Agent sans couverture !
Gerard Butler n’en finit pas de tourner. Après « Mayday » où il essayait de sauver ses passagers, c’est à son tour d’essayer de s’extraire vivant du bourbier afghan avec « Kandahar ».
Notre avis va tenter de sauver plus que la couverture de l’agent.
Synopsis :
Tom Harris (Gerard Butler) est un agent sous couverture travaillant pour la CIA et vient de terminer avec succès une mission en Iran. Envoyé en Afghanistan par Roman (Travis Fimmel) son agent traitant, mais une fuite de renseignements auprès d’une journaliste britannique révèle son identité aux Iraniens alors qu’il vient de s’installer. Coincés au cœur d’un territoire hostile, Harris et son interprète afghan Mo Doud (Navid Negahban), doivent se frayer un chemin à travers les régions arides du pays jusqu’à Kandahar, leur point d’exfiltration, tout en échappant aux forces spéciales afghanes, aux services secrets pakistanais et iraniens qui les pourchassent. La traque a commencé…
« Kandahar » de Ric Roman Waugh (« Greenland » en 2020, « La chute du Président » en 2019) bénéficie d’un scénario très bien structuré signé par Mitchell LaFortune (lui-même ancien agent de renseignement) produit par Gerard Butler. Le film semble être l’exact opposé de « Tyler Rake 2 » ! Il s’agit ici aussi d’une extraction ou plutôt d’une exfiltration dans le cas d’un espion mais si le premier film cité faisait le pari de l’action à outrance, le second est beaucoup plus nuancé dans son propos et semble vouloir renvoyer dos à dos les espions de tous bords soucieux de remplir les objectifs que leurs supérieurs leur ont assignés. Sans le nommer, « Kandahar » fait écho aux révélations de l’affaire Edward Snowden qui dévoilait de nombreuses opérations secrètes de la CIA à travers le monde mais aussi la mise en danger des agents infiltrés que ces divulgations ont mis en danger.
Le réalisateur Ric Roman Waugh (« Snitch » et « Shot Caller ») abandonne ses couleurs habituelles plutôt sombres au profit du jaune et du gris sablé du désert (le film très lumineux est tourné en Arabie Saoudite et à Dubaï) mais en garde pas mal sous le capot (du 4X4) pour l’inévitable final stressant à souhait. Les scènes d’action maîtrisées et crédibles offre une impression d’authenticité, particulièrement cette attaque nocturne d’hélicoptère sous haute tension mais n’abusent pas des effets numériques.
« Kandahar » ou « Mission Kandahar » sans être un film exceptionnel est très efficace, bien scénarisé et bien structuré dont on pourrait regretter certaines scènes sentimentales un peu mièvres dans la conclusion du récit.
Gerard Butler retrouve en Harris un personnage sobre et efficace à la Mike Banning (l’agent de sécurité du Président des Etats-Unis) qui opère comme un excellent professionnel dans une situation sans issue en cas de capture.
Navid Negahban est excellent en traducteur afghan dépassé par l’enjeu et dévasté à l’idée de quitter son pays. On était d’ailleurs très content de retrouver Travis Fimmel (La série « Vikings » de 2013 à 2017, « Raised by Wolves » en 2020) dans un rôle à la mesure de son talent.
Yves Legrand – Le 25 juin 2023
Sources Photos :
© 2023 Kinepolis Film Distribution (KFD)
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