La Chasse au Harrison !
Une chasse à l’homme trépidante, un déraillement de train spectaculaire et un duo d’acteurs iconiques (Tommy Lee Jones & Harrison Ford)… « Le Fugitif » d’Andrew Davis rassemble tous les ingrédients d’un grand film hollywoodien !
Quelle est la recette de ce film adapté d’une série TV des années 60 qui fut l’un des plus gros succès de l’année 1993 avec plus de 370 millions de dollars de recettes mondiales, 3.5 millions d’entrées dans les salles françaises ainsi qu’un gros candidat aux Oscars (celui du « Meilleur acteur dans un second rôle » pour Tommy Lee Jones et sept nominations).
Accrochez-vous, nous plongeons dans une course-poursuite haletante et nous n’en n’avons pas rien à cirer !
Synopsis :
Le chirurgien David Kimble mène une vie paisible jusqu’au jour où il retrouve son épouse avec le crâne fracassé et est accusé du meurtre. Pour rétablir la vérité, il doit d’abord s’évader et reprendre l’enquête de zéro, avec toute la police à ses trousses.
« Le Fugitif » est tirée de la série éponyme diffusée de 1963 à 1967 sur ABC (qu’Harrison Ford n’avait jamais visionnée avant de prendre part au film tout comme votre serviteur) mais qu’à cela ne tienne Harrison Ford surfe de succès en succès au cours des années 90, il vient à ce moment-là de terminer la première aventure de Jack Ryan, le personnage créé par Tom Clancy avec « Jeu de Guerre » en 1992 de Phillip Noyce.
Ce premier volet avait d’ailleurs rapporté plus de 178 millions de dollars au Box-Office. Harrison Ford va grâce au film d’Andrew Davis asseoir un peu plus son statut d’icône hollywoodienne.
Bref « Le Fugitif » va faire un carton, rafle plusieurs nominations aux Oscars et aux Golden Globes et engendrer une suite « US Marshals » en 1998 toujours avec Tommy Lee Jones.
Le cinéma s’est toujours plus ou moins inspiré de la télévision pour trouver de nouvelles idées de longs métrages, surtout dans les années 1990 avec comme exemple le plus frappant les débuts de la saga « Mission Impossible » en 1996 réalisé par Brian De Palma.
Il est pourtant très rare qu’un film améliore le matériel d’origine… et pourtant Andrew Davis qui sortait du gros succès de « Piège en haute mer » et ses 83 millions de dollars de recettes au Box-Office US va réussir l’exploit de nous offrir un excellent thriller avec « Le Fugitif ».
Avec « Le Fugitif », Andrew Davis reprend les grandes lignes de la série tv tout en y ajoutant une bonne dose d’action, de rythme et de scènes spectaculaires (le barrage, le déraillement du train) pour offrir un résultat convaincant et haletant.
Le cinéaste inscrit son œuvre dans la plus pure tradition des longs métrages du maître Alfred Hitchcock avec un personnage accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et prêt à tout pour révéler la vérité.
À travers une approche réaliste, des paysages froids et hostiles, nous suivons toutes les mésaventures du Docteur Kimble, l’évadé en quête d’indices tente de prouver son innocence sur un rythme trépidant.
Dans ce jeu du chat et de la souris à la tension constante, Andrew Davis parvient sans cesse à maintenir l’attention du spectateur par cette course-poursuite mais aussi grâce au fait que le Docteur Kimble mettra en jeu sa propre sécurité et sa liberté pour aider les autres, ce qui constitue un élément clé du film.
Harrison Ford d’abord qui y trouve un de ses meilleurs rôles en docteur Richard Kimble accusé à tort du meurtre de sa femme, l’acteur déploie une palette de jeu impeccable, vulnérable mais déterminé à trouver l’assassin pour laver son honneur. L’acteur décroche sa troisième nomination aux Golden Globes pour sa performance absolument fascinante dans laquelle il a très peu de lignes de dialogues et laisse la plupart du temps transparaître ses émotions à travers ses expressions faciales.
L’interprète d’Indiana Jones s’est d’ailleurs donné corps et âme dans son rôle, au point d’insister pour tourner la célèbre scène du barrage sans doublure. C’est bien lui qui apparaît dans le plan où le Docteur Kimble au bord d’un gouffre de vingt mètres de haut. Une scène qui a coûté à elle seule, plus de deux millions de dollars. Harrison Ford ne s’est d’ailleurs pas arrêté là puisqu’il s’est aussi abîmé des ligaments de la jambe lors du tournage des scènes dans les bois. Notre cher Han Solo a même refusé de se faire opérer jusqu’à la fin du tournage pour que son personnage puisse continuer à boiter. Ce boitement est d’ailleurs visible dans toutes les scènes où Richard Kimble court.
Malheureusement, il se fait un peu voler la vedette par Tommy Lee Jones qui incarne magistralement le marshal Samuel Gerard, opiniâtre, dynamique et survolté ; le comédien décroche amplement l’Oscar du « meilleur acteur dans un second rôle » pour sa performance sublime, drôle et irradiante !
Trente ans après sa sortie, « Le Fugitif » n’a rien perdu de sa tension, de son suspense et de sa puissance. Un thriller captivant qui ne s’essouffle jamais !
« Le Fugitif » est une chasse à l’homme haletante et au suspense constant qui ressemble à un blockbuster mais sans action tonitruante.
Il s’agit peut-être même de LA meilleure transposition d’une série TV au cinéma, bien aidée il est vrai par un duo d’acteurs tout simplement remarquables et des séquences d’anthologies (le déraillement du train et la mythique scène du barrage).
4 points pour son duo d’acteurs sur lequel repose la grande réussite du film, 2 points pour sa scène mythique du déraillement de train crédible et réaliste (qui peut d’ailleurs être visité), 1 point pour sa réplique culte du barrage « Je n’ai pas tué ma femme – J’en ai rien à cirer » et 1 point pour cette bonne dose de nostalgie des années 90.
Bref, « Le Fugitif » est un cocktail détonant de suspense et d’action qui se savoure encore et encore à chaque visionnage !
Julien Legrand – Le 3 septembre 2023
Sources Photos :
© 1993 – Warner Bros . Entertainment Inc.
Avec « Witness » et ensuite « Mosquito Coast », Peter Weir a permis à Harrison Ford de sortir de sa zone de confort en lui offrant deux des plus grands rôles de sa carrière. Deux interprétations qui constituent les deux seules nominations de l’acteur aux Oscars et aux Golden Globes.
Qui n’a jamais rêvé de faire claquer un fouet, porter un Fedora, piloter le Faucon Millénium ? Harrison Ford, lui a fait toutes ces choses.
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