King Kong vs Apocalypse Now

Kong : Skull Island

Après plus de dix ans d’absence et la très bonne version de Peter Jackson, ce bon vieux King Kong faisait son grand retour dans les salles obscures aux printemps 2017 pour nous en mettre plein la vue. Mais ce « Kong : Skull Island » se veut différent de ses prédécesseurs…

Synopsis :

Un groupe d’explorateurs plus différents les uns que les autres s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong…

Cette fois-ci, pas de virée à New-York pour notre cousin poilu (étant donné qu’il est ici aussi grand que l’Empire State Building, ça aurait été compliqué), pas non plus de « romance » avec une belle blonde mais plutôt la découverte de l’île du Crâne par des scientifiques accompagnés d’une équipe composée en grande partie de soldats qui veulent en découdre après leur retrait prématuré au Vietnam.

Le réalisateur Jordan Vogt-Roberts, encore méconnu du grand public, nous offre un film mitigé, qui oscille entre le bon et le moins bon.

Tout d’abord l’intro qui est de bonne facture où l’on découvre brièvement les personnages et les intentions de chacun dans un rythme soutenu sur fond de rock des années 70 jusqu’à leur arrivée en grande pompe aux abords de l’île dans une scène grandiose, qui n’est pas sans rappeler « Apocalypse Now » de Coppola, où les hélicoptères volent au coucher du soleil et font la rencontre du singe, magnifique dans sa démesure.

Ensuite, tout s’enchaîne très (trop) vite avec des séquences plus prévisibles les unes que les autres qui ne nous laissent aucun répit, à peine le temps d’admirer le paysage qu’on passe à une scène de combat rempli de gros plans inutiles sur les visages des protagonistes.

Le scénario est quant à lui bien trop prévisible, dès l’entame on comprend les intentions de chacun, d’un côté les « gentils » qui ne veulent pas faire de mal à Kong, de l’autre les gros durs, militaire de surcroit, qui veulent en découdre. On se doute bien qu’un affrontement aura lieu entre King Kong et le gros méchant lézard. La liste est bien trop longue que pour s’y attarder plus longtemps.

Le réalisateur avait à sa disposition un casting qui en ferait saliver plus d’un. Parmi les plus notable on citera John Goodman, Tom Hiddleston, Brie Larson ou encore le grand Samuel L. Jackson, mais tous sont sous-exploités hormis peut-être John C. Reilley dans un rôle qui lui sied à merveille. On était en droit d’attendre mieux avec des acteurs de cette qualité, finalement aucun d’entre eux n’a été approfondi ce qui laisse un goût de trop peu même si on sait que le but premier d’un blockbuster est avant tout de nous en mettre plein la vue.

En dehors des personnages, certaines thématiques ont également été trop peu approfondies comme le caractère destructeur de l’homme qui croit que la terre lui appartient et que par conséquent il peut en faire ce qu’il en veut. La confrontation entre le personnage de John C. Reilley, présent dans ces lieux inhospitaliers depuis un certain temps et les nouveaux arrivant aurait également mérité plus d’attention.

Au niveau des satisfactions, la photographie est d’une qualité exceptionnelle et les effets spéciaux sont à couper le souffle, Kong ainsi que les autres créatures géantes qui peuplent l’île sont magnifiques (mention spéciale pour l’espèce de buffle qui sort de l’eau).

Enfin, même si elle fait un peu trop référence aux films post Guerre du Vietnam, la bande originale du film fait du bien aux oreilles, surtout le très bon « Bad Moon Rising » des Creedence Clearwater Revival qui convient très bien à cette période de l’histoire.

Malgré quelques défauts notables qui nous laissent sur notre faim et une mise en scène perfectible, ce Kong reste un très bon divertissement durant lequel on n’a pas le temps de s’ennuyer mais il y avait clairement la place pour faire mieux.

Note : 6/10

Damien Monami – Le 29 avril 2019

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