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Vers l’infini et l’au-delà

Soul

La sortie d’un nouveau Pixar est toujours un événement très attendu par les fans de cinéma et « Soul » ne déroge pas à la règle malgré sa sortie directement sur Disney +. C’est sur nos petits écrans que nous découvrions le jour de Noël le quatrième long-métrage réalisé par Pete Docter qui poursuit son exploration du subconscient. Après le deuil dans « Là-Haut » puis l’impact de nos émotions sur nos interactions dans « Vice-Versa », il s’interroge ici sur nos âmes et plus généralement sur le sens de notre passage sur terre.

Porté par la voix d’Omar Sy dans la version française (Jamie Foxx en VO), « Soul » est certainement le plus adulte de toutes les productions de la firme à la lampe. Sur fond de sonorités jazz, le film nous embarque dans l’au-delà pour découvrir un récit drôle et émouvant qui nous fait relativiser sur le sens que l’on donne à nos vies. 

Critique « Soul » (2020) : Vers l’infini et l’au-delà ! - ScreenTune
© 2020 Walt Disney Pictures - Disney Plus

Synopsis

Au moment où Joe pense que son rêve est désormais à portée de main, un pas malencontreux l’expédie dans un endroit fantastique où il est obligé de réfléchir à nouveau à la signification d’avoir une âme. C’est là qu’il se lie d’amitié avec 22, une âme qui ne pense pas que la vie sur Terre soit aussi bien que ce qu’on veut bien lui faire croire…

  • Après le faux-pas « En avant », Pixar ne peut qu’aller de l’avant… 

En voyant la bande-annonce ainsi que la première demi-heure de « Soul », on se dit qu’à l’instar de « Coco » qui nous faisait visiter le pays des morts, ce nouvel opus de Pixar allait nous embarquer dans une fable de deux heures sur l’au-delà et sa vision de l’après mais il ne faut pas se fier pas aux apparences… car la mort est paradoxalement un prétexte pour parler de la vie et de la manière dont on l’appréhende.

Certes, la première partie du film qui se déroule dans « le grand après » s’avère assez intéressante et esthétiquement probante en modélisant avec brio des notions aussi abstraites que l’âme et les limbes. Les concepteurs ont imaginé un univers où tout semble vaporeux et dont les contours apparaissent flous, ils se sont même permis quelques fantaisies techniques avec des jeux sur les textures, des incursions de 2D dans la 3D qui donnent un excellent rendu.

Critique « Soul » (2020) : Vers l’infini et l’au-delà ! - ScreenTune
© 2020 Walt Disney Pictures - Disney Plus

Mais s’il est plutôt bien senti, ce passage montre vite ses limites narratives, faisant craindre une histoire bien trop classique. Les scénaristes ont cependant eu l’intelligence de ne pas s’enliser dans ce monde onirique, donnant au film un tournant inattendu mais bienvenu pour une seconde partie d’autant plus attrayante.

« Soul » prend alors des allures de quête existentielle et s’inscrit comme une prise de conscience de ce qui compte vraiment dans la vie. A travers le personnage de Joe dont la passion dévorante pour le jazz contraste avec 22, une âme blasée par la vie avant même d’y avoir goûtée, le récit met à mal nos convictions et tend à une réflexion sur des idéaux et des convictions finalement bien dérisoires.

Pixar poursuit de la sorte son introspection de l’âme humaine, mais là où « Vice-Versa » et « Coco » gardaient une part de féérie et s’adressaient à toute la famille, ce nouveau long-métrage se risque à un discours profondément adulte que le jeune public pourrait ne pas forcément saisir. 

Critique « Soul » (2020) : Vers l’infini et l’au-delà ! - ScreenTune
© 2020 Walt Disney Pictures - Disney Plus

Bien sûr, ça reste de l’animation avec une direction artistique soignée et la dose d’humour nécessaire pour plaire aux enfants mais certaines références n’ont semble-t-il pas été pensées pour être assimilées par tous les publics. En tant qu’adulte, on s’émerveillera devant cet univers chimérique, des plans virtuoses dont la scène très réussie du salon de coiffure et des moments suspendus au seins du club de jazz.

Des éléments qui ne parleront pas forcément à la jeune génération mais ce petit bémol n’entache en rien la qualité de l’œuvre qui s’inscrit comme l’une des grandes réussites du studio d’animation.

Critique « Soul » (2020) : Vers l’infini et l’au-delà ! - ScreenTune
© 2020 Walt Disney Pictures - Disney Plus

Encore un nouveau coup de maître de Pixar qui poursuit, avec « Soul », son exploration de la nature humaine et entre définitivement dans une dimension plus adulte. Une œuvre bien plus profonde qu’elle n’y parait avec son propos métaphysique qui échappera peut-être au plus jeunes qui apprécieront quant à eux une animation de qualité et une bonne dose d’humour et de burlesque. 

Visuellement bluffant, bouleversant narrativement et par moment hilarant, « Soul » donne lieu à des moments touchants, de belles réflexions et des instants de grâce, sans jamais forcer son propos. Un grand Pixar et une magnifique ode aux passions, au partage, à la vie… et aux chats.

Let’s Get It On!

Note : 8/10

Damien Monami – Le 29 décembre 2020

Sources Photos :

  • © 2020 Walt Disney Pictures – Disney Plus
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