La chasse peut commencer

Hunters

Amazon propose depuis fin février 2020 la série « Hunters » avec en tête d’affiche Al Pacino (« Heat », « Le Parrain », « Scarface », « Serpico ») et Logan Lerman (« Percy Jackson », « Fury ») et une jolie brochette de méchants nazis (Lena Olin, Greg Austin et Dylan Baker).

Entre traque de nazis émigrés et souvenirs du vécu de certains rescapés des camps ; vous laisserez-vous projeter plus de quarante ans en arrière dans cette guerre de l’ombre ?

Synopsis :

Hunters suit un groupe diversifié de chasseurs de nazis vivant à New York en 1977. Ces chasseurs, comme ils se font connaître, ont découvert que des centaines de hauts fonctionnaires nazis vivent parmi les citoyens ordinaires et conspirent pour créer un quatrième Reich aux États-Unis. L’éclectique équipe de chasseurs se lancera dans une quête sanglante pour traduire les nazis en justice et déjouer leurs nouveaux plans génocidaires.

Al Pacino en conscience de l’Holocauste et instauré « chasseur de nazis », cela sonne comme une accroche publicitaire mais la présence de « Serpico » est plus qu’une caution pour cette série, il est La figure de référence, l’homme aux dialogues emblématiques et percutants, l’âme de cette équipe hétéroclite.

David Weil et les auteurs qui ont conçu la série, ont malheureusement voulu évoquer la vie des camps et cette évocation de l’horreur a suscité beaucoup de polémiques (par ailleurs justifiées) car certaines scènes inventées entachent outrageusement la Vérité Historique (et ouvrent la porte à un nouveau négationnisme).

Si la lutte entre les 2 camps est assez caricaturale c’est  sans doute  parce que le réalisateur en souhaitant donner un style Tarantino à son propos lorgne un peu trop sur « Inglourious Basterds » avec violences gratuite et vengeance ; oubliant de construire son propre style narratif car une série de 10 épisodes, ce n’est pas un film et ce qui plaît en 2 heures se dilue sur la durée et perd de son impact.

Comme, par ailleurs, le personnage principal a une présence indéniable, alliant évocation de sa déportation, émotions et réflexions sur la nature humaine, le message général ne gagne pas toujours en clarté.

Il n’en reste pas moins que cette série a beaucoup d’atouts pour plaire au plus grand nombre de par son sujet (déjà porté à l’écran dans « The boys from Brazil » 1978), son acteur principal et son casting et même si sa réalisation est à géométrie variable (ce qui baisse un peu la note). Reste qu’il faut le prendre pour un divertissement et non pour une évocation scrupuleuse de la vérité des camps.

Note : 6,5/10

Yves Legrand – Le 20 mars 2020

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