James Bond en mode cool attitude

Kingsman : Services Secrets

Après avoir réalisé « Kick-Ass » (2010), « X-men : le commencement » (2011), Matthew Vaughn replonge pour la troisième fois dans l’univers des comics avec « Kingsman : Services Secrets » une autre adaptation d’un comics de Mark Millar (Kick-Ass) qui connaitra une suite intitulée « Le Cercles d’Or » en 2017. C’est d’ailleurs le cinéaste qui a suggéré à Millar l’idée de « Kingsman », avec pour objectif de l’adapter.

Composé d’un casting très alléchant avec le dandy Colin Firth (« Love Actually »), la révélation Taron EgertonRocketman », « Eddie The Eagle »), le génial Mark Strong (« Shazam ! »), l’omniprésent Samuel L. Jackson (« Glass »), l’immortel Michael Caine (« Interstellar ») et le revenant Mark Hamill (« Star Wars »).

Mais pourquoi « Kingsman : Services Secrets » s’est-il imposé comme l’un des cartons de l’année 2015 avec 414 millions de dollars de recettes (budget de 81 millions) et un des films les plus jubilatoires de ces dernières années ?

Synopsis :

L’histoire d’une organisation nommée KINGSMAN, unité d’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirants au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie ?

Les bandes annonces du long métrage laissaient présager véritable tourbillon d’action agrémenté de touches de geek attitude et une chose est sûre, le film ne déçoit pas un seul instant. « Kingsman » annexe une nouvelle terre à l’univers absurdement vaste qu’on continue d’appeler la « culture geek », et dont Matthew Vaughn est l’un des maîtres depuis le coup « Kick-Ass ».

Dans ce cinéma d’action joyeux, mâtiné de comédie et destiné aux kids du monde entier, ils nous excitent prodigieusement : une atmosphère impure d’innocence et de barbarie s’y dégage, comme une bête féroce et captivante qui se réveille, et tout le film se trouve ainsi électrisé par la possibilité toujours réalimentée de ce déferlement.

C’est trash, drôle et complètement fou, ce qui éloigne cette œuvre du blockbuster traditionnel.

« Kingsman » se permet de faire du pied à James Bond, mais opère une habile mise à jour bienvenue au héros créé par Ian Fleming, en rappelant au passage qu’il ne s’agit que de cinéma, et qu’en tant que moyen de divertir les foules, ce dernier peut tout se permettre.

Il y a donc de tout, des hommages à 007 et à tous les autres films d’espionnages. Des surprises à chaque instant qui fournissent parfois de beaux éclats de rire et des petites références cinéphiles.

De plus, les scènes d’action sont souvent époustouflantes avec des chorégraphies et une scénographie exceptionnelles.

La mise en scène de Vaughn est créative et inspirée avec quelques scènes en vue subjective (mention spéciale à la scène de l’église). « Kingsman » n’est pas un blockbuster comme les autres, il est fabriqué à grands coups d’esprit consensuel. Parfois très violent, le film vire par moments à la véritable boucherie pour encore plus de plaisir, le long métrage n’épargne pas le spectateur, cela passe par un homme coupé en deux ou encore par le massacre d’une dizaine de personnes.

Il ne faut pas croire pour autant que « Kingsman » verse dans le gore mais plutôt dans le « popcorn movie » dans la lignée d’un « Kick-Ass » ou de la filmographie de Tarantino.

En bon film irrévérencieux, « Kingsman » bouscule les idées reçues et se moque bien des critiques qui ne manqueront pas de le taxer de mauvais goût et de tapageur. Constamment inventif, bourré d’action, finement écrit, réalisé de mains de maître, et rythmé par une bande son absolument géniale (avec du « Free Bird » de Lynyrd Skynyrd pour cette même séquence de l’église).

« Kingsman » peut de plus, compter sur des comédiens investis. Un Colin Firth gentleman, brutal et à contre-emploi, un Mark Strong toujours aussi à l’aise, un Samuel L. Jackson surprenant et génial, enfin comment ne pas parler de Taron Egerton, révélation du film qui s’approprie pleinement son personnage.

Tout cela forme un juste équilibre faisant de l’œuvre un film intelligent dans son genre, il assume et ironise avec finesse sur son statut de divertissement fast food (cherchez le clin d’oeil à Macdo dans le film).

Un film pop signé par un très habile Matthew Vaughn, épicé de saillies de violence ravageuses et jouissives. Un film à l’esprit « So British » favorisé par les prestations cultissimes de Samuel L. Jackson en méchant avec son cheveu sur la langue et un Colin Firth éblouissant, à des lieux de ses précédents rôles. « Kingsman » était à n’en pas douté l’une des belles surprises de l’année 2015.  Un régal !

Note : 8/10

Julien Legrand – Le 4 juin 2019

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