Le Bon, la Brute et le Géant !
« Reacher » est désormais une success story sur Amazon Prime Video. L’adaptation en série avec un acteur à la stature conforme à l’œuvre de Lee Child est attendue chaque année avec impatience.
Notre critique où les neurones priment sur les muscles !
Synopsis :
Reacher infiltre une organisation criminelle via une collaboration fortuite avec la DEA. Celle-ci est à la recherche d’un de ses agents qui ne donne plus signe de vie. Elle se serait incrustée dans une organisation plutôt louche suspectée d’être impliquée dans le trafic de drogue. Évidemment, la DEA veut profiter de la présence de Reacher pour démonter le groupe et récupérer son employée si elle est toujours vivante…
Pour rappel, Jack (pas de deuxième prénom) Reacher est un ancien militaire multi-décoré qui a pris congé de l’armée pour découvrir sa patrie à la manière d’un vagabond lui qui n’a vécu que dans des camps militaires à travers le monde ; il vit de petits boulots et au gré de ses envies mène des enquêtes défendant toujours le faible, la veuve et l’orphelin (ce qu’il a promis à sa mère).
Le physique de Reacher n’est pas commun et fait son originalité, sa carrure impressionnante (en adéquation avec la description du personnage dans les romans) lui permet de se faire respecter d’un simple regard et de pouvoir affronter bien des embûches sans utiliser un flingue.
C’est cette fois le roman « Ne pardonne jamais » (2003), (pas un des meilleurs à nos yeux), qui a fourni la matière première à la mini-série de huit épisodes.
Après une enquête dans une petite ville et une quête de vengeance, cette saison 3 lui permet de tenter la mission sous couverture.
Une saison à la tension maîtrisée, avec ses qualités habituelles, de nouveaux personnages intéressants, une partenaire féminine forte (la britannique Sonya Cassidy) mais aussi des défauts comme ce début censé brouiller les pistes mais qui a plutôt tendance à énerver les inconditionnels des romans (car Reacher réfléchit vite mais est moins fonceur et flingueur que montré ici).
Quant à l’ajout d’un méchant dans la lignée des films de James Bond : Olivier « The Dutch Giant » Richters et ses 2,18 m pour 160 kilos (le rôle d’Ursa dans Black Widow en 2021), il offre un affrontement assez jouissif qui rend Reacher gringalet et fragile…
À choisir la première saison est la plus proche du style des romans signés par Lee Child, la deuxième permet au spectateur de mettre des visages sur les membres de la 110ème mais la troisième paraît beaucoup plus décousue, Quinn le méchant joué par Brian Tee (Chicago Med) est bien plus cruel et monstrueux dans le livre que ce qui est montré à l’écran.
Enfin, sans vous en divulgâcher davantage, le final n’est pas à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre.
Si les deux premières saisons semblent supérieures par leur rythme plus soutenu, les histoires étaient plus rocambolesques. Ici l’action débute rapidement mais elle ne va pas aller crescendo tandis que les épisodes trois et cinq sont entrecoupés par un flash back qui ralentit le rythme (même s’il enrichit grandement le récit et explique le jusqu’au boutisme de Reacher).
Comme le dit Reacher pour expliquer certaines de ses décisions : « Autrefois, il y avait ceux qui restaient autour du feu et ceux qui chassaient ! » …
La performance d’Alan Ritchson continue d’impressionner, son calme déconcertant, sa présence à l’écran, son humour cash témoignent de son évolution comme acteur.
Une note un peu plus basse car le roman adapté n’est pas le préféré des lecteurs mais il faut aussi expliquer que dans les livres Reacher débarque souvent seul dans une ville, observe (Elle savait), essaye de comprendre ce qui cloche (Bienvenue à Mother Rest) avant de se mettre en action…
Bref, rien de très télégénique, d’autant qu’il limite beaucoup ses interactions (si ce n’est au téléphone avec Neagley) et ne cogne que pour s’en sortir !
Bonne nouvelle pour les aficionados, Amazon Prime Vidéo vient déjà d’annoncer la mise en production de la saison 4 et prépare un spin-off centré sur Francés Neagley (Maria Sten) la partenaire de Reacher dont beaucoup d’éléments de la vie sont évoqués dans les romans (et nouvelles).
Face au succès, on n’est pas prêt de dire « au revoir » à Reacher (dont la mère était française) tant il reste de romans à adapter, le dernier roman « La sentinelle » (2025) vient de paraître en langue française !
Yves Legrand – Le 9 avril 2025
Sources Photos :
© 2025 Prime Video
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