Critique de « Captain America: Civil War » (2016) – Overdose de super-héros.
Overdose de super-héros Captain America: Civil War Marvel et Disney entamaient en avril 2016 la
On est toujours le Fou de quelqu’un d’autre.
Il y a des semaines où un chroniqueur profite vraiment de la chance qui lui est donnée de voir avant les autres des acteurs au sommet de leur art ; ainsi après « Once upon a time …in Hollywood » où les prestations de Brad Pitt et de Leonardo DiCaprio nous ont laissé admiratifs que dire de celle de Mel Gibson et surtout de Sean Penn dans ce film d’une qualité rare tiré du roman de Simon Winchester « Le Fou et le Professeur » écrit en 1998.
Synopsis :
Londres 1872 , William Chester Minor, médecin durant la Guerre de Sécession, tue dans une crise de folie un père de famille. Déclaré irresponsable, il est interné à l’asile de Broadmoor. Le philologue et lexicographe écossais James Murray est engagé pour rédiger le nouvel Oxford English Dictionary (OED). En effet, l’Empire britannique est au sommet, sa langue est parlée et évolue au contact des autres, notamment dans les colonies. Il faut étudier les néologismes et promouvoir la diffusion de la langue anglaise. Autodidacte érudit et polyglotte, Murray y voit une œuvre immortelle (qui l’occupera jusqu’à sa mort en 1915). Devant l’immensité de la tâche et prêt à renoncer, Murray en appelle aux volontaires. Un jour pas moins de 1000 mots d’un certain Docteur Minor lui parviennent …
Il en est de certains films comme de certains plats ; présenté par tel chef il reste ordinaire et insipide, travaillé par un grand Chef ; il devient une œuvre d’Art. Ne vous y trompez pas quand Sean Penn joue, il ne crée pas un personnage … il l’est. Ce film ne serait qu’une énième histoire vraie romancée s’il n’y avait deux acteurs habités par leur rôle. Non ce ne serait pas juste de le dire ainsi …s’il n’y avait qu’un acteur habité par son rôle (Mel Gibson) et un autre hanté par le sien (Sean Penn). On est revenu en 2003 et le film de Clint Eastwood « Mystic River » tant le jeu sans paroles de Sean Penn mérite un nouvel Oscar.
Gibson était intéressé depuis des années par le roman de Winchester ; il a mis son poids pour faire aboutir le projet et le renfort de Sean Penn n’y a sans doute pas été étranger. Il campe un professeur Murray brillant et attachant avec un accent écossais un brin marqué, soutenu par sa femme campée par Jennifer Ehie et sa large progéniture. Pour compléter la distribution relevons les prestations réussies de Nathalie Dormer (« Game of Thrones ») et surtout du gardien Mumcie campé par Eddie Marsan.
Certes le film en lui-même souffre d’une trop grande linéarité, les décors par ailleurs remarquables sont sous-utilisés, et d’une mélodramatisation excessive dans la dernière partie ; peut-être suite à un désaccord entre le réalisateur Farhad Safinia (finalement évincé et crédité au générique sous le pseudonyme de PB Sherman) et la production. Peut-être ce différent porte-t-il sur la durée car la collaboration entre « Le Fou et le Professeur » sur le dictionnaire dura 20 ans.
Au final un film pas tout à fait abouti mais habité d’une lumière particulière tant la cohabitation de ces deux formidables acteurs vous emballera à coup sûr. Voyez le de préférence en anglais et surtout dans une salle obscure.
Note : 7/10
Yves Legrand – Le 3 août 2019
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