Les Cendres du Phoenix !

Joker : Folie à deux (2024)

Énorme succès critique et public, « Joker » de Todd Phillips, Lion d’Or à la Mostra de Venise 2019, mais aussi Oscar du meilleur acteur pour Joaquin Phoenix, devait-il avoir une suite dont la sortie est programmée ce mercredi 2 octobre ?

Notre critique joue carte sur table et sans joker !

Critique « JOKER : Folie à deux » (2024) : Les (D)Cendres du Phoenix ! - ScreenTune
© 2024 Warner Bros & DC Comics

Synopsis :

1983, quelques jours avant son procès, Arthur Fleck, alias le Joker (Joaquin Phoenix), fait la connaissance du docteur Harleen Frances Quinzel, alias Harley Quinn (Lady Gaga), entre les murs de l’asile d’Arkham de Gotham City où il est interné. Entre eux, le coup de foudre est immédiat alors qu’une folie commune les rapproche à travers la musique et que les partisans de Fleck lancent un mouvement pour le faire libérer…

Avec plus d’un milliard de dollars de recettes en salles, prolonger l’histoire d’Arthur Fleck était tentant autant pour Warner Bros, Village Roadshow Pictures et DC Studios que pour Todd Phillips même si « Joker » avait profondément divisé les critiques pour sa violence parfois jugée gratuite. Construit sur fond d’immenses inégalités sociales, le film en s’inspirant de la montée du populisme donnait un reflet glaçant de la présidence Trump.

Critique « JOKER : Folie à deux » (2024) : Les (D)Cendres du Phoenix ! - ScreenTune
© 2024 Warner Bros & DC Comics

Ce nouvel opus s’ouvre sur un dessin animé dans le style Merrie Melodies dans lequel Arthur Fleck alias le Joker se débat avec son ombre qui agit de manière indépendante… Joaquin Phoenix reprend un personnage dont il semblait avoir exploré toutes les failles jusqu’à l’épuisement mais cette nouvelle intrigue signée du duo Scott Silver et Todd Phillips prend la tengente du premier opus et se révèle lente, paresseuse et confinée à la prison et au tribunal. 

Critique « JOKER : Folie à deux » (2024) : Les (D)Cendres du Phoenix ! - ScreenTune
© 2024 Warner Bros & DC Comics

L’intrusion de Harley Quinn dans cet univers carcéral est pour Arthur une raison de croire en sa rédemption mais Harley est une femme secrète, intelligente et peut-être plus profondément déséquilibrée que le Joker. C’est grâce à une succession de séquences oniriques empruntées à la comédie musicale et très bien mises en scène qu’on peut apprécier l’immense talent de Lady Gaga et constater les difficultés de Phoenix, même s’il interprète avec sensibilité une version anglaise de « Ne me quitte pas » de Jacques Brel.

Critique « JOKER : Folie à deux » (2024) : Les (D)Cendres du Phoenix ! - ScreenTune
© 2024 Warner Bros & DC Comics

En ressassant les brillantes idées de « Joker » à l’envie, Todd Phillips malgré une belle mise en scène, n’arrive pas à convaincre. Certes, nombre d’idées, de situations concernant Harley Quinn sont directement puisées dans les dessins animés qui l’ont vue naître (cf la fantastique Batman la série Animée) mais que certains spectateurs n’auraient pas visionnée. Harley n’est pas la partenaire d’Arthur, mais une groupie meurtrière survoltée et Lady Gaga s’emploie avec un magnétisme irrésistible à pousser Fleck à sortir de sa condition pour s’assumer définitivement en Joker.

Critique « JOKER : Folie à deux » (2024) : Les (D)Cendres du Phoenix ! - ScreenTune
© 2024 Warner Bros & DC Comics

Quand on y réfléchit, la conclusion de « Joker : folie à deux », renvoie au dessin animé du début ; Fleck étant incapable de contrôler son double (ou son ombre) le Joker !

NOTE :

0 /10

On peut se demander si le réalisateur n’a pas été subjugué par les deux stars qu’il dirigeait tant ceux -ci ne laissent que des miettes aux autres protagonistes. Lady Gaga et Joaquin Phoenix occupent tout l’écran et leurs performances éclipsent tout, y compris le sujet du film…

Le scénario un peu maigre ne mérite pas plus qu’un 4 mais l’inventivité de Phillips dans sa mise en scène lui vaut un point de plus. Quants aux deux comédiens, ce sont des acteurs monstrueux qui dévorent la pellicule (1 point de plus pour chaque performance) !

Vous ne savez pas à quoi vous attendre et le film ne fera rien pour vous y aider…

Yves Legrand – le 7 octobre 2024.

Sources Photos : 

© 2024 Warner Bros Belgium

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