Critique de Three Billboards (2017)
Véritable consécration outre-Atlantique avec 4 Golden Globes glanés, « Three Billboards » était attendu à sa sortie dans nos salles. Un succès mérité ?
Road movie au pays de la ségrégation
Nous poursuivons notre découverte des films nommés aux Oscars (« Bohemian Rhapsody », « A star is born », « BlackKklansman ») et « Green Book » y figure en bonne place avec 5 nominations après avoir raflé 3 Golden Globe.
Habitué aux comédies potaches co-réalisées avec son frère Bobby, Peter Farrelly sort de sa zone de confort avec« Green Book », un film biographique.
Déjà primé donc pour le meilleur scénario original « Green Book » a le mérite d’un duo d’acteurs remarquable qui n’est pas sans rappeler par leur différence ethnique et culturelle celle du duo Omar Sy et François Cluzet dans « Intouchables ».
Cependant la comparaison s’arrête là car si le film français est amusant et contemporain, celui-ci se regarde dans le contexte historique et de ségrégation de l’Amérique sudiste des sixties. Le récit se base cependant comme le premier cité sur la relation authentique qu’ont partagée Tony Lip, serveur videur de boîtes de nuit new-yorkaises (Viggo Mortensen) et le Docteur Don Shirley pianiste virtuose (joué par le déjà oscarisé Mahershala Ali).
Synopsis :
Tony Lip est engagé comme chauffeur par le Docteur Shirley un pianiste noir qui envisage une tournée dans le sud des Etats-Unis en 1962 encore régit par des règles de ségrégation raciale.
Golden Globe 2019 du meilleur second rôle Mahershala Ali est un acteur qui compte désormais à Hollywood après son oscar 2017 pour « Moonlight » il est actuellement la vedette de « True detective » saison 3 et sera bientôt de retour sur les écrans dans « Alita : Battle Angel ». Il campe ici avec une justesse remarquable le virtuose qu’était Don Shirley un pianiste exceptionnel malheureusement né à la mauvaise époque pour être considéré comme un autre A. Rubinstein.
À l’opposé il y a Viggo Mortensen méconnaissable en Tony Lip ce chauffeur sicilien grassouillet prompt à fermer le poing et à cogner, peu enclin à travailler pour un noir mais qui n’a guère de choix pour faire bouillir la marmite de sa petite famille de la communauté italo-américaine un rien mafieuse .
La langue joue un rôle important dans cette histoire car le langage classieux et affecté du Docteur Shirley trouve un écho dans celui italo-faubourg de notre italo-américain mal dégrossi pour lequel il faut admirer le travail linguistique réalisé par notre ex-héros du « Seigneur des Anneaux ».
Leur road movie dans le Sud profond s’accompagne pour les Européens que nous sommes d’une découverte de la discrimination subie à l’époque par les personnes de couleur et des humiliations quotidiennes petites et grandes qu’ils rencontraient dans les anciens états confédérés.
Comme dans le film français susnommé cette comédie fonctionne admirablement sur la différence qui existe à l’origine entre les deux personnages et ce qui au long de la route va les rapprocher. « Green Book » assume avec modestie son statut de joli film conventionnel sur la forme, qui mène sa barque sans tromper personne sur la marchandise, racontant une histoire touchante en s’appuyant sur l’interprétation de ses deux comédiens absolument éblouissants de conviction.
« Green Book » est une petite pépite qui si elle ne renouvelle pas le genre, se rapproche un peu de « Miss Daisy et son chauffeur » avec Morgan Freeman par son thème et a le mérite de nous faire réfléchir, de nous heurter parfois par son contexte historique comme le fit « Détroit » de Kathryn Bigelow mais surtout nous émeut, nous fait sourire et rire par son admirable interprétation.
Note : 7,5/10
Yves Legrand – Le 13 février 2019
Véritable consécration outre-Atlantique avec 4 Golden Globes glanés, « Three Billboards » était attendu à sa sortie dans nos salles. Un succès mérité ?
Maman, fais–moi peur ! Ma La société Blumhouse a le vent en poupe ces derniers temps,
« Il pleut dans la maison » est un constat, une chronique, un film dans la tendance spécifique du naturalisme un courant cinématographique caractérisé par l’emploi « d’acteur/trice » dans leur “propre” rôle.
Notre avis prolonge l’idée avec un chroniqueur dans son rôle !
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