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Clouzot peut dormir tranquille !

LE SALAIRE DE LA PEUR (2024)

« Le Salaire de la peur » réalisé par Julien Leclercq proposé sur Netflix en ce printemps 2024 est déjà la quatrième adaptation du roman de Georges Arnaud (1949). 

Notre critique ne va pas trop jouer avec la nitroglycérine…

Critique « LE SALAIRE DE LA PEUR » (2024) : Clouzot peut dormir tranquille ! - ScreenTune
© 2024 Netflix, Inc.

Synopsis :

: En plein désert, à proximité d’un camp de réfugiés, un puits de pétrole s’embrase. Dépêchant des experts sur place, la compagnie qui exploite le site doit provoquer une explosion du puits de pétrole à l’aide de nitroglycérine. Une équipe de choc est alors envoyée à 800 km de là pour convoyer 200 kg d’explosifs à bord de deux camions. L’équipe a désormais moins de 20 heures pour espérer rejoindre le puits de pétrole tout en parcourant des zones hostiles contrôlées par des rebelles armés.

Nous avons ces derniers temps mis l’accent sur les productions Netflix souvent avec d’intéressantes notes mais passer après des films signés Henri-Georges Clouzot (1953) et William Friedkin (1977) était quasiment mission impossible pour Julien Leclercq un réalisateur dont nous avions plutôt apprécié « Gibraltar » (2013) et « Sentinelle » (2021). 

Critique « LE SALAIRE DE LA PEUR » (2024) : Clouzot peut dormir tranquille ! - ScreenTune
© 2024 Netflix, Inc.

Si le film garde le même titre, la comparaison n’est guère possible sur plusieurs points ; les personnages sont beaucoup plus altruistes (à une exception près) que leurs illustres prédécesseurs (Yves Montand, Charles Vanel) plus motivés par l’appât du gain quant aux dangers, ils dépendent surtout d’intervenants extérieurs et non de l’expédition (puisqu’ici le sable et les dunes du désert remplace les ponts et ornières de la jungle) ce qui rend les scènes de tension plus classiques.

Critique « LE SALAIRE DE LA PEUR » (2024) : Clouzot peut dormir tranquille ! - ScreenTune
© 2024 Netflix, Inc.

Tout nous a semblé plutôt fade dans cette production, des effets spéciaux bâclés, des explosions réduites à l’état de pétards mouillés et trois acteurs Franck Gastambide, Alban Lenoir et Sofiane Zermani (alias le rappeur Fianso) au jeu quasi réduit à des échanges de regards ténébreux. Ne parlons même pas d’Ana Girardot, confiée à un simple rôle de faire valoir.

Et comme si cela n’était pas suffisant, il y a cette chute de camion intégralement réalisée en effets numériques, en comparaison à la scène finale du « Duel » de Steven Spielberg qui nous avait fait plus d’effet (évidemment la conclusion était mieux amenée). 

Critique « LE SALAIRE DE LA PEUR » (2024) : Clouzot peut dormir tranquille ! - ScreenTune
© 2024 Netflix, Inc.

Une fois n’est pas coutume, nous avons fait un article sur une série B, presque proche du Z mais ce long métrage use et abuse d’artifices éculés (une amourette en péril, une confrontation et une rédemption fraternelle) mais il a un mérite, nous donner envie de revoir une fois encore la palme d’or 1953, histoire de replonger dans cette ambiance poisseuse à nulle autre comparable ; celle où dès que la porte du camion se referme le spectateur comprend que l’inévitable prend la route !

NOTE :

0 /10

Version quelque peu improbable et catastrophe assurée car ce long métrage n’est ni plus moderne ni davantage décomplexé que l’original et ne risque pas de s’inscrire dans les annales même s’il trouvera peut-être un certain succès sur la plateforme. 

Yves Legrand – Le 13 avril 2024

Sources Photos : 

© 2024 Netflix

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