Critique « Smile » (2022) : S’il suffisait d’un sourire…
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Kore-eda de retour en force !
En 2018, le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda décroche la Palme d’or au Festival de Cannes avec « Une affaire de famille », une œuvre chère à ses thèmes de prédilection où la famille tient un rôle central.
Auteur d’une vingtaine de livres, réalisateur de nombreux clips et spots publicitaires, il a débuté en produisant, puis tournant, pour le cinéma et la télévision, des films documentaires dès la fin des années quatre-vingt, avant de passer à la fiction, remportant de grands succès critiques à travers le monde pour ses longs-métrages, parmi lesquels « Maborosi » (1995, primé à Venise), « After Life » (1998, récompensé à San Sebastián), « Distance » (2001, sélectionné en compétition officielle à Cannes), « Nobody Knows » (2004, à nouveau en compétition cannoise, où son comédien principal, Yûya Yagira, décroche le Grand Prix d’interprétation), « Still Walking » (2008, titulaire de 11 prix internationaux) et « Tel père, tel fils » (2013, Prix du Jury sur la Croisette).
Après le succès d’ « Une affaire de famille », Kore-eda tourne pour la première fois en dehors du Japon en 2019. C’est en France qu’il met en scène « La vérité », avec une distribution où l’on compte Juliette Binoche, Ludivine Sagnier, Catherine Deneuve, Ethan Hawke, Laurent Capelluto, Jackie Berroyer, mais aussi nos compatriotes Roger Van Hool et Christian Crahay. Présenté à la Mostra de Venise, le film obtient un accueil mitigé.
Avec « Broker », Kore-eda réitère l’expérience de tourner en dehors de son pays natal. Il rejoint la Corée du sud pour livrer une nouvelle variation sur le thème central de son œuvre, la famille, un film à nouveau présenté à Cannes en compétition officielle.
Synopsis :
Par une nuit pluvieuse, So-young (Lee Ji-eun), une jeune prostituée, abandonne de manière anonyme son nouveau-né dans une « boîte à bébé » située au pied d’une église de Busan. Il est récupéré illégalement par deux trafiquants d’enfants, Sang-hyeon (Song Kang-ho) et Dong-soo (Kang Dong-won), qui commencent à négocier avec des couples de parents adoptifs. Leur plan initial ne se déroule pas tout-à-fait comme prévu… Commence alors un périple à travers le pays où la mère et les deux comparses, dans une alliance pour le moins inattendue, tentent de trouver la famille la plus offrante pour adopter le bébé, tout en ignorant qu’ils sont pistés par un duo d’inspectrices de police (Bae Doo-na et Lee Joo-young), bien décidées à les prendre en flagrant délit au moment de la transaction…
Si le point de départ de cette histoire est particulièrement dramatique, Kore-eda évite toute sensiblerie et parvient, de manière magistrale, à livrer un récit à la fois émouvant et puissant, grâce à la finesse de son scénario et de sa mise en scène. Il tisse avec énormément de pudeur et de sensibilité les relations entre ses personnages, épars, mais tous touchés par une forme d’exclusion, sociétale, familiale ou parentale.
Le cinéaste livre un film choral (et l’on pourrait même dire familial, où il parle ici davantage de la famille choisie que de celle du sang), où l’amitié, la solidarité et l’affection, naissent de manière presque miraculeuse chez celles et ceux qui sont marqués par l’abandon, la mélancholie et la culpabilité.
La qualité du film repose bien sûr sur la qualité du travail d’orfèvre de Kore-eda, mais aussi par celui de ses comédiens, tous remarquables de justesse, à commencer par Lee Ji-eun, célèbre chanteuse de K-pop, auteur-compositrice, guitariste, danseuse et présentatrice de télévision sud-coréenne sous le pseudonyme de « IU ».
À ses côtés, Song Kang-ho livre une nouvelle prestation de haut vol. Le comédien, figure de proue de la nouvelle vague sud-coréenne, brille une fois de plus, lui qui a déjà été très remarqué chez Park Chan-wok (« JSA », « Sympathy for Mr. Vengeance », « Lady Vengeance », « Thirst ») et bien sûr Bong Joon-ho (« Memories of Murder », « The Host », « Snowpiercer », ainsi bien sûr que « Parasite », Palme d’or à Cannes en 2019).
Le Jury du dernier Festival de Cannes, présidé par Vincent Lindon et composé de Rebecca Hall, Deepika Padukone, Noomi Rapace, Jasmine Trinca, Asghar Farhadi, Ladj Ly, Jeff Nichols et Joachim Trier, ne s’y est pas trompé, décernant au comédien le Grand prix d’interprétation masculine.
Plus largement, la critique et les spectateurs cannois ont très justement salué la dernière œuvre de Kore-eda, un grand mélodrame où la bienveillance et l’humanité sont omniprésentes, faisant surgir de belles et douces lumières au cœur des blessures et des failles de ses personnages, dont les ombres semblent un peu moins les poursuivre à l’issue de ce road-trip dont chacun semble sortir changé à jamais…
Vincent Legros – Le 29 juin 2022
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