Charlie et l’impossible quête !

The Whale

« Mother! » était le dernier film de Darren Aronofsky ; en 2023, le réalisateur adapte « The Whale » la pièce de Samuel D. Hunter créée en 2012 à New York. Brendan Fraser y incarne un homme en état d’obésité morbide soucieux de renouer avec sa fille.

Notre avis voit en Charlie un capitaine Achab étouffé sous le poids des regrets !

Critique « The Whale » (2023) : Charlie et l’impossible quête ! - ScreenTune
© 2023 - Cinéart BE & A24 Films - © Palouse Rights

Synopsis :

Dans une ville de l’Idaho, Charlie (Brendan Fraser), professeur d’anglais donne des cours en ligne mais vit reclus. En obésité morbide, il se terre dans son appartement et mange en espérant en mourir. Il cherche désespérément à renouer avec sa fille de dix-sept ans (Sadie Sink vue dans « Stranger Things ») pour obtenir une ultime chance de rédemption. Mais celle-ci lui reproche d’avoir abandonné sa famille pour son amant, aujourd’hui décédé, et ne veut rien entendre. Peu à peu, nous découvrons comment Charlie est devenu l’homme qu’il est, et comment il espère être encore un père pour Ellie…

Produit par le studio indépendant et excellent A24, le film signe le retour de Darren Aronofsky (« Black Swan », « Requiem for a dream », « The Wrestler », « Mother! ») mais aussi et surtout celui de Brendan Fraser dans un grand rôle.

Notre « George de la jungle » vient de traverser une décennie difficile entre pépins physiques, divorce et troubles psychologiques ; c’est donc avec plaisir que l’on revoit notre génial Rick O’ Connell (son rôle culte dans la trilogie « La Momie ») reprendre le chemin des studios et s’auréoler de nominations aux Golden Globes et aux Oscars après avoir déjà raflé le SAG Award et le prix du meilleur acteur au Festival de Toronto

Critique « The Whale » (2023) : Charlie et l’impossible quête ! - ScreenTune
© 2023 - Cinéart BE & A24 Films - © Palouse Rights

Charlie souffre de ce que la science médicale appelle un syndrome d’hyperphagie incontrôlée dû à un état dépressif. Nous pourrions aussi et sans caricaturer parler d’un suicide par absorption, non de médicaments, mais de nourriture. Charlie se nourrit non par plaisir mais par culpabilité et tristesse à cause des choix qu’il a faits durant sa vie…

Pour le spectateur, passé le moment de sidération que ce corps, digne d’un cétacé échoué provoque, se développe une immense empathie pour cet homme torturé qui n’aspire plus qu’à réparer et renouer le lien familial.

Critique « The Whale » (2023) : Charlie et l’impossible quête ! - ScreenTune
© 2023 - Cinéart BE & A24 Films - © Palouse Rights

Le spectateur ne se rend pas tout de suite compte qu’il s’agit d’une pièce de théâtre portée à l’écran. En effet comme dans « Penguin Bloom » (2020) dans lequel  le personnage principal (Naomi Watts) est en fauteuil, le lieu de vie est l’unique décor du film et fort heureusement les excellentes prestations de Brendan Fraser, de son amie Liz interprétée par Hong Chau, nominée aux Oscars pour ce rôle et qu’on avait récemment appréciée dans « The Menu » ( les séries « How I met your mother » et « Watchmen ») ainsi que celles des autres protagonistes de ce drame, Sadie SinkSamantha Morton (« The Serpent Queen » , « She said »), Ty Simpkins (« Insidious 1&2 ») , concourent à rendre le décor vivant et animé.

Critique « The Whale » (2023) : Charlie et l’impossible quête ! - ScreenTune
© 2023 - Cinéart BE & A24 Films - © Palouse Rights

Si certains s’offusquent du titre « The Whale » (« La baleine » au Québec), rappelons qu’il vient de la pièce signée Samuel D. Hunter qui a triomphé à Broadway dès 2012.

L’auteur, par ailleurs scénariste du film, fait de nombreuses références à Moby Dick, le livre de Herman Melville et donc à cette baleine métaphorique que nous poursuivons tous au cours de notre vie.

La quête de Charlie s’apparente à cette chasse interminable et impossible afin d’obtenir la rédemption espérée… et le pardon !

NOTE :

0 /10

Darren Aronofsky avait déjà réalisé avec « Requiem for a dream » (2000) un film choc sur l’addiction sous toutes ses formes, montrant la décadence infernale d’un quatuor hallucinant sur de fausses visions du paradis et de la célébrité, ce film-ci est une réflexion plus mature sur l’amour, la rédemption, le pardon (scénario et mise en scène obtiennent donc la moyenne) même si cette forme d’autodestruction finit par être dur à supporter pour le spectateur lambda.

Brendan Fraser et Hong Chau méritent amplement leurs nominations (et deux points)… quant à savoir s’ils obtiendront l’Oscar ? 

Un film réservé à un public averti !

Yves Legrand – Le 4 mars  2023

Sources Photos : 

© 2023 Cinéart Be : https://www.cineart.be/fr/presse/the-whale

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