Premières Vacances
Commencer une nouvelle année par « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » n’étant pas encore possible ; nous nous sommes intéressés à « Premières vacances », une comédie écrite et jouée par Camille Chamoux et réalisée par son compagnon Patrick Cassir qui signe son premier long métrage.
En tête d’affiche, on retrouve le toujours très drôle Jonathan Cohen qui s’embarque dans un histoire délirante reposant sur le postulat simple du programme établi qui ne va pas du tout se passer comme prévu.
Une belle surprise pour commencer 2019 ?
Synopsis :
Marion et Ben entrent en contact un soir grâce à Tinder et après une première soirée qui va jusqu’au bout de la nuit, Ben lui propose de partir en vacances avec sa famille à Biarritz. Hélas Marion a déjà prévu de partir à Beyrouth avec ses colocataires. Pris d’une idée folle ils décident de couper la poire en deux et de partir à mi-chemin …en Bulgarie.
Comédie ? Non ! Ce film est une satire du monde contemporain ; de la manière dont les gens se rencontrent ; dont ils voyagent ; dont ils communiquent ; dont ils cohabitent.
Marion est une dessinatrice de BD baba cool adepte de la vie en colocation et chercheuse compulsive de relations amoureuses sur Tinder.
Ben est un commercial un rien hypocondriaque, adepte des vacances douillettes où la bonne bouffe les toilettes trois étoiles et le spa font partie des vacances classiques.
Le comique des situations est assez prévisible (on voit tout venir à des kilomètres) puisque les désirs de l’un ne correspondent pas aux attentes de l’autre mais la partie plus adulte du film est ailleurs… nous n’en dirons pas plus mais nous déconseillons quand même d’y emmener des moins de treize ans.
Le film calque parfois « les bronzés » dans cette aventure à travers une Bulgarie à peine dévoilée même si quelques aspects sont mis en évidence et quelques vérités sur les vacances sacs à dos ou les séjours tout compris sont dénoncées.
Au final, le long métrage de Patrick Cassir dépeint les modes de vie des vacanciers d’aujourd’hui, qu’ils soient routards branchés ou bourgeois adeptes d’un luxe cent fois dupliqué à travers le monde. Deux modes de vie que tout oppose mais pas irréconciliables si l’on en croit « Premières Vacances » qui ne révolutionne pas le cinéma français (cela manque de folie et de rythme) mais qui reste une comédie rafraichissante avec des dialogues qui font parfois mouche.
En ce début d’année, « Premières vacances » est un film divertissant qui pourrait intéresser les 20/40 ans mais qui ne plairait pas à tous. Certains y verront sans doute le reflet de leur propre mode de consommation des vacances.
Note : 6,5/10
Yves Legrand – Le 15 janvier 2019