Un film qu’on ne peut refuser

Le Parrain

La seconde guerre achevée, un jeune vétéran Italo-américain retourne dans sa Little Italy natale et retrouve sa famille dans un monde de non-dit. Un monde de crime et de violence régi par la loi du silence.

Tiré du roman « Le Parrain » de Mario Puzo et considéré comme l’un des plus grands films de gangsters (aux côtés de films comme « Scarface » ou encore « Les Affranchis ») tout en étant le plus grand succès au Box-Office de Francis Ford Coppola (avec près de 134 millions de dollars). « Le Parrain » est un film qui a marqué toute une génération (si pas plusieurs) et qui s’est imposé comme film culte auprès du grand public.

Mais quels sont les éléments qui ont fait passer ce film du statut de simple œuvre cinématographique à celui de film culte ?

La première chose qui permit au film d’avoir tant de succès fut le travail acharné de Coppola. Et cet acharnement est ressenti dans chaque scène du film. Chaque élément, qu’il soit décoratif ou scénaristique est méticuleusement placé, filmé, et mis en scène. Rien n’est laissé au hasard et chaque silence dans la dialogue à son importance. Mais ce n’est pas sans raison que Coppola s’est autant investi dans la réalisation de ce film.

En effet, à l’époque du tournage, Coppola était encore un jeune réalisateur de 33 ans, endetté jusqu’au coup auprès de Warner Bros et pire encore, ce n’était pas le premier choix pour le studio qui produira le film : Paramount. Autant dire que ce tournage ne manquait pas de tension entre le réalisateur et le studio. Toujours est-il que, Coppola se retrouve au pied du mur avec « Le Parrain». Il doit réussir.

Et le résultat d’un tel travail sera sans équivoque et ouvrira de nombreuses portes à ce réalisateur désormais mythique.

De plus, c’est avec « Le Parrain » que Coppola va faire connaître les thèmes qu’il aime tant évoquer dans ses films. Notamment la perversion et les guerres familiales qui collent merveilleusement bien avec ce film. Mais il reste un thème dans cette œuvre monumentale. Un thème majeur : Le silence. Mais attention ! Il ne s’agit pas du silence par l’absence de dialogue mais bien d’un silence volontaire : d’une Omerta. Car dans ce film, les crimes sont rarements évoqués par les personnages. Il ne s’agit pas de meurtre, de vol ou de recel de drogue, mais juste de business. Et un élément issu de la vie réelle vint renforcer cette étrange atmosphère : la véritable Omerta !

En effet, suite à l’intervention de Joseph Colombo (véritable parrain d’une famille mafieuse New Yorkaise de l’époque), les termes « mafia » et « Cosa Nostra » n’apparaissent pas une seule fois dans le film (en V.O. du moins). Et cela renforce encore cette notion de « vérité taboue » qui est omniprésente dans cette œuvre.

Un autre point qui fit le succès du film : son casting aux petits oignons. On y retrouve notamment Marlon Brando et Al Pacino, deux acteurs cultes qui ont tous deux marqués des générations. Et c’est sans parler du reste de la distribution qui est tout aussi impressionnante. Les acteurs collent à leur rôle, donnent vie aux personnages et jouent avec une justesse assez remarquable.

Chacun d’eux donne à son personnage une identité propre, des façons d’être, de parler, d’agir. Ce qui nous aide à rentrer dans le film et nous permet d’y croire. Ils réussissent à rendre leurs personnages sympathiques et chaleureux lors des scènes joyeuses et monstrueusement froid lors des scènes de « business ». Cette bipolarité rend les protagonistes crédibles et humains.

Dernier point qui aida à faire entrer le film dans une mémoire collective intemporelle : La musique.

Vous ne me croyez pas ? Et pourtant vous en connaissez tous la mélodie. Certains d’entre vous l’ont déjà en tête depuis un moment. Et cette musique, elle mériterait presque une chronique entière.

Pour faire bref : la bande originale a été majoritairement composée par Nino Rota (qui apprit tout de la musique au conservatoire de Milan), et s’oriente vers des registres classiques et jazzy. Avec des valses, et des mélodies qui sonnent italiennes. Le thème qui est resté marqué dans les mémoires est d’ailleurs chanté en vieux sicilien. Cette musique donne une atmosphère unique au film et renforce chaque scène et chaque émotion.

 

Dernier point qui aida à faire entrer le film dans une mémoire collective intemporelle : La musique.

Vous ne me croyez pas ? Et pourtant vous en connaissez tous la mélodie. Certains d’entre vous l’ont déjà en tête depuis un moment. Et cette musique, elle mériterait presque une chronique entière.

Pour faire bref : la bande originale a été majoritairement composée par Nino Rota (qui apprit tout de la musique au conservatoire de Milan), et s’oriente vers des registres classiques et jazzy. Avec des valses, et des mélodies qui sonnent italiennes. Le thème qui est resté marqué dans les mémoires est d’ailleurs chanté en vieux sicilien. Cette musique donne une atmosphère unique au film et renforce chaque scène et chaque émotion.

Ce film a marqué l’histoire du cinéma et eu énormément d’influence. Aussi bien sur Coppola lui-même, que sur ses successeurs et sur nous. Il fait partie de ces œuvres qui ont changé notre façon de regarder des films et d’analyser les images. Un scénario bien rôdé, une réalisation impressionnante, des acteurs talentueux et une musique aussi culte que le film lui-même. C’est tout ça « Le Parrain », et c’est pour ça qu’on l’aime tant.

Note : 9/10

Maxime Févry- Le 17 août 2018

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