Une comédie « pop-corn » !

Mon Cousin

Le réalisateur Jan Kounen dont on a pu apprécier « Blueberry », « 99 francs » avec Jean Dujardin, ou encore le téléfilm « Le Vol des cigognes » tiré du roman éponyme de Jean-Christophe Grangé ; nous revient après une longue absence avec « Mon Cousin », une comédie du type buddy movie a priori sans autre prétention que de nous faire passer un agréable moment. Et pourtant cette histoire des contraires qui s’attirent dépasse largement le cadre pourtant très codifié du duo improbable.

Une agréable surprise que nous allons essayer de vous donner envie e voir sans vous en divulgâcher le plaisir.

Mon_Cousin _ ScreenTune
©2020 ESKWAD PATHE FILMS

Synopsis :

Pierre Pastié (Vincent Lindon) est le PDG du groupe Pastié qui réunit quelques-unes des plus grandes marques internationales d’alcool. Il doit renouveler chez le notaire le contrat qui le lie à son cousin Adrien (François Damiens). L’avenir de l’entreprise familiale dépend de la signature de ce dernier, un indécrottable et insupportable original qu’il a ignoré depuis cinq ans. Sans son aval, Pierre risque de rater l’affaire du siècle ! Cet idéaliste un rien perché qui enchaine les gaffes et les maladresses veut passer du temps avec Pierre et de fait retarder la signature. Pierre décide d’embarquer son cousin dans un voyage d’affaire qui s’avèrera mouvementé et où sa patience sera fortement ébranlée.

Disons-le sans ambages, la réussite du duo que propose le réalisateur  doit beaucoup à la justesse de François Damiens, plus sobre que dans « Le bonheur des uns », crédible dans les pires moments et riche d’une belle sensibilité ; il réussit une prestation digne de Jacques Brel dans « L’emmerdeur ». Face à lui, Vincent Lindon est le contrepoint idéal, raide comme la justice et inflexible comme la posture de PDG qu’il s’est forgée ; lui aussi n’est pas sans rappelé le regretté Lino Ventura dans le film déjà cité. Le tandem évoque aussi Depardieu et Pierre Richard (même si Damiens est moins malchanceux) dans « La chèvre » mais la réalisation de Kounen est plus adulte, plus mature, moins tarte à la crème et au final plus crédible que les films de Francis Veber (pas sûr pourtant qu’il connaisse le même succès public).

Cette comédie feel good bien qu’un rien simpliste porte aussi un regard croisé sur la famille et s’interroge aussi sur les traumatismes de l’enfance et la profondeur des sentiments. Autour de notre duo gravitent Pascale Arbillot, la femme de Pierre et son assistante Alix Poisson toutes deux excellentes dans des seconds rôles intéressants.

Sans prétention mais avec une certaine efficacité, cette comédie plus adulte qu’il n’y paraît scénarisée par Fabrice Roger-Lacan devrait plaire à un public conscientisé au sens profond de nos choix de vie et à la vanité de la réussite.

Au fait « le pop-corn » est un élément psychologique de l’histoire (chuut !) pas un accessoire à emporter en salle !

Note : 6/10

Yves Legrand – Le 4 octobre 2020

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