Critique de « L’Heure de la Sortie » (2019) : Le Lycée des Damnés.
Le Lycée des Damnés L’Heure de la Sortie S’il y a des films dont on
Un spectacle bouffon et virtuose
Après « COUPEZ ! » de Michel Hazanavicius et « JEANNE DU BARRY » de Maïwenn, c’est le très prolifique Quentin Dupieux qui a les honneurs de voir son dernier opus projeté en ouverture cannoise avec « Le Deuxième Acte » et son casting quatre étoiles !
Synopsis :
« Le cinéma, c’est cool, ça ne sert à rien » ! C’est ce que Florence (Léa Seydoux) affirme, hilare, lorsqu’elle décide de présenter son petit ami, David (Louis Garrel), à son père, Guillaume (Vincent Lindon)…. Mais c’est sans compter sur l’apparition de Willy (Raphaël Quenard), dont la mission est de débarrasser David de Florence, car il n’en peut plus d’elle…
Voilà pour le pitch…
Ex-figure de la musique électronique en version French Touch (sous le pseudonyme de Mr. Oizo et son tube « FLAT BEAT »), Dupieux nous a habitué à être déconcertés, amusés, cueillis, que ce soit face au pneu de voiture assassin de « RUBBER » (2010), à l’obsession d’un personnage pour sa veste à franges (« LE DAIM », 2019), au duo de Palmashow face à la mouche géante de « MANDIBULES » (2021), aux superhéros en collants plongés dans l’univers gore de « FUMER FAIT TOUSSER » (2022), au sextuple « Dalí » (DAAAAAALI !, 2023) ou bien sûr face au spectateur intrusif de « YANNICK », tourné en six jours seulement et succès surprise de l’an passé.
Dupieux a su créer en 13 films, réalisés en vingt ans (mais avec un sérieux coup d’accélération dans le rythme de production sur les trois dernières années), une œuvre unique, dont le dernier opus est particulièrement réussi…
Au fil du récit, Dupieux n’aura de cesse de mettre son énergie, son originalité et surtout son talent de scénariste au service de cette farce pour le moins savoureuse. Car bien sûr, au-delà du leurre de la déstructuration et d’une fausse désinvolture, le travail d’écriture ciselé est bel et bien là et l’urgence dans laquelle Dupieux a inscrit son tournage donne à ses comédiens une forme de réflexes de jeu spontanés, inhabituels et particulièrement réussis. Et puis « Le Deuxième Acte », c’est aussi et surtout une (auto-)parodie, celle du petit monde du cinéma, gorgé de poil à gratter et passé à la moulinette de l’humour noir…
Le casting est à la hauteur, c’est le moins que l’on puisse dire, avec Louis Garrel, Léa Seydoux, Vincent Lindon et surtout Raphael Quenard, magnifique échassier au phrasé si particulier, formidable personnage « alternatif » du cinéma français, qui est juste parfait !
Certes, le côté farfelu de Dupieux peut énerver, mais il faut lui reconnaître un talent réel et originalité très rafraîchissante. Et avec « LE DEUXIEME ACTE », il nous offre un spectacle bouffon et virtuose qui vaut vraiment le détour !
Vincent Legros, Cannes, le 15 mai 2024.
Sources Photos :
© 2024 CASE DEPART & Chi-Fou-Mi Productions – Arte France Cinéma
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