Un bronzé à Paris

La Vie pour de vrai 

Quinze ans après l’incroyable succès de « Bienvenue chez les Ch’tis », Dany Boon revient avec une nouvelle comédie « La Vie pour de vrai ». Le réalisateur et acteur en partage l’affiche avec son complice Kad Merad et Charlotte Gainsbourg. 

Notre avis sera-t-il aussi déconnecté que notre héros ? 

Critique « La Vie pour de vrai » (2023) : Un bronzé à Paris ! - ScreenTune
© 2023 Alternative Films

Synopsis :

:  Élevé par ses parents animateurs (Aurore Clément et Maxime Gasteuil) dans l’univers aseptisé et surprotecteur d’un Club Med mexicain, Tridan Lagache (Dany Boon) décide à cinquante ans de s’envoler pour la France et Paris, où il n’a jamais mis les pieds, pour retrouver Violette, son amour d’enfance. Outre le choc de la réalité parisienne, il découvre que le studio légué par son père est squatté par Louis (Kad Merad) un demi-frère inconnu en pleine galère sentimentale et financière. Soucieux de garder la main sur le studio, Louis décide de mettre Roxanne (Charlotte Gainsbourg), sa maîtresse, dans les bras de Tridan pour incarner Violette.

Huitième film réalisé, scénarisé et interprété par Dany Boon, « La Vie pour de vrai » se présente comme une comédie sans prétention aux ressorts assez prévisibles…

Certes l’idée est assez amusante puisqu’elle met en scène un bronzé (ou Go) perpétuel qui se replonge dans la vraie vie, vêtu de sa chemise à fleurs, sac à dos et guitare en bandoulière. Dany Boon, éternel naïf, se construit une nouvelle variation autobiographique après le célèbre Ch’ti, l’hypocondriaque, le radin…

Évidemment, beaucoup y verront des références  aux comédies françaises des sixties , « Un idiot à Paris » de Serge Korber (1967) d’après un roman de René Fallet dialogué par Michel Audiard avec Jean Lefebvre et Dany Carrel ou le couple formé par Jane Birkin et Pierre Richard, dans « La moutarde me monte au nez » en 1974 de Claude Zidi mais le quinquagénaire naïf qui a jusqu’alors vécu en marge de la société et qui pleure dès qu’il voit des gens monter dans un bus (ellipse sur l’abandon que Tridan ressentait quand les gens quittaient le club) fait penser à « Being there » (« Bienvenue Mister Chance » en 1979 de Hal Ashby avec Peter Sellers et Shirley MacLaine).

On en viendrait presque à oublier Kad Merad, le contrepoint grognon (car accablé) de cet adolescent attardé perdu dans la capitale. Du déjà vu car son personnage est identique aux autres films où il donne la réplique à Dany Boon, l’indémodable clown blanc, celui qui reste ancré les deux pieds dans la réalité sauf lorsqu’il se lâche en tripotant sa pompe à morphine… Une mention pour la jolie petite scène de l’avion où l’angoissé Tridan est réconforté par Sarah Boon, la fille du réalisateur. À Charlotte Gainsbourg, elle est rayonnante dès qu’elle apparaît, merveilleuse de sensibilité et de désir (contenu).

Le trio (comme souvent chez le réalisateur) refait le monde à son image, fraternel, empli d’empathie et de bienveillance…mais ce message est-il audible dans la France de 2023 ? (Lorsque Tridan consulte des images de Paris sur son portable et on y voit des voitures en feu, des cordons de police…)

Un feel good movie, simple voire simpliste mais  amusant.

NOTE :

0 /10

Pour Chance « Le Monde est un jardin et il faut l’entretenir pour apprécier demain ! »

Pour Dany Boon, Tridan est un homo sapiens sympaticus, une métaphore de la bulle de nostalgie où il cherche à emmener le spectateur, celle des comédies candides d’antan. 

Au générique de fin, c’est le nom de Charlotte Gainsbourg qui apparaît en premier ; un choix est assumé et la reconnaissance que l’actrice emporte le film dès que Violette paraît.

Yves Legrand – Le 1er mai  2023

Sources Photos : 

©  2023 Alternative Films

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