Critique de « The Mule » (2019) – « Papy fait de la résistance »
Après l’échec de son dernier long métrage « 15h17 pour Paris », Eastwood était attendu au tournant. Avec « La Mule », il propose une sorte de western moderne.
Copains comme cochons
Voilà maintenant neuf ans que sortait sur nos écrans la comédie dramatique « Les petits mouchoirs » et sa réunion d’ami désemparé au Cap Ferret. Réalisé par Guillaume Canet, il s’agit encore aujourd’hui du plus gros succès public pour l’acteur de « La Plage » avec plus de 5 millions d’entrées.
Cette petite bande d’ami emmenée par Max (François Cluzet), Marie (Marion Cotillard), Eric (Gilles Lellouche) ou encore Vincent (Benoît Magimel) semblait avoir fait le tour de la question et avait fini par régler leurs petits problèmes relationnels au sortir de l’enterrement de leur ami Ludo (Jean Dujardin) qui concluait le film.
Du moins, c’est ce que l’on pensait car Canet a décidé de ressortir les couverts avec « Nous finirons ensemble ».
Une suite que personne n’avait vu venir, pour le meilleur ou pour le pire ?
Synopsis :
Préoccupé, Max est parti dans sa maison au bord de la mer pour se ressourcer. Sa bande de potes, qu’il n’a pas vue depuis plus de 3 ans débarque par surprise pour lui fêter son anniversaire ! La surprise est entière mais l’accueil l’est beaucoup moins… Max s’enfonce alors dans une comédie du bonheur qui sonne faux, et qui mettra le groupe dans des situations pour le moins inattendues. Les enfants ont grandi, d’autres sont nés, les parents n’ont plus les mêmes priorités… Les séparations, les accidents de la vie… Quand tous décident de ne plus mettre de petits mouchoirs sur les gros bobards, que reste-t-il de l’amitié ?
Au sortir des 2h15 que composent le long-métrage, on peut légitimement s’interroger sur la nécessité de cette suite. Si l’histoire développée n’est pas dénuée d’intérêt, elle semble assez dispensable tant la conclusion du premier volet semblait se suffire à elle-même, chaque personnage étant arrivé à la conclusion de leur problème.
Passé outre les non-dits qui s’étaient finalement révélés et les reproches des uns et des autres, le décès de leur pote Ludo mettait tout ce petit monde face à leurs défauts, l’égoïsme en tête, et leur permis de se ressouder dans l’adversité. Si l’intérêt d’une suite aux « Petits mouchoirs » est discutable, qu’en est-il du contenu ?
Force est de constater que le niveau de ce second volet est bien inférieur au premier. Les faux semblants ont laissé place à de la rancœur mais aussi à une certaine franchise au moment d’évoquer ses ressentiments.
Le ton du film est moins amer que celui de son prédécesseur, on a même l’impression d’être face à un « feel-good movie » à certains moments. Des scènes teintées d’humour jalonnent cette suite et notamment le personnage d’Antoine joué par le toujours excellent Laurent Lafitte.
Le problème réside dans l’enchaînement pas très subtil entre ces moments qui arrachent un sourire et les scènes plus dramatiques dans lesquelles on se demande parfois s’il faut rire ou pleurer.
Les acteurs sont fidèles à eux-mêmes, ils interprètent leur rôle avec dextérité et se révèlent plus ou moins convaincants. Néanmoins, si certains personnages sont restés en harmonie avec leur ligne de conduite, d’autres, comme Max, frôlent la caricature.
Si la bande originale à base de pop rétro est assez jouissive, elle donne quelquefois l’impression d’être là pour combler les moments de flottement trop nombreux.
Malgré ses bonnes intentions, cette suite des « Petits mouchoirs » se révèle bancale et sans grand intérêt tant le premier chapitre se suffisait à lui-même. Les talents de mise en scène de Canet ne sont aucunement remis en cause mais il aurait pu les mettre à profit pour un projet plus ambitieux.
Nul doute cependant que « Nous finirons ensemble » trouvera son public, il réalise déjà le deuxième meilleur démarrage au box-office français de 2019 derrière « Avengers : Endgame ». Malgré ses imperfections, le métrage reste un divertissement correct mais très vite oublié.
Note : 6/10
Damien Monami – Le 10 mai 2019
Après l’échec de son dernier long métrage « 15h17 pour Paris », Eastwood était attendu au tournant. Avec « La Mule », il propose une sorte de western moderne.
Deux ans après sa désastreuse expérience cannoise, le réalisateur revient avec « J’accuse », du nom de la célèbre lettre d’Emile Zola adressée au Gouvernement de l’époque via le journal « L’Aurore » et présenté à la dernière Mostra de Venise lors de laquelle il remporte le « Grand Prix » du Jury.
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