Portrait Jake Gyllenhaal : Le prédestiné
Jake Gyllenhaal s’est imposé depuis maintenant un peu plus de deux décennies comme une valeur sûre du cinéma mondial.
Retour sur le parcours d’un acteur de grand talent.
« Profession Reporter »
Accueil « | » Un doigt dans le culte « | » Critique « Night Call » (2014) : « Profession Reporter ».
Nous vivons dans un monde toujours en recherche d’immédiateté et d’instantané, avec l’avènement des réseaux sociaux, ce sentiment n’en est que plus pesant et évident. Les médias sont sans cesse à la recherche du scoop et du sujet qui fera le buzz sur la toile et incitera les internautes au like et au partage instantané.
Un sujet que « Night Call » sorti en 2014, traite habilement. Première réalisation de Dan Gilroy, scénariste pour des films divers et variés comme « The Fall », « Jason Bourne : L’Héritage » et « Real Steel ».
Sous ses airs de production indépendante à petit budget, le premier long métrage de Dan Gilroy est un pamphlet satirique sur le monde des reporters amateurs. Un thriller porté par la folie d’un Jake Gyllenhaal survolté (et producteur) qui lui vaudra une nomination aux Golden Globes.
Retour sur une œuvre aussi effrayante qu’actuelle.
Synopsis :
Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite…
« Night Call » est une œuvre à ne pas mettre devant tous les yeux mais qui témoigne une nouvelle fois des folies dont sont capables les médias et certains reporters pour obtenir des scoops capables de faire le buzz sur les chaînes locales et sur internet. Une plongée terrifiante dans ce microcosme des vidéastes amateurs prêts à tout pour vendre des images dramatiques à des médias sans scrupules.
Le long métrage de Dan Gilroy frappe fort notamment dans sa propension à montrer cette horreur du voyeurisme que ce soit à travers le comportement de son personnage principal ou en illustrant cette volonté du public de toujours en vouloir plus.
Que ce soit des courses-poursuites à travers un Los Angeles plongé dans la nuit, des incendies, des meurtres, des accidents ou des arrestations… ces reporters amateurs feront tout leur possible pour capter ces images sensationnelles qui feront l’ouverture des journaux locaux.
La déontologie et la moralité n’ont pas leur place dans « Night Call » et c’est ce qui rend le premier long métrage de Gilroy effrayant et criant de vérité. Une critique acerbe de ce monde pourri par la volonté de l’audience et des chiffres.
Pour sa première réalisation, le cinéaste offre une mise en scène brute et racée qui va coller au plus près de son personnage principal de la première à la dernière seconde. Elle se fait tour à tour malaisante et nauséeuse nous plongeant au cœur des péripéties glaçantes de Jake Gyllenhaal embellie par une cité des anges décadente et filmée avec une certaine sensibilité.
L’acteur est d’ailleurs tout bonnement bluffant dans le rôle de Lou, petit reporter amateur en chasseur d’image chocs. Le comédien ayant perdu plus de 10 kilos pour interpréter son personnage au visage émacié et aux yeux exorbités. Un vampire de la nuit, prédateur et voyeur pitoyable à la recherche du « rêve américain » pour lequel le spectateur ne peut éprouver qu’un certain dégout.
Jake Gyllenhaal prouve une nouvelle fois son immense talent dans un long métrage qu’il porte sur ses épaules. Il en éclipse même les excellentes performances de René Russo en rédactrice d’un journal local et celle de Riz Ahmed, collègue de Lou pour lequel le spectateur éprouve une certaine empathie.
« Night Call » est un drame-thriller bouleversant et effroyable sur la folie des hommes, entraînés dans une mécanique qu’ils ne contrôlent plus et les dérives des médias américains. On pourra cependant lui reprocher de brûler trop rapidement ses cartouches, gâchant certaines de ses effets de surprises dans des péripéties trop prévisibles.
« Night Call » tire à boulets rouges sur le paysage médiatique américain et la société gangrénée par le voyeurisme. Porté par une mise en scène habile, un montage virtuose et grâce à la performance tout bonnement exceptionnel de Jake Gyllenhaal dans la peau de ce personnage désespéré, Dan Gilroy emballe un spectacle qui ne laisse personne de marbre.
Une œuvre effrayante, suffocante et âpre qui ne nous quitte pas de sitôt une fois le reportage terminé. Glaçant !
Julien Legrand – Le 28 février 2020
Jake Gyllenhaal s’est imposé depuis maintenant un peu plus de deux décennies comme une valeur sûre du cinéma mondial.
Retour sur le parcours d’un acteur de grand talent.
La team Antoine Fuqua – Jake Gyllenhaal fait à nouveau équipe après « La Rage au ventre » mais cette fois sur Netflix avec « The Guilty ».
L’art comptant pour rien Velvet Buzzsaw Netflix continue d’attirer les réalisateurs de toutes horizons, après
This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.