Pas très guérissante cette cure

A Cure of Life

Le cinéma de genre a toujours fasciné comme il a aussi inquiété. Il a ses adeptes et ses détracteurs alors quand un cinéaste comme Gore Verbinski, auteur il y a 15 ans du remake du film japonais « The Ring » en 2002 revient avec « A Cure For Life », il fallait y prêter une petite attention. Le cinéaste avait délaissé les salles obscures en 2013 après son très décevant « Lone Ranger », triste et incroyable déception, en plus d’être un gros échec au Box-Office.

Le réalisateur des trois premiers « Pirates des Caraïbes » refait donc parler de lui après 4 longues années avec « A Cure For Life » œuvre à mi-chemin entre « Shutter Island » et d’autres films s’intéressant aux hôpitaux spéciaux.

Verbinski est d’ailleurs au scénario pour conter cette histoire dans laquelle, le « très bon » Dane Dehaan se retrouve piégé dans les inquiétants couloirs d’un sombre centre médical suisse spécialisé dans la cure mais qui cache d’obscures secrets derrière sa belle façade.
Les bandes annonces laissaient présager un thriller sombre, psychologique voire même très oppressant.

Synopsis :

Lockhart, jeune cadre ambitieux, est lancé sur la trace de son patron disparu dans un mystérieux centre de bien-être en Suisse. Pris au piège de l’Institut et de son énigmatique corps médical, il découvre peu à peu la sinistre nature des soins proposés aux patients. Alors qu’on lui diagnostique le même mal qui habite l’ensemble des pensionnaires, Lockhart n’a plus d’autres choix que de se soumettre à l’étrange traitement délivré par le centre…la Cure.

Si Gore Verbinski espérait plonger le spectateur dans un beau suspense psychologique et une plongée dans les tréfonds de la noirceur humaine ce n’est pas un franc succès.
« A Cure For Life » aurait pu être un bon thriller d’épouvante avec une jolie ambiance digne des inspirations de Lovecraft.

Cependant, Gore Verbinski n’est malheureusement pas Martin Scorsese. Tout le potentiel de son œuvre s’effondre comme un vulgaire château de cartes. C’est convenu, sans surprise et incroyablement long avec sa durée de 2H30. Un récit beaucoup trop étiré malgré une introduction brillamment installée pendant la première demi-heure.

Pourtant, la mise scène du cinéaste émerveille par sa virtuosité et ses quelques très bons mouvements de caméra ou choix de perspective. Il manque quand même cette petite étincelle pour immerger intégralement le spectateur dans cette ambiance étrange et oppressante.

On retiendra quand même cette excellente introduction qui est la meilleure partie du long métrage car ensuite le film s’enfonce dans un scénario « déjà vu » et une intrigue confuse. Une histoire qui détruit tout ce qu’elle tente et aurait dû élaborer grâce à cette atmosphère qui aurait méritée d’être plus chargée de mystère.

« A Cure For Life » manque de noirceur, d’angoisse, de torture psychologique. Verbinski préfère s’inspirer des films de genre d’antan et qu’il tente de transformer avec une certaine modernité.
Malgré de superbes plans esthétiquement travaillés (le train, les bains à vapeur, …), « A Cure For Life » développe un récit compliqué et altéré par une surcharge d’écriture qui trouble la lisibilité du message souhaité.

Un film prévisible, jamais angoissant soutenu par une musique peu inspirée. « A Cure For Life » est trop long, mal construit et se perd dans les méandres de son récit mal exploité. Il y avait beaucoup mieux à faire. Une cure pas si efficace que ça…

Note : 5,5/10

Julien Legrand – Le 10  février 2019

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