Mindhunter Saison 1
Vous ne vous êtes jamais demandés comment sont apparus les profilers et autres cellules de psychologues/agents du FBI/mentalistes ? Ne vous êtes-vous jamais interrogés sur les motivations d’un psychopathe ?
C’est en prenant tout son temps que « Mindhunter » va essayer de vous apporter des réponses.
Réalisée majoritairement par David Fincher, « Mindhunter » nous invite à suivre deux agents du F.B.I. spécialisés dans les sciences comportementales : Holden Ford et Bill Tench. Ces deux agents vont, accompagnés d’une psychologue, tenter de mettre au point des méthodes pour comprendre les motivations des tueurs en séries pour anticiper leurs actes.
C’est ainsi que cette série diffusée sur Netflix nous emmène à la rencontre de plusieurs criminels ayant réellement existés et nous invite à les écouter. C’est une origine story à l’échelle d’un bureau fédérale que l’on découvre avec «Mindhunter ».
La série réussit d’ailleurs avec brio son pari et les apparitions des tueurs en séries sont toutes marquantes à leurs manières. Cela est notamment dû à un effort de casting que l’on ne peut qu’applaudir. Car en effet, les acteurs interprétant ces monstres de l’histoire américaines ressemblent réellement à leurs contreparties réelles. On a donc l’impression de réellement avoir affaire à eux. Lorsque les acteurs parlent, on y croit ! Et c’est crucial dans une série comme celle-ci.
Dans beaucoup de séries, on est conscient de l’aspect fictif et on est ainsi amené à accepter certaines bizarreries (Comme le fait que tous les malades du Dr. House soient atteint de maladie rarissime, par exemple) sans même sourciller, le contrat tacite que l’on passe avec la série n’est pas le même ici. « Mindhunter » s’inscrit en effet dans notre monde et se présente à nous comme étant basées sur des faits réels.
On se retrouve alors avec une série au rythme lent mais soutenu. Ce n’est pas un programme porté sur l’action, mais bien un thriller psychologique sur fond de contexte historique. Cette carte du réalisme, la série la joue à fond et ce, quitte à être ennuyeuse par instant.
Visuellement parlant, une seule chose à redire malgré les couleurs soignées et certains plans superbes : la sobriété. « Mindhunter » n’ose pas énormément sur son aspect visuel. Mais encore une fois, cela reste cohérent avec l’aspect réaliste de la série.
Les acteurs, bien qu’assez peu connus du grand public, nous offrent un jeu d’acteur de qualité et appréciable qui colle avec la diégèse de la série. C’est tout particulièrement le cas de Jonathan Groff qui interprète l’agent Holden et qui, sous ses faux airs d’Emmanuel Macron, interprète avec brio ce personnage un peu hors des normes sociales et qui ne semble pas toujours réellement comprendre ce qui lui arrive.
« Mindhunter » est une série qui joue la carte du réalisme à fond et qui ne se présente pas à nous comme étant une fiction de manière explicite, ce qui lui donne une lenteur rythmique qu’on ne voit plus beaucoup à la télévision. C’est une série intéressante qui n’hésitera pas une seule seconde à vous faire ressentir quelques malaises avec ses interprétations fidèles de tueurs en séries. Que dire de plus sinon que « David Fincher est un Dieu » ? Avec « Mindhunter », il utilise toute son expérience de ces 25 dernières années pour nous offrir la série de serial-killer ultime. Plongée dans les ténèbres de l’âme humaine.
Note : 7/10
Maxime Févry – Le 18 août 2018