Les mystères du Québec  ! 

Three Pines

Disponible sur Amazon Prime  « Three Pines », pourrait s’apparenter à du Nordic Noir par son ambiance mais les Quebecois ont cette douceur de vivre qui éloigne les brouillards des cauchemars. Notre avis sans trop vous divulgâcher les secrets de « Three Pines » (« Les trois pins »).

Critique « Three Pines » saison 1 (2022) : Les mystères du Québec ! - ScreenTune
© 2022 Amazon Studios

Synopsis :

Armand Gamache (Alfredo Molina) est inspecteur en chef à la sûreté du Québec voit des choses que les autres ne voient pas : la lumière entre les fissures, le mythique dans le banal et le mal dans le quotidien. En enquêtant sur une série de meurtres à Three Pines, un village apparemment idyllique des Cantons-de-l’Est du Québec, il y découvre des secrets enfouis depuis longtemps et doit affronter ses propres fantômes.

La sûreté du Québec est un des plus vieux organismes de la Belle Province et a fêté ses 150 ans d’existence en 2020. Armand Gamache y est Inspecteur-chef soit le plus haut grade d’officier (l’équivalent d’un commissaire principal comme Jules Maigret dont il partage certains traits et comportements). Ses enquêtes sont racontées dans une série de romans publiés en anglais par  l’auteure Louise Penny depuis « Still life » en 2005 (roman multi récompensé).

Critique « Three Pines » saison 1 (2022) : Les mystères du Québec ! - ScreenTune
© 2022 Amazon Studios

La romancière a d’abord connu une carrière d’animatrice radio à CBC avant d’imaginer son personnage principal et son village imaginaire foyer de bien des intrigues. C’est le roman sus nommé qui fait l’objet des deux premiers épisodes de la série d’Amazon Prime signée Daniel Grou, Tracey Deer et Sam Donovan. Le dix huitième roman est sorti chez Flammarion Québec en 2021 et s’intitule « La folie des foules », un autre est à venir…

Narrées sur un rythme lent, les enquêtes de l’inspecteur-chef Armand Gamache empruntent tantôt à Jules Maigret tantôt à Hercule Poirot mais aussi à l’inspecteur Higgins de Christian Jacq des éléments d’intrigues mais habilement c’est l’ambiance du village des Cantons de l’Est de Three Pines ses habitants, leurs grands et petits secrets louables ou non qui donnent un charme particulier à la série. Les réalisateurs se succèdent pour raconter un roman en deux épisodes mais en conservant le fil rouge de la disparition de deux adolescents autochtones. 

Critique « Three Pines » saison 1 (2022) : Les mystères du Québec ! - ScreenTune
© 2022 Amazon Studios

C’est par petites touches comme un peintre compose sa toile, trace ses ombres qu’Armand prend forme sous nos yeux ; amateur de bonne chère il porte un imper Burberry et est connaisseur en matière de poésie bien loin de l’éternel flic cynique et désabusé. Bilingue et parlant anglais avec un accent britannique, il chérit son épouse Reine-Marie (Marie-France Lambert) mais aussi ses assistants Jean-Guy (Rossif Sutherland  le fils de Donald et frère de Kiefer), et Isabelle Lacoste incarnée par Elle-Máijá (de son nom complet Elle-Máijá Apiniskim Tailfeathers) actrice et réalisatrice autochtone (de la première nation Kanaï) qui a déjà quelques films remarqués à son actif dont « The Body Remembers When the World Broke Open » (2019) ; elle apporte une autre sensibilité et son empathie aux intrigues particulièrement celle qui sert de fil rouge et concerne un jeune couple des premières nations.

Les huit épisodes de cette première saison couvrent quatre enquêtes de l’inspecteur-chef Gamache après « Still life » (« Nature morte » en 2005), « Il y a Le mois le plus cruel » (« The cruellest month » en 2008), « Défense de tuer » (« The murder stone » en 2009) et enfin « Le pendu ».

Critique « Three Pines » saison 1 (2022) : Les mystères du Québec ! - ScreenTune
© 2022 Amazon Studios

Pour les amateurs d’intrigues et d’ambiance loin de New York, LA, Paris ou Londres mais surtout d’excellents acteurs au service d’une mise en scène différente de ce qu’on connaît habituellement tant par le rythme que par les ellipses visuelles.

NOTE :

0 /10

« Three Pines » possède plusieurs atouts ; le premier, les magnifiques paysages d’un Canada rural à différentes saisons habillés par une musique signée Toydrum. Le deuxième est ce village imaginé par l’auteure et centré sur une communauté issue de la diversité tout à fait dans l’esprit de Toronto  « le village global ». Alfred Molina, calme, pondéré,  campe un Armand Gamache bien dans l’esprit de Louise Penny qui expliquait : « Gamache n’est pas stupide. Mais il sait que le meurtre est humain.».

Les comédiens qui incarnent ses assistants sont aussi empreints d’humanité, y ajoutant de ci de là quelques traits d’humour, à l’image de la collante agente Yvette Nichol (Sarah Booth, vue dans « Star Trek Discovery »).

Un mystérieux et agréable dépaysement qui n’élude pas les questions liées au  traitement actuel et passé des autochtones.

Yves Legrand – Le 2 janvier 2023

Sources Photos : 

© 2022 Amazon Prime Video

Vous pourriez aussi aimer :

contact.screentune@gmail.com