dans leur for-intérieur, leur union vera naître des musiques absolument renversantes, chacun tirant l’autre vers le haut. C’est la rencontre de Daisy et Billy qui donne réellement le tempo de la série.
La première nommée est un personnage sulfureux, comme seul le rock peut en produire, une femme libre et indomptable qui multiplie les excès. C’est l’actrice Riley Keough (« Mad Max: Fury Road », « Logan Lucky »), la petite-fille d’Elvis Presley, rien que ça, qui donne vie avec beaucoup de panache à cette icône rock’n’roll plus vrai que nature dont le mimétisme avec Stevie Nicks (chanteuse de Fleetwood Mac) est assez perturbant. Son pendant masculin, incarné par l’excellent Sam Claflin (« Hunger Game », « Peaky Blinders »), est un homme cabossé passé par une cure de désintoxication et leader contesté par l’arrivée de Daisy dans le groupe.
Comme souvent, le milieu musical est synonyme d’excès en tous genres : le mantra sex, drugs & rock’n’roll est omniprésent tous au long des dix épisodes même si on aurait aimé qu’il soit plus approfondi. La série dépeint avec justesse la vie en groupe avec les joies et les drames qui s’y jouent, de la franche camaraderie aux conflits d’ego, en passant par les déboires amoureux. On peut néanmoins reprocher un côté un peu trop mélodramatique à la série et un manque de prise de risque qui la rend un peu convenue, surtout si on la compare au film « The Runaways » (avec Riley Keough justement), qui traite du même sujet mais où les excès sont abordés plus frontalement avec les scandales qui vont avec.
Heureusement « Daisy Jones & The Six » à le bon goût de donner de la profondeur aux personnages secondaires, que ce soit les autres membres du groupe ou les personnes qui transitent autour de celui-ci ; notamment des rôles féminins fort. On pense d’abord à Camila, fan de la première heure et épouse aimante de Billy, personnage central garant de l’équilibre du groupe magnifiquement interprété par Camila Morrone. Autre personnalité forte, la claviériste Karen (Suki Waterhouse), femme libre et anticonformiste et enfin Simone (Nabiyah Be), meilleure amie de Daisy qui devient une star du disco. Le casting dans son ensemble est de bonne facture, on sent une véritable alchimie entre les acteurs, spécialement lors des scènes de concerts.
Un des points forts de « Daisy Jones & The Six » est sa reconstitution fidèle des seventies, que ce soit au niveau de l’esthétique, de la mode et bien évidemment de la musique. La série est un hymne à cette époque de liberté, de partage et d’épanouissement, son atmosphère peace and love est palpable entre ses soirées à n’en plus finir, ses innombrables excès et ses personnages haut en couleur
A ce titre la bande-son de la série fait honneur à cette décennie incroyable en termes de musique avec des compositions d’une puissance folle et ses rythmes endiablés dont le hit électrisant « Look At Us Now » ou l’envoûtant « Regret Me ». Des mélodies qui s’inspirent bien évidemment de « Rumours » mythique album de Fleetwood Mac dont sont issus les tubes « Dreams », « The Chain » ou encore « Go Your Own Way ».
Que vous soyez fan de rock, nostalgique d’une époque révolue ou simple amateur de séries, ne passez pas à côté de « Daisy Jones & The Six ». Outre son travail de reconstitution précis de la scène musicale des seventies et des éléments qui définissent cette décennie, la mini-série Amazon est avant tout une histoire d’amitié entre plusieurs personnes réunies autour d’une même passion et en quête d’un exutoire à la banalité de la vie tout en poursuivant leur rêve.
Dotée de qualités indéniables, que ce soit en termes de mise en scène, de narration ou de performances d’acteurs, la série se démarque surtout par le sentiment de liberté qui s’en dégage. Un sentiment renforcé par sa bande originale enthousiasmante dont l’album « Aurora », enregistré pour les besoins de la série, cumule un nombre d’écoute assez important sur Spotify, une sacrée performance pour un groupe fictif.
Une excellente série qui dépeint avec justesse l’industrie du disque, de la production d’un album à l’organisation d’une tournée, sans occulter les difficultés qui jalonnent la vie d’un groupe. Certes un peu trop sage sur certains points qui auraient mérité d’être approfondi, « Daisy Jones & The Six » est une production d’assez bonne facture qui vaut largement le détour, ne serait-ce que pour son ambiance rétro.
Damien Monami Legros– Le 17 avril 2023
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