
Critique « Black Widow » (2021) : L’ultime baiser de la Veuve Noire
Après un an d’attente, « Black Widow » débarque enfin sur nos écrans. Critique de la probable dernière apparition de Scarlett Johansson dans le MCU.
Kelly Reichardt (« Old Joy », « Night Moves », « Wendy & Lucy ») célèbre réalisatrice du cinéma indépendant Américain, nous conte au travers d’un récit sobre et un brin contemplatif l’arrivée de la « première vache » sur le territoire de l’Oregon. Notre avis sur un film de « cow » où les « boys » ne gardent pas les vaches…
Synopsis :
Columbia River, Oregon, de nos jours…Un grand navire marchand passe lentement tandis que sur la rive, une femme se promène avec son chien. Soudain, celui-ci se met à fouiller la terre et découvre un crâne humain. Sa propriétaire continue de déterrer et met au jour deux squelettes allongés côte à côte… Plan suivant, nous sommes plongés en 1820, un jeune homme dépenaillé ramasse des girolles dans un sous-bois. Son surnom est Cookie (John Magaro – vu dans « Jack Ryan » et « Umbrella Academy »), il est chargé de cuisiner pour une petite équipe de trappeurs venus tenter leur chance dans l’orpaillage. Une nuit, Cookie tombe sur un Chinois complètement nu (Orion Lee), qui se dit poursuivi par des trappeurs Russes…
Oubliez l’idée d’un western peuplé de chevauchées sanglantes, d’indiens et mêmes de cowboys, Kelly Reichardt à la fois coscénariste, réalisatrice mais aussi monteuse aime brouiller les codes. Elle filme simplement et sans aucun cheval à l’écran, une belle histoire d’amitié entre deux hommes issus de cultures différentes mais unis dans l’adversité et mus par une envie commune de réussite.
L’Oregon (1780 – 1859 : date de création de l’état) est un immense territoire boisé donnant sur le Pacifique que se disputent à l’époque les Anglais, les Américains et même les Russes ; c’est le terrain de jeu privilégié de la réalisatrice depuis ses débuts. Elle co-signe comme souvent le scénario avec Jonathan Raymond, auteur du livre « The Half-Life » (2004) à l’origine du projet. Cette première vache (« First Cow ») introduite sur ce territoire sauvage a certes son importance dans le récit même si elle est surtout le prétexte à poser un regard différent sur la vie âpre, difficile mais en phase avec la nature de ces pionniers et à casser les codes du western comme elle le fit dans une autre de ses œuvres « La Dernière Piste » (2012).
A mieux y regarder, il règne sur ce long métrage comme un parfum de « Paradis Perdu »… Décrivant une nature difficile mais qui sait se montrer généreuse avec ceux qui savent l’apprivoiser. Un récit doux-amer où la masculinité peut se montrer sous un autre jour, plus en phase avec ce qui l’entoure. Reichardt est une passionnée des scènes nocturnes comme elle l’avait déjà démontré dans « Night Moves » (2013), mais aussi des animaux qu’elle tente de filmer au mieux dans leur habitat naturel. La citation de William Blake qui ouvre le film, le résume très symboliquement : « L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié » …
Et comme disait le Sage : « Un film qui cite un grand auteur ne peut être qu’un bon film ! ». En tout cas il donnera à certains des envies de voir d’autres réalisations de Kelly Reichardt.
Yves Legrand– Le 12 octobre 2021
Sources Photos :
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