Buddy Movie Danois

Riders of Justice 

Avec une cinquantaine de scénarios à son actif depuis 1996, dont des collaborations avec Lars von Trier (« Antéchrist », en compétition cannoise en 2009) et Suzanne Bier (« In a Better World », Oscar et Golden Globe du meilleur film étranger en 2011), le Danois Anders Thomas Jensen est une figure importante du cinéma ayant écrit quelques-uns des plus gros succès publics et critiques dans son pays d’origine, dont « After the Wedding », qui décrocha une nomination aux Oscars en 1997.

En marge de cette prolifique carrière, il a très vite obtenu la consécration avec ses premiers courts métrages : « Ernst & lyset » (1996) et « Wolfgang » (1997), tous les deux nominés aux Oscars, « Valgaften », qui décroche la prestigieuse statuette en 1999, sans oublier « The New Tenants » de Joachim Back, dont il a signé le scénario et qui remporta l’Oscar du meilleur court métrage de fiction en 2010.

Critique « Riders of Justice » (2021) : Buddy Movie Danois - ScreenTune
© 2021 September Film

Ses premiers longs-métrages sont eux aussi remarqués, offrant aux spectateurs des univers singuliers, décalés ou déjantés : « Flickering Lights » (« Lumières dansantes », 2000), « The Green Butchers » (« Les bouchers verts », 2003), « Adam’s Apples » (2005) ou encore « Men & Chicken » (2015), quatre films où l’on retrouve déjà Mads Mikkelsen.

Il aura donc fallu plus de cinq années d’attente avant de pouvoir découvrir son nouveau long, « Riders of Justice », un film qui oscille entre polar et comédie noire.

Synopsis :

On y retrouve Markus, un militaire en mission en Afghanistan (Mads Mikkelsen), invité à rentrer prestement chez lui auprès de sa fille adolescente, Mathilde (Andrea Heick Gadeberg), lorsque sa femme meurt tragiquement dans un accident de métro. Confronté aux arguments d’Otto (Nikolaj Lie Kaas), un scientifique excentrique spécialiste des probabilités qui ne croit pas à la thèse officielle, Markus se met bientôt à penser que sa femme a été la victime collatérale de ce qui serait en réalité un attentat soigneusement orchestré afin de provoquer la mort d’un repris de justice qui devait témoigner quelques jours plus tard au procès du gang des « Riders of Justice ». Markus, flanqué d’Otto, mais aussi de Lennart (Lars Brygmann) et Emmethaler (Nicolas Bro), deux de ses copains aussi cérébraux et inadaptés à la société que lui, se met sur la piste des commanditaires de l’attentat…

Critique « Riders of Justice » (2021) : Buddy Movie Danois - ScreenTune
© 2021 September Film

« Riders of Justice » comporte quelques scènes et répliques particulièrement réjouissantes, offertes par le formidable trio de cintrés incarné avec finesse par Lie Kaas, Brygmann et Bro.

Au rayon des « méchants », on notera la présence de Roland Møller, ancien criminel devenu acteur et vu dans « Atomic Blonde », « The Passenger », « Skyscraper », ou plus récemment dans « Bluebird » (« Tu ne tueras point ») de Jérémie Guez, aux côtés de Veerle Baetens et Lubna Azabal, un film tourné notamment à Bruxelles et à Charleroi.

Quant à Mads Mikkelsen, il excelle à nouveau dans la peau de Markus, laissant peu à peu apparaître ses failles derrière sa stature puissante et son écran de froideur. Le comédien ne cesse de nous épater depuis ses débuts dans « Pusher » de Nicolas Winding Refn en 1996. Non seulement au travers de son formidable parcours dans son pays d’origine, avec Refn, Jensen, Suzanne Bier ou encore Thomas Vinterberg et les impressionnants « La chasse », pour lequel il décrocha le Prix d’interprétation à Cannes en 2012, et « Drunk », couronné aux Oscars, Césars et BAFTAs en 2021. Mais aussi de par le reste de sa carrière, grâce à un alignement impressionnant de rôles dans les univers de James Bond (« Casino Royale »), Marvel (« Doctor Strange »), Star Wars (« Rogue One »), Thomas Harris (« Hannibal ») et, bientôt, des Animaux fantastiques et d’Indiana Jones.

Critique « Riders of Justice » (2021) : Buddy Movie Danois - ScreenTune
© 2021 September Film

Avec « Riders of Justice », l’ironie et le cynisme sont au cœur d’un récit rondement mené qui entraîne le spectateur, comme son héros, aux confins de l’absurde.

Le film vaut surtout par le fragile équilibre que le cinéaste, grâce à ce langage cinématographique qui lui est si particulier, parvient toujours à maintenir entre les scènes dramatiques et celles qui relèvent de la comédie, entre sauvagerie et émotion, entre action et poésie…

Un exercice réussi avec brio et qui se révèle le plus souvent jubilatoire…

Note : 8/10

Vincent Legros– Le 10 janvier 2021

Sources Photos :

  • © 2021 September Film

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