Critique de « Umbrella Academy » (2019) – « Under my umbrella, ella, ella … »
« Under my umbrella, ella, ella … » Umbrella Academy Nouvelle série sur Netflix, « Umbrella
Un pour tous… tous pour un ?
C’est toujours difficile d’expliquer pourquoi il faut regarder une série plutôt qu’une autre et ce sans trop en dire… Nous vous conseillons d’être attentifs à la prochaine programmation le 4 mars 2019 de « Kepler(s) » de Yoan Legave, série française portée par Marc Lavoine, Sofia Essaïdi et Isabelle Renauld.
Synopsis :
Muté à Calais suite à une arrestation à Paris qui a mal tourné, Samuel Kepler essaye de se reconstruire ou plutôt de s’affirmer face aux multiples personnalités qui l’habitent…Alors qu’il espère ne faire que du travail de bureau, un meurtre va tout changer…
Cette mini-série en 6 épisodes se distingue par l’originalité de son héros et la qualité de sa mise en scène. Là où on ne l’attendait pas, Marc Lavoine campe un commissaire de police hanté par ses personnalités multiples ; le fameux et intrigant (s) du titre, un peu comme la symbolique marque jaune de E.P. Jacobs dont le personnage souffrait lui aussi d’un dédoublement de la personnalité.
Ce(s) personnage(s) plaira ou non aux téléspectateurs mais il faut souligner l’audace des auteurs car si le cinéma nous a déjà offert ce type de pathologie comme dans « Split » de M. Night Shyamalan ou d’autres, il est plus rare de la rencontrer à la télévision, à fortiori dans le rôle du gentil.
Le trouble dissociatif de la personnalité tel qu’il est traité ici nous parle peut-être même plus que dans le film susmentionné car ce n’est pas l’acteur qui se transforme ; Marc Lavoine ne change ni de voix ni de regard ou de posture, il lutte avec ses moyens contre ses autres identités qui tentent à tour de rôle ou en fonction des situations conflictuelles que le héros doit assumer d’apparaître en pleine lumière. L’évocation des confrontations à ses « passagers » est un moment paradoxal à l’intensité palpable et le spectateur averti de s’interroger sur qui a finalement pris le contrôle.
La problématique des migrants en toile de fond d’une intrigue meurtrière, Kepler est le centre d’une lutte mais plutôt d’un conflit intérieur que d’un combat pour la vérité. Qui va vraiment sortir dans la lumière ? Le commissaire ou un de ses « passagers », coupable ou innocent, rien n’est simple …
Nous vous recommandons cette série pour son originalité, la mise en scène intelligente de Frédéric Schoendoerffer et si son intrigue reste classique elle est bien rythmée, riche en scènes musclées, sujette au fil des épisodes à de nombreux rebondissements et dénonce pas mal de choses en filigranes sur Calais, sa « jungle » et les migrants.
Kepler(s) mérite assurément une deuxième saison, son propos intrigue, les possibilités sont innombrables tant la (les) personnalité(s) du héros peut être développée pour notre plus grande curiosité… et plaisir.
Note : 7/10
Yves Legrand – Le 4 mars 2019
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