Critique « The Guilty » (2021) : Good Remake or not Good Remake ?
La team Antoine Fuqua – Jake Gyllenhaal fait à nouveau équipe après « La Rage au ventre » mais cette fois sur Netflix avec « The Guilty ».
Ce n’est pas de la bonne !
Après le succès phénoménal de son « Top Gun : Maverick », Joseph Kosinski décide de troquer les avions de chasse et Tom Cruise pour un centre de recherches médicales adepte des drogues expérimentales avec « Spiderhead » sur Netflix aux côtés à nouveau de Miles Teller et de Chris Hemsworth.
Alors un bad trip anesthésiant ou un vrai cocktail détonnant ? Verdict de ce voyage hallucinogène sur la plateforme du grand N rouge.
Synopsis :
Dans une prison dernière génération dirigée par Steve Abnesti (Chris Hemsworth), un scientifique brillant et visionnaire, des détenus volontaires espérant voir leur peine écourtée sont équipés d’un appareil qui leur injecte des doses de médicaments psychotropes. À Spiderhead, un établissement sans barreaux ni cellules, les prisonniers portent des vêtements civils et sont libres d’être ce que bon leur semble. Enfin, jusqu’à un certain point. Par moments, ils deviennent une meilleure version d’eux-mêmes. Besoin de se détendre ? Il y a un médicament pour ça. Marre de chercher leurs mots ? Pas de souci, il y a aussi ce qu’il faut. Mais quand deux sujets, Jeff (Miles Teller) et Lizzy (Jurnee Smollett), se rapprochent, le chemin de la rédemption prend un tournant inquiétant, car Steve Abnesti pousse ses expériences au-delà des limites du libre arbitre.
Basé sur le roman George Saunders, « Spiderhead » vient puiser ses inspirations du côté de « Shutter Island » de Martin Scorsese tout en offrant une ambiance ouvertement empruntée chez George Orwell et son « 1984 ».
Sur fond de schizophrénie et de cette petite communauté uniformisée, le scénario de « Spiderhead » sent très vite le réchauffé. La faute déjà à l’œuvre dont il est issu puisque, son matériau de base n’est autre qu’une nouvelle d’une dizaine de pages publiée dans l’hebdo américain The New Yorker.
Ecrit par le duo Rhett Reese et Paul Wernick (respectivement derrière « 6 Underground », « Deadpool » et « Zombieland »), le script conserve ce ton cynique qui lui est propre mais s’effondre très vite par sa redondance et ses petits effets chocs. En effet derrière son postulat au potentiel certain de patients donnant leur consentement pour tester des médicaments, le film de Joseph Kosinski enfonce des portes ouvertes sans jamais faire preuve d’une créativité narrative.
Les péripéties se suivent et se ressemblent et même le personnage intéressant de Chris Hemsworth en faux philanthrope musclé et classieux s’effondre très vite dans une caricature sans surprise.
Malgré l’élégante mise en scène sur les lieux et les espaces de Joseph Kosinski, « Spiderhead » ne parvient jamais à être dérangeant, ambigu et intéressant avec les thématiques qu’il aborde comme le libre arbitre, la face sombre de la nature humaine et sa tendance à s’autodétruire.
Finalement, « Spiderhead » est à l’image des dernières productions originales Netflix, sans grande imagination scénaristique malgré une idée de base originale malgré un metteur en scène talentueux et des acteurs qui tentent d’exister dans une histoire assez bancale.
« Spiderhead » est une nouvelle illustration de l’insipidité de Netflix depuis un certain temps. Incapable de créer des œuvres riches et abouties depuis « The Irishman », « Le Roi », « Les Sept de Chicago », « Mank » ou encore « Don’t Look Up » qui s’appuie à la fois sur un scénario solide et le talent d’un cinéaste.
1 point pour son idée de base, 2 points pour les acteurs qui offrent des prestations sympathiques malgré le cabotinage de Chris Hemsworth dans la seconde partie et 1,5 point pour la mise en scène de Joseph Kosinski qui tente de donner du corps à ses thématiques en faisant ressortir les décors par son sens de la mise en scène.
Un nouveau rendez-vous manqué convenu et par moment soporifique.
Julien Legrand – Le 3 septembre 2022
Sources Photos :
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