La petite maison des horreurs !
La série B d’horreur est souvent une bonne ou une fausse bonne idée. On peut citer parmi celles-ci des œuvres comme la saga « Hellraiser » ou « Vendredi 13 », des succès divers et variés mais entrées depuis au panthéon du genre. En 2012 deux cinéastes rompus aux codes du genre que sont Joss Whedon et Drew Goddard avec la saga « Buffy contre les vampires » pour l’un et le surprenant « Cloverfield » mais aussi « Lost » et « Daredevil » pour l’autre, décident de brasser tout leur patrimoine horrifique dans un seul film intitulé « La Cabane dans les bois ».
Un film qui a mis du temps à sortir au cinéma, la production datant de 2012, Whedon réalisera ensuite la pierre angulaire du MCU avec « The Avengers » mais « La Cabane dans les bois » connait plusieurs reports de dates, la faute aux problèmes financiers de la MGM (qui ont fini par être arrangés suite au rachat du Studio par Amazon cet été) sauvé finalement par Lionsgate qui racheta les droits de diffusion du film.
« La Cabane dans les bois » est donc sorti en 2015 et recolta plus de 70 millions de dollars au Box-Office pour un budget de 30 millions et est désormais considéré comme un classique du genre des années 2010.
Retour sur un exercice aussi surprenant que jubilatoire.
Synopsis :
Cinq amis partent pour quelques jours dans une cabane au milieu des bois, récemment acquise par le frère de l’un d’eux. Ils n’ont aucune idée dans quoi ils mettent les pieds ni du cauchemar qui les attend…
Bien entendu, on ne va pas aller jusqu’à dire que « La Cabane dans les bois » est un chef-d’œuvre de l’horreur, mais le film de Drew Goddard, qui par ailleurs réalise à ce moment là son premier long métrage, ajoute une touche de modernité soutenu par une bonne dose de fun décomplexé.
Pour ses débuts derrière la caméra, Drew Goddard a réussi à créer une œuvre qui alterne subtilement des moments de comédie avec une satire sur l’industrie du cinéma et de l’horreur. Dans le même temps, le jeune metteur en scène parvient à faire monter la tension avec quelques références joliment amenées tout en travaillant à merveille son ambiance angoissante, le tout en soignant habilement son grand final qui restera dans les mémoires des aficionados.
« La Cabane dans les bois » est un film d’horreur malin, ambitieux, riche en rebondissements qui puise dans les meilleures idées du patrimoine horrifique cinématographique tout en y injectant son propre ADN. On y suit en effet, un groupe d’étudiants en train de passer un week-end isolés en forêt, un cliché depuis longtemps convenu dans les slashers (Jason Voorhees en sait quelque chose). Le long métrage va utiliser toutes les facilités et les codes du genre pour les déconstruire afin de surprendre au maximum son spectateur depuis longtemps rôdé aux techniques de ce type de spectacle.
Chaque étudiant ressemble à un archétype et le public croit connaître la chanson de A à Z, il n’en est rien. Joss Whedon et Drew Goddard choquent et surprennent en jouant sur le décor, le lieu, les dialogues et les personnages pour nous proposer un récit délirant et malicieux.
Jouant avec nos attentes, nos peurs, nos nerfs et son plaisir, « La Cabane dans les bois » est un cocktail explosif, drôle, retors et « what the fuck » où se côtoient des inspirations comme « Evil Dead », « Hellraiser », « Détour Mortel » pour mieux les détourner à son avantage.
On pourra lui reprocher un humour trop corrosif et quelques facilités scénaristiques en plus d’acteurs pas toujours impliqués à 100% mais ce serait bouder son plaisir devant un spectacle aussi trash qu’inspiré visuellement.
Un vent de fraîcheur bienvenu dans la série B de genre qu’on oubliera pas de sitôt. Quel coup de main sur la fin quand même !
Julien Legrand– Le 9 novembre 2021
Sources Photos :
Avec « The Thing », Big John signe un classique originel et fondateur, morceau de bravoure du cinéma horrifique.
Pourquoi « The Thing » est-elle l’œuvre référence d’un cinéaste qui possède à son actif « Halloween » « New York 1997 » ou encore « Chrisitine » ?
« Le Loup-garou de Londres » de John Landis a marqué son empreinte indélébile sur un genre entier : celui du film de Loup-Garou.
Partons ensemble pour une balade sanglante et poilue au clair de lune !
Un désert, une voiture en panne, une tribu de cannibales, du sang et des larmes. Retour sur « La colline a des yeux » réalisé par Alexandre Aja en 2006.
This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.