X-Men : Apocalypse
L’année 2016 fut définitivement celle des super-héros. Après les blockbusters comme « Batman vs Superman » en mars et les Avengers de « Captain America : Civil War » en avril, voici les mutants de « X-Men » autre bébé de la 20th Century Fox après « Deadpool ». Ce troisième chapitre de la « prequel » de la saga X-Men commencée en 2011 avec « X-Men : Le commencement » réalisé par Matthew Vaughn. Ce « X-Men : Apocalypse » a la lourde pression de passer après l’excellent « Days of Future Past » (2014) déjà réalisé par Bryan Singer (« Usual Suspect » et «BOHEMIAN RHAPSODY »)
Alors Bryan Singer a-t-il réussi à faire mieux ? Bien sûr, chacun pourra se faire son opinion sur chaque opus de la saga.
Synopsis :
Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années et désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l’humanité d’une destruction totale.
On finit par connaître la chanson au bout de six films, beaucoup de mutants, deux camps qui s’affrontent, des pouvoirs en veux-tu en voilà, la suite logique du précédent épisode, un nouveau récit et bien sûr, un nouveau méchant. Beaucoup de choses à raconter en 2h26 mais rassurez-vous, ce n’est ni trop long ni trop court.
Ce « X-Men : Apocalypse » est peut-être par nature l’épisode le moins abouti. Ce qui peut paraître paradoxal d’autant qu’il se munit de certaines scènes d’actions parmi les meilleures de la saga (cf : la bataille avec Apocalypse dans l’esprit du professeur Charles Xavier).
La structure du film de Bryan Singer se décompose en deux parties distinctes ; l’une dramatique que certains pourraient trouver trop longue et l’autre d’actions qui pourrait être pensée comme un torrent interminable d’effets spéciaux. Chacun se fera bien sûr son opinion sur le sujet.
Le scénario de l’habitué Simon Kinberg oscille entre la tragédie et une réflexion philosophique jouant sur des sentiments complexes comme le deuil, la peur de mourir ou encore le culte divin. Cet épisode est vraiment dans la lignée de ce que tente le genre des films de super-héros depuis une dizaine d’années. Un film qui arrive à conjuguer avec parfois habileté, intensité, moments dramatiques et spectacle même si parfois l’effet s’estompe.
En comparaison avec son prédécesseur qui arrivait à allier densité, intelligence, spectacle et réflexions thématiques sur la fatalité empreinte de tragédie, « Apocalypse » n’assume pas entièrement les points communs avec son prédécesseur malgré quelques flashbacks fort bien amenés. Il prend le parti de la facilité avec l’envie d’en mettre plein les yeux. La réflexion reste en toile de fond de cet épisode mais fait place à ce qu’un grand blockbuster fait de mieux : les effets spéciaux. Et il faut bien le reconnaître, au vu du budget (178 millions de dollars) il y en a un joli paquet. Le film ne bouleverse malheureusement pas la planète super-héros dans sa partie action. C’est convenu et surtout déjà-vu.
Pourtant il faut cependant reconnaître que la franchise « X-Men » est la plus régulière et la plus cohérente en termes de qualité. La saga essaye toujours de se questionner sur l’existence et la paix entre humains et mutants. Elle tente toujours de proposer un spectacle intelligent et distrayant par rapport aux autres blockbusters super-héroïques (Il faut bien sûr oublier la première aventure solo de Wolverine).
Certes, cet épisode ne restera pas dans les annales de la franchise, mais il a le mérite d’être généreux dans le spectacle en plus d’être doté d’une histoire correcte et cohérente. Sans renouveler le genre, il garde cependant quelques idées fort bien amenées (Vif-Argent entre autres), pratique un humour efficace et soutient des acteurs crédibles.
Un divertissement qui convient parfaitement à une après-midi pluvieuse bien au chaud dans son salon avec un paquet de popcorn à la main.
Note : 6/10
Julien Legrand – Le 25 novembre 2018