Critique de « Velvet Buzzsaw » (2019) – L’art comptant pour rien
L’art comptant pour rien Velvet Buzzsaw Netflix continue d’attirer les réalisateurs de toutes horizons, après
Pas Tendre pour Mercredi.
La Famille Addams
Proposée, il y a presque de 10 ans à Tim Burton, cette nouvelle version désormais en animation de la célèbre famille Addams est issue de l’imagination fertile du bédéiste américain Charles Addams. Il a ainsi donné vie à Morticia, Gomez, leurs enfants Pugsley et Mercredi, l’oncle Fétide et Grand-mère dans les pages du New Yorker dès 1938…
Depuis quatre séries télévisées, dont deux animées, trois films et une comédie musicale ont popularisé les personnages. Pour la première fois les voici dans un film d’animation, inspiré de l’œuvre originale mais le succès sera-t-il comparable à leurs glorieux aînés ou arrivent ’ils trop tard sur la toile ? Notre avis sans vous priver de… comme d’habitude !
Synopsis :
Les Addams vivent retranchés dans leur grise et sombre demeure, juchée en haut d’une colline brumeuse du New Jersey, ils se préparent à recevoir des membres éloignés encore plus étranges qu’eux à l’occasion de la Mazurka de Pugsley. Une cérémonie, sorte de rite de passage , doit se dérouler devant la famille au complet et le jeune garçon doit prouver qu’il est prêt à devenir un véritable mâle Addams. En bas de la colline, la décoratrice d’intérieur et animatrice de télévision aux dents longues Margaux Needler est en train de mettre sur pied un quartier préfabriqué, tout en couleurs pop et en perfection et lorsque la brume se lève, le manoir des Addams fait tache sur son chemin.
Afin de plaire à un vaste public, Conrad Vernon (« Shrek 2 ») et Greg Tiernan (« Sausage Party ») ont tenté d’exploiter le côté singulier et macabre des différents membres de la famille. Alors que la facture visuelle est raffinée, avec une utilisation judicieuse du noir, du gris et de la couleur, le message est moins subtil.
Le thème de l’acceptation de l’autre est exploré de façon trop évidente. Il aurait fallu un peu plus d’originalité et d’audace voire de folie dans le scénario. Les seconds couteaux comme Oncle Fétide, Cousin Machin ou La Chose sont insuffisamment développés et manquent d’une vraie présence à l’écran.
Une nouvelle version en images de synthèse des aventures de la célèbre et morbide famille Addams semblait être excellente tant les progrès techniques sont incroyables mais surtout cela permet d’imaginer toutes les folies visuelles impossibles à l’époque des films de Barry Sonnenfeld au début 90. Hélas, les souvenir cultes des deux films avec Anjelica Huston et Christina Ricci restent tenaces.
On était en droit d’espérer des délires visuels cartoonesques et colorés comparables aux trois épisodes de « Hôtel Transylvanie », malheureusement Frankenstein et ses amis avaient bien plus d’inventivité et d’humour.
L’histoire n’est guère originale et son indispensable méchante empêche le film de se focaliser totalement sur les protagonistes de la famille et c’est Mercredi qui s’avère la plus intéressante et obtient les meilleures répliques. On a parfois l’impression de visionner un dessin animé matinal de chaîne TV. Une grande impression de déjà-vu qui a cependant rencontré un certain succès outre-Atlantique où le film est sorti pour Halloween…
Note : 5,5/10
Yves Legrand – Le 1er décembre 2019
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