Un Dr House version limier Gênois…
Thriller italien en dix épisodes scénarisé par Gianluca Leoncini et Valerio Cilio et signé de Fabio Mollo (Il Padre d’Italia) produit par la société Cattleya, à qui l’on doit déjà « Gomorra » et « Suburra » ; « Masantonio » met en scène un écorché vif à la personnalité complexe.
Une intéressante pépite comme nous aimons vous en proposer régulièrement. Notre avis…
Synopsis
Elio Masantonio (Alessandro Preziosi) est de retour à Gènes après vingt années d’errance. Le préfet de police (qui l’apprécie) désire lui confier la création d’un bureau lié aux disparitions. Beaucoup de gens disparaissent laissant leur entourage sans nouvelles mais que cache réellement leur départ ? Pour découvrir la vérité derrière les cas qui lui sont confiés, Elio devra collaborer avec Alessandro (Davide Iacopini) un officier de police. Pour leur première affaire ils sont à la recherche de Chiara, une jeune fille disparue il y a plusieurs mois déjà. S’ils réussissent, le préfet (Bebo Storti vu dans « Il candidato », « Si può fare ») prévoit de leur trouver des locaux permanents…
L’originalité de la série « Masantonio : Le Bureau des disparus » repose sur de subtiles variations par rapport à des séries connues. La première c‘est Elio, le personnage central dont on apprend rapidement qu’il a fugué très jeune. Pourquoi ? Qu’a-t-il fait durant deux décennies ? Rassurez-vous malgré quelques confidences, le voile est à peine levé au bout d’une saison. La seconde c’est la méthode employée pour tenter de retrouver les disparus puisqu’on va évoquer un nouveau cas à chaque épisode. Car Elio a une méthode bien à lui pour choisir ses enquêtes parmi les deux cent et quelques personnes qui se volatilisent chaque année à Genoa , grand port de Méditerranée.
Le lien entre les épisodes se fait grâce au personnage principal, à l’évocation de sa vie personnelle et à ses retrouvailles avec des femmes de son passé (Claudia Pandolfi – « Baby », « È arrivata la felicità ») et Daniela Camera (« Danse Macabre »).
La troisième n’est pas sans rappeler la série « Balthazar » lui dialogue avec ses morts tandis qu’Elio pour faciliter notre compréhension de ses réflexions crée un tête à tête imaginaire avec ses chers disparus. Enfin il y a sa coopération avec l’inspecteur Alessandro (Davide Iacopini vu dans « Suburra ») clairement plus polissé et moins brut de décoffrage qu’Elio (lequel par moments à des répliques dignes de Gregory House).
Une intéressante plongée dans le monde des personnes disparues aux côtés de quelqu’un qui fut l’un d’entre eux durant longtemps au cœur de cette grande ville portuaire et capitale de la Ligurie qu’est Gênes peu souvent utilisée ou mise en valeur dans les films.
Si le pilote évoque la disparition d’une jeune fille, on est loin, très loin de « FBI portés disparus » et l’intérêt pour ces enquêtes sera justement la diversité des situations proposées. Certains disparus le font leur plein gré ; d’autres pas… Les histoires de « Masantonio » vont vous surprendre plus d’une fois, souvent par leur humanité d’ailleurs et on en redemande…
Note : 6,5/10
Yves Legrand– Le 28 janvier 2021
Sources Photos :
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