«Héros ou Zéro»

Le cas Richard Jewell

Dans « Le cas Richard Jewell » le trente huitième film de Clint Eastwood s’intéresse à une nouvelle figure du héros américain contemporain après le tueur d’élite Chris Kyle (« American Sniper »), le pilote Chesley Sullenberger (« Sully ») et les trois passagers ayant intercepté le terroriste à bord d’un Thalys (« Le 15h17 pour Paris »). Produit par Appian Way (la société de Leonardo DiCaprio) et Malpaso production (Clint Eastwood) le long métrage bénéficie d’un casting très intéressant qui mérite votre intérêt.

Synopsis :

Lors des Jeux olympiques de 1996 à Atlanta, Richard Jewell, agent de sécurité au Parc du Centenaire, a trouvé un sac à dos contenant une bombe. L’explosion a fait deux morts et plus de 100 blessés, mais l’alerte a permis de mettre à l’abri des centaines de personnes et donc de sauver de nombreuses vies. D’abord perçu comme un héros, cet homme de 33 ans a rapidement été présenté comme un suspect par les médias et accusé… de terrorisme.

Le drame s’articule autour de cinq personnages, Olivia Wilde, la journaliste avide de scoops et Jon Hamm, l’agent du FBI incarnant les soi-disant garants de l’ordre et des institutions. A l’opposé, l’entourage de Jewell, son avocat, Sam Rockwell est aussi brillant que dans « Les Panneaux de la Vengeance » quant à Kathy Bates, elle est l’exceptionnelle mère de la trouvaille Paul Walter Hauser (déjà aperçu dans « Moi Tonya » et « BlacKkKlansman ».

L’acteur moustachu à l’embonpoint évident est la copie quasi conforme de l’original. Eastwood a le mérite d’arriver à susciter l’empathie pour ce personnage pas particulièrement sympathique et permet aussi une relecture du héros loin des stéréotypes hollywoodiens. Le film véhicule aussi des clichés sur l’Amérique que l’on ne veut pas voir : la passion des armes et de l’ordre, un Sud où le blanc reste réactionnaire et boy-scout. Sans crier au chef d’œuvre on est en droit d’être bluffé par la capacité de Clint Eastwood à diriger ses acteurs et à en tirer le meilleur.

Billy Ray qui a scénarisé le long métrage lui a conféré une remarquable fluidité et Maître Clint a orchestré le tout avec une maestria retrouvée.

Le talent et l’envie de réaliser du nonagénaire interpelle et on se prend à rêver de ce qu’il nous prépare encore. Une leçon de cinéma à l’ancienne. « Un joyau » !

Note : 7,5/10

Yves Legrand – Le 27 février 2020

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