Critique de Ocean’s 8 (2018) – Vols et Arnaques en Louboutin.
Vols et arnaques en Louboutin Ocean’s Eight Onze ans sont passés depuis la fin de
Monstrueusement Vôtre !
Auréolé de son Oscar de « meilleur réalisateur » pour « La Forme de l’eau » en 2018, Guillermo Del Toro a cette fois troqué son bestiaire habituel de monstres pour une autre forme de noirceur, celle des tréfonds de l’âme humaine.
Avec « Nightmare Alley », le cinéaste mexicain s’offre une seconde adaptation après celle de 1947 d’Edmund Goulding du célèbre roman de William Lindsay Gresham.
Porté par un casting alléchant avec en tête Bradley Cooper, Cate Blanchett et Rooney Mara, le nouveau film du cinéaste mexicain laissait présager un voyage envoûtant au cœur d’une fable noire.
Un concurrent pour les prochains Oscars et un nouveau coup de maître ? Verdict !
Synopsis :
Dans les années 1940 à New York, Stanton Carlisle attire l’attention d’une voyante et de son mari mentaliste lors d’un carnaval itinérant. En utilisant des connaissances nouvellement acquises, Carlisle commence à escroquer l’élite.
À travers une reconstitution aux petits oignons de l’Amérique d’avant Seconde Guerre Mondiale, Guillermo Del Toro plonge son spectateur dans un film noir qui ne laissera personne indemne après ces 250 minutes.
Le cinéaste mexicain a toujours aimé questionner et retranscrire à l’écran cette part d’ombre qui se cache dans chaque individu. Pour la première fois de sa fructueuse carrière, le metteur en scène délaisse le fantastique pour remettre au goût du jour le film noir avec un savoir-faire, une poésie et un langage cinématographique qui lui est propre.
Une architecture narrative soignée, un scénario tout en sensibilité et esthétiquement réussi naviguant selon son gré entre le fantastique et le film noir avec cette entrée en matière dans l’univers pittoresque des forains des parcs d’attractions.
Entre clairs-obscurs, jolis travellings et plans centrés sur les visages, Del Toro rend un brillant hommage à l’expréssionisme allemand à travers une mise en scène volatile qui n’oublie pas de mettre en évidence son casting.
Derrière cet univers envoûtant où chaque action et chaque mot a son importance, les autres gros points forts de « Nightmare Alley » sont à trouver dans son casting très inspirant. Bradley Cooper compose un personnage ambitieux et sombre dont la noirceur ne se révèlera qu’au fil de ses rencontres.
Chaque personnage que l’acteur de « A Star is Born » va découvrir apparaît pour une bonne raison et dans un but bien précis. Citons Rooney Mara toute en tendresse et candeur, sorte de soleil qui illumine l’écran par sa bonté à chaque apparition, Cate Blanchett définitivement faite pour ce genre de rôle malicieux et étrange ; quant à Willem Dafoe, toujours aussi à son aise lorsqu’il peut laisser libre cours à ces mimiques inquiétantes.
Chacun possédant un objectif, une raison d’être qui alimente un récit qui tend toujours plus vers la tragédie et le point de non-retour, scotchant le spectateur à son siège, la boule au ventre devant cette tragédie noire.
Oui, Del Toro a bien troqué ses monstres pour un bien plus gros poisson, les vices et les ambitions dévorantes de l’espèce humaine prêts à l’autodestruction pour arriver à leurs fins. Le réalisateur mêle avec une grande habileté récit noir et horrifique dans un second acte urbain beaucoup plus dense et inspiré. Celui dans lequel la cupidité peut s’exprimer de façon encore plus déchirante.
« Nightmare Alley » s’élance alors dans une fable encore plus sombre où l’horreur s’exprime plus graphiquement à travers ces humains qui montrent toutes leurs difformités mentales et comportementales.
Le film reste très codifié mais surprend par sa perfection plastique et impressionne par la manière dont le cinéaste maîtrise chacun de ses effets dramatiques. Entre soudains excès de violence et scénario sans ratures, Del Toro développe impeccablement sa tragédie jusqu’à ce dénouement attendu mais terriblement ironique, qui n’en reste pas moins émouvant.
« Nightmare Alley » est une œuvre envoûtante pleine de malice sorte de tunnel sans issue autant pour son personnage principal que pour le spectateur.
Guillermo Del Toro livre une nouvelle fois un long métrage sombre, inspiré et visuellement stupéfiant mais qui laissera tout de même une partie de son public sur le carreau. Le Box-Office américain en est d’ailleurs une triste réalité avec seulement 9 millions de dollars de recettes pour un budget de 60 millions.
Parfois long et mélancolique, ce nouvel exercice n’en reste pas moins une brillante proposition de cinéma portée par un casting en symbiose totale avec son cinéaste (soulignons les retours de ses acteurs fétiches Richard Jenkins et Ron Perlman).
Un conte cruel, monstrueux, emphatique et inéluctable !
2 points de perdus pour quelques longueurs qui auraient pu être évitées sur une durée de 2 heures et un demi-point pour une musique qui aurait mérité d’être plus cathartique.
Julien Legrand – Le 24 janvier 2022
Sources Photos :
Vols et arnaques en Louboutin Ocean’s Eight Onze ans sont passés depuis la fin de
Avec ses 13 nominations, le long métrage de Del Toro a fait sensation au pays de l’Oncle Sam, il était donc très attendu sur nos écrans européens.
Après son fabuleux et en angoissant « Zodiac » en 2007, David Fincher revenait en 2008 avec « L’Etrange Histoire de Benjamin Button », un mélodrame tiré d’une nouvelle de F. Scott Fitzgerald et une œuvre à part dans sa filmographie plutôt homogène.
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