Une bienheureuse extravagance !

En attendant Bojangles 

Regis Roinsard signe l’adaptation du roman multi-récompensé d’Olivier Bourdeaut. Camille (Virginie Efira) et Georges (Romain Duris) dansent tout le temps sur leur chanson préférée « Mr Bojangles » de Nina Simone.

Notre avis « superfétatoire » sur un film où il n’y a de place que pour le plaisir et la fantaisie

© 2022 Belga Films

Synopsis :

Sous le regard émerveillé de leur fils Gary, ils dansent sur « Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les invités.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est Camille la mère (Virginie Efira), imprévisible et extravagante. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un exotique échassier qui déambule librement dans l’appartement. Elle n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

« En attendant Bojangles », adaptation du roman culte éponyme signé Olivier Bourdeaut, allie l’optimisme des comédies de Frank Capra et la fantaisie de « L’Écume des jours ». Le récit avait déjà connu un beau succès théâtral avec Anne Charrier (« Maison close », « Just a gigolo »), Didier Brice (« La place d’une autre » 2021) et Victor Boulenger.

© 2022 Belga Films

Pour avoir lu le livre de Bourdeaut qui est une source d’émotions et d’enchantement ; vu la pièce qui malheureusement ne développait pas tout le potentiel de fantaisie qui transpirait des pages ; le long métrage de Regis Roinsard (« Populaire », « Les traducteurs ») a su capter le registre fantaisiste du roman d’Olivier Bourdeaut et atténuer l’aspect tragique de l’histoire bien aidé en cela par ses formidables interprètes.

© 2022 Belga Films

Romain Duris entame le film sur un mode ultra léger qui rappelle son « Lupin » pour le terminer avec le sérieux d’« Eiffel ». Virginie Efira aura décidément connu une grande année ; sa prestation remarquée dans « Benedetta » trouve une splendide redondance dans « En attendant Bojangles » où sa fantaisie explose jusqu’au dramatique basculement…

© 2022 Belga Films

Solàn Machado-Graner est une découverte dont le talent magnifie le rôle de Gary, narrateur (dans le roman) de l’étrange vie de ses parents. Quant à Grégory Gadebois (qui retrouve Virginie Efira qu’il a côtoyée dans « Police ») après un rôle d’ex-président (« Président(s) » 2021) il est ici « l’ordure ménagère » certes sénateur mais surtout le garant d’un certain équilibre auprès de Gary.

© 2022 Belga Films

Cette histoire d’une femme fantasque et flamboyante qui bascule lentement dans un état de folie interpelle. On s’étonne, on sourit puis on s’interroge avant de s’inquiéter.

Certes les propos du fils sont admiratifs mais ce ton humoristique qui sied si bien au roman trouve à l’écran des accents différents quand les démons de la dépression sonnent à la porte…

Note : 7/10  

Portés par l’émouvante chanson de Nina Simone, Virginie Efira et Romain Duris danseront peut-être ensemble le soir des Césars mais pour une autre prestation (…sans doute) et c’est un peu dommage…

Yves Legrand – Le 4 janvier 2022

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