Critique de « Spotlight » (2015) : Ça cloche dans l’Église.
Lauréat de deux Oscars à la surprise générale en 2015, « Spotlight » narre l’enquête des journalistes qui vont mettre en lumière le scandale pédophile au sein de l’Eglise catholique.
La conquête du Moi !
Patchwork de styles et de références à d’autres réalisateurs, « Pauvres créatures » de Yórgos Lánthimos nous arrive auréolé d’un Lion d’Or et de prix d’interprétation pour Emma Stone.
Toutefois, notre critique s’interroge sur le sens de la vie selon Bella !
Synopsis :
Bella (Emma Stone) est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter (Willem Dafoe). Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s’enfuit avec Duncan Wedderburn( Mark Ruffalo), un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération…
Présenté à la Mostra de Venise, le film de Yórgos Lánthimos (« The Lobster » , « La favorite » en 2019 déjà avec Emma Stone) n’en est pas revenu bredouille, bien au contraire , Lion d’Or et coupe Volpi pour Emma Stone (prix de la meilleure actrice) avant de repartir avec les Golden Globe de la meilleure comédie et de meilleure actrice dans une comédie et se retrouve en lice pour les oscars (meilleur film , meilleur réalisateur ,meilleur acteur dans un second rôle pour Mark Ruffalo et meilleure actrice).
Pourtant le film fait parler plutôt de lui pour ses nombreuses scènes « de sexe torride et de nudité » (dixit les médias américains). Des scènes de sexe qui sont très importantes dans le roman d’Alasdair Gray dont est tiré le film, car il y est question de la quête de liberté de l’héroïne mais aussi de ses désirs naissants et de sa liberté sexuelle.
Logique puisque l’histoire suit la renaissance de Bella qui doit tout apprendre d’un monde qu’elle a voulu quitter (non on ne vous divulgâche rien !) c’est la première image du film avant qu’il ne sombre dans le noir et blanc et que la jeune aristocrate ne renaisse dans une version soft de la créature de Frankenstein. Bella réapprend tout, la marche, la nourriture, le langage…
Dans ce parcours initiatique (un brin longuet) mais sans aucun tabou, Emma Stone, également productrice, se révèle extraordinaire, enchaînant les scènes avec une motricité douteuse et hésitante pour culminer dans une étonnante danse sur la piste de bal d’un bateau.
Pourtant, pendant nombre de scènes, je me suis interrogé sur ce qu’une autre anglaise nommée Jane Birkin (au même âge que Stone) aurait fait de ce personnage extraverti et extravagant ?
Comme d’autres, j’ai trouvé que Yórgos Lánthimos en faisait des tonnes ; cadrages bizarres, plans filmés grand-angle, musique dissonante (pourtant nominée de Jerskin Fendrix), mélange d’images noir et blanc puis orgie de couleurs saturées comme s’il avait convoqué Jean- Pierre Jeunet, Tim Burton et Ruben Östlund à un déjeuner de travail sur la couleur à l’écran.
Malheureusement n’est pas Tim Burton qui veut et le message du roman de l’auteur écossais semble s’être passablement dilué dans cet univers rétro futuriste surchargé (signé James Price) qui abuse des fonds verts.
Ces aventures picaresques semblent un écho à celles de Gargantua sauf qu’ici c’est de chaque étreinte que Bella profite avec gourmandise !
Si le but était de nous décrire comme des êtres instinctifs avant d’avoir de la raison, le film stigmatise l’être humain et la femme en particulier puisque Bella voit en la prostitution le meilleur moyen de construire son identité !
Bella EST une « pauvre créature » créée par un savant un peu fou, et nous ne devrions y trouver aucun plaidoyer pour la liberté des femmes même si les dernières scènes donnent à penser que certains mâles sont à leur place dans ce jardin extraordinaire …
Un film déconseillé avant 16 ans, intéressant dans l’esprit mais dont le propos verbeux et un brin outrancier (la scène inutile où un père vient donner un cours d’éducation sexuelle à ses deux fils au bordel) ne plaira pas à tous.
Yves Legrand – Le 29 janvier 2024
Sources Photos :
© 2023 Fox Searchlight Pictures
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