Still du bon boulot

Massacre à la tronçonneuse

2003, le cinéma d’horreur se porte mal, une année ponctuée par des films d’horreur lambda comme « Jeepers Creepers 2 », « Willard » et même « Destination Finale 2 ». L’idée n’y est plus, la saveur encore moins. Plusieurs studios se demandent comment relancer la machine du cinéma d’épouvante.

C’est alors que la société de production New Line Cinema (qui détient la licence des « Freddy » ainsi que des « Vendredi 13 ») et Michael Bay (« Armageddon », saga « Transformers ») décident de ressusciter une légende du cinéma d’horreur : « Massacre à la Tronçonneuse ».

Synopsis :

Cinq étudiants sillonnent les routes secondaires du Texas pour se rendre à un évènement musical. Durant leur voyage, ils prennent une auto-stoppeuse dans un état proche du lamentable. Après quelques instants, cette dernière se suicide à l’intérieur du van. Les étudiants décident donc d’appeler le Shérif de la région sans se douter une seconde qu’ils allaient devoir affronter leur pire cauchemar.

C’est donc Marcus Nispel, réalisateur allemand inconnu au bataillon hormis pour avoir réalisé quelques clips musicaux pour Mylène Farmer et Janet Jackson qui est choisi. Un pari risqué certes mais au combien judicieux. Nispel réussit à nous emporter dans cet univers ô combien oppressant et cauchemardesque. Il réussit le tour de force de ne pas tomber dans le piège où Leatherface (l’homme à la tronçonneuse) n’est pas forcément le grand méchant (on ne dénombre qu’une seule mort à la tronçonneuse dans le film). Il y a pire que lui, bien pire… Le Shérif Hoyt.

Pour le rôle du représentant de la loi il confie cela à Ronald Lee Ermey, connu du grand public pour son rôle du sergent Hartman dans le cultissime « Full Metal Jacket » de Stanley Kubrick. Et encore une fois c’est un choix gagnant. Car mis à part que toute la famille Hewitt a de « légères » tendances psychopathes et cannibales, c’est bien le shérif qui dirige tout ce petit monde. Il partage également la tête d’affiche avec Jessica Biel que le monde entier a découvert pour son rôle dans « 7 à la maison » ; pourtant c’est bien R. Lee Ermey qui porte le film entier sur ses épaules pour notre plus grand plaisir de spectateur.

Le film assumera totalement sa violence ainsi que son côté viscéral. Il s’agit véritablement d’un voyage au bout de l’enfer qui vous attend lors du visionnage. Une colorimétrie parfaite nous faisant ressentir la canicule qui pèse sur le Texas de jour comme de nuit.

Le film deviendra, malgré des critiques très mitigées par les spécialistes, un des plus grands succès du Slasher Movie. Il est devancé par les trois  premiers volets de « Scream » ainsi que par « Freddy Vs Jason » (difficile de déloger Wes Craven dites donc) et devient donc le 5ème plus gros succès du genre. Devançant par ailleurs son excellente version originale signée Tobe Hooper.

Le succès étant tel qu’une suite, ou plûtot un préquel est d’office commandé par la New Line afin de continuer de faire frissonner le public avec la famille Hewitt. C’est donc en 2006 que « Massacre à la Tronçonneuse: Le commencement » sortira. Néanmoins, l’effet de surprise du premier opus s’était déjà épuisé et n’a malheureusement pas l’effet escompté malgré un film d’horreur soigné et de qualité.

Pour conclure, si vous ne deviez regarder qu’un seul remake de film d’horreur, je ne peux que vous conseiller « Massacre à la Tronçonneuse » pour son atmosphère plombante, suffocante et cauchemardesque.

Note : 8/10

Nicolas Honoré – Le 13 juin 2020

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