Les Groseilles 2.0 !

Il pleut dans la maison (2024) 

« Il pleut dans la maison » est un constat, une chronique, un film dans la tendance spécifique du naturalisme un courant cinématographique caractérisé par l’emploi « d’acteur/trice » dans leur « propre » rôle.

Notre avis prolonge l’idée avec un chroniqueur dans son rôle !

Critique « Il pleut dans la maison » (2024) : Les Groseilles 2.0 ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

Synopsis :

Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes, délaissés par une mère volage et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes ou en chapardant dans les petits commerces environnants…

Paloma Sermon-Daï connaît bien les lacs de l’Eau d’Heure, petit coin de Wallonie où elle a posé les caméras de son premier long métrage au milieu d’un été caniculaire. Elle dresse le portrait tout en nuances d’un frère et une sœur qui tentent de faire face seul(e) ou ensemble à l’absence (peu expliquée) de leur mère… Confirmant cette tendance au naturalisme, les scènes impressionnistes s’égrènent sans grand lien entre elles, sans continuité scénaristique et forcément peinent à passionner. 

Critique « Il pleut dans la maison » (2024) : Les Groseilles 2.0 ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

On est très loin de « Dalva » le premier film d’Emmanuelle Nicot (multi récompensé aux Magritte et ailleurs), qui utilisait aussi de très jeunes actrices dans un premier rôle mais où le point de vue scénaristique de la réalisatrice et son actrice principale (Zelda) emportait l’adhésion du spectateur. Paloma Sermon-Daï, la réalisatrice ne se revendique pas du cinéma social belge incarné par les Frères Dardenne pourtant elle s’appuie également sur les deux adolescents, demi-frère et sœur dans la réalité et avec les mêmes prénoms (par souci de facilité pour des non-professionnels). 

Critique « Il pleut dans la maison » (2024) : Les Groseilles 2.0 ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

La démarche de la cinéaste est évidente mais laisser la caméra tourner et capturer ce qu’elle peut, ce n’est pas vraiment faire œuvre de réalisation et sa volonté de montrer le contraste entre l’insouciance d’une zone touristique et la précarité du monde autour n’est pas tout à fait à la hauteur de ses ambitions.

Cette chronique intimiste proche d’un documentaire fait partie des « productions légères » soutient que la Fédération Wallonie Bruxelles, un drame social au scénario minimaliste et limpide qui tourne cependant parfois en rond. Le spectateur suit donc avec un intérêt contenu mais constant ce chemin tortueux et un peu vain sur une jeunesse belge précaire et désorientée avec deux jeunes acteurs non professionnels (Makenzy Lombet et Purdey Lombet). 

Critique « Il pleut dans la maison » (2024) : Les Groseilles 2.0 ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

Le film dure une heure vingt minutes, mais certaines minutes paraissent beaucoup plus longues que d’autres en raison de sérieux problèmes de rythme même ponctués si c’est ponctué çà et là de scènes marquantes ; quant au final, il est suspensif mais sans projection potentielle. 

NOTE :

0 /10

« Il pleut dans la maison » était en compétition au festival de Cannes 2023 (semaine de la critique) et a reçu un Bayard d’Or au FIFF.

Finalement, ce film nous présente une tranche de vie, l’été d’un frère et d’une sœur qui peinent à se frayer une place dans notre monde ; ce côté naturaliste, voire anthropologique en rebutera certains par sa construction abstraite, d’autres n’y verront rien de plus qu’un documentaire.

Yves Legrand – le 20 mai 2024.

Sources Photos : 

© 2024 Cineart – https://www.cineart.be/fr/presse/il-pleut-dans-la-maison

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