Critique « Le chant de la mer » (2015) – Rêve gaéliques et dessins poétiques.
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Allô la Terre !
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Déstabilisé par l’immense succès en salle de la célèbre Comtesse Anastasia sorti 1997 (tout le monde croit qu’il s’agit d’un Disney mais non !) devenu une référence du cinéma d’animation, le studio Twenty Century Fox décide en 2000 de sortir un space opéra d’animation sous l’égide des visionnaires Don Bluth (à qui l’on doit notamment « Le Petit Dinosaure ») et Gary Goldman (« Brisby et le Secret de NIMH » sur lequel on reviendra aussi !).
Un pari magnifique et risqué sur le papier, finalement très bien accueilli par les critiques mais qui fut un four au Box-Office et précipita la fermeture du studio d’animation de la Fox.
Pour un budget de 75 millions dollars, un financement énorme pour un film d’animation à l’époque, « Titan A.E. » en rapporta seulement 36 millions et mis fin à la carrière de Bluth et Goldman qui ne réalisèrent plus rien de ce niveau après cet échec.
Comment expliquer un tel crash au Box-Office ? Le film méritait-il toute cette méconnaissance ? « Titan A.E. » était-il trop adulte pour un dessin-animé ?
Éléments de réponses…
Synopsis :
En l’an 3028, l’humanité fait une découverte capitale dans le domaine de la terraformation ; ce projet est baptisé “Titan”, et ouvre de nouvelles possibilités extraordinaires. Mais une race de créatures extraterrestres composées d’énergie pure, les Drej, y voient au contraire une menace pour leur suprématie, et en réponse, attaquent et détruisent la Terre, ne laissant qu’une poignée d’humains condamnés à errer dans le cosmos.
On ne peut pas dire que passer après le succès du très réussi « Anastasia » était une mince à faire pour Don Bluth et son équipe. Il est vrai que la dernière des Romanov a su rallier un public aussi divers que varier pour le succès monumental que l’on connait.
Pourtant si l’on s’attarde sur toutes les œuvres de Bluth, le film d’animation sur la Comtesse russe est peut-être celui qui recèle le moins la sensibilité du maître. Attention, on ne veut pas dire par là que c’est un mauvais film, mais qu’il ne possède pas cette mélancolie et cette poésie propre au studio.
C’est d’ailleurs grâce au succès d’« Anastasia » que Don Bluth a pu obtenir un budget si conséquent pour se lancer dans le projet « Titan A.E. ». Une entreprise qui partait pourtant perdante dès le départ. Le long métrage démarrait sa production avec un énorme désavantage dans une époque de désintérêt croissant pour la science-fiction. Hormis le début de la prélogie « Star Wars » avec « La Menace Fantôme », le genre ne fait plus rêver et ne fait plus se déplacer les foules.
Dans ces conditions, « Titan A.E. » peut-être qualifié de projet mort-né, la production s’avère chaotique et avec autant d’argent à dépenser n’a pas aidé. Par ailleurs définir un public cible est difficile avec un film d’animation bien trop adulte pour que les jeunes enfants et les adolescents s’y identifient. Cependant malgré ce flop monumental au Box-Office, « Titan A.E. » reste une œuvre injustement boudée et l’une des plus audacieuses entreprises de Fox Animation au même titre que « Brisby et le secret de NIMH » en son temps.
La plus grande ambition de « Titan A.E. » est déjà d’être une véritable œuvre de science-fiction qui se démarque de la concurrence. Là où Disney et Dreamworks préfèrent se focaliser sur des œuvres plus fantastiques : « L’Atlantide, l’empire perdu » en 2001, « La Route d’Eldorado » ou encore « Shrek » et « La Planète au Trésor » qui ne seront pas tous des succès, au contraire la Fox tente le pari du véritable space opera.
Pour son contexte et toute sa diégèse (l’univers autour du récit), « Titan A.E. » offre une histoire passionnante, ambitieuse et complètement maitrisée dès son ouverture absolument hallucinante et déstabilisante. L’ingéniosité des créateurs fut de prendre le parti de reléguer la race humaine au second plan dans la galaxie après cette introduction dramatique qui en choquera plus d’un.
Difficile donc de toucher les jeunes enfants, le ton se veut beaucoup plus adulte contrairement à « Anastasia » ou « Le Petit Dinosaure », le film tente donc de se rattraper sur ce point avec un récit qui n’échappe pas aux clichés du genre avec quelques personnages caricaturaux et une histoire d’amour vue et revue.
Néanmoins Don Bluth et Gary Goldman maitrisent le suspense de leur récit à merveille, bien aidé par le jeune scénariste Joss « Buffy » Whedon et par des effets spéciaux tout simplement stupéfiants. Il faut dire que les décors, les aliens, les paysages et les retournements de situations sont parfaitement calibrés et joliment amenés. C’est bien simple, il n’y a presque rien à jeter.
« Titan A.E. » est un magnifique space opera, cohérent et à l’univers aussi riche que surprenant. Le mélange expérimental de 2D-3D peut aujourd’hui paraître obsolète et dépassé (les méchants Dreddjes piquent un peu les yeux et plusieurs séquences de la semblent mal calibrées dans l’espace entre les personnages et le décor. Pourtant, malgré ces petits défauts techniques, le film de Don Bluth nous en met littéralement plein les mirettes.
Certes tout n’est pas parfait, le long métrage d’animation offre une histoire innovante qui s’éloigne des sentiers battus de la science-fiction moderne. Mais comment expliquer que le public n’ait pas été au rendez-vous ?
D’abord, parce que les jeunes spectateurs ont certainement eu beaucoup de mal à s’identifier au personnage de Cale. Il est vrai que ce dernier détient la clé de la survie de l’humanité mais ne semble pas vouloir réellement sauver ses semblables. Difficile donc de se reconnaitre dans ce personnage opportuniste et antipathique. Malheureusement derrière lui, le jeune public ne trouve pas non plus du réconfort chez les autres membres de l’équipage. Les aliens qui composent le vaisseau sont traités avec un tel souci de réalisme qu’ils peuvent paraitre repoussants pour une jeune audience. Il reste donc l’insouciante Akima qui est la seule à tirer son épingle du jeu en termes d’identification.
Malgré ces petits défauts techniques et un certain manque d’identification pour ses principaux protagonistes, « Titan A.E. » reste une proposition de science-fiction osée à l’univers aussi riche qu’intéressant.
Injustement boudé à sa sortie, le tout dernier film de Don Bluth est pourtant une œuvre magnifique qui aura fait rêver de nombreux spectateurs mais qui a malheureusement voulu s’adresser à un public trop ciblé.
Grâce à « Anastasia » et « Titan A.E. », Don Bluth et Gary Goldman auront terminé leur carrière sur deux jolies pépites de l’animation comme à leurs débuts (« Le Petit Dinosaure » et qu’il était temps de remettre à l’honneur. Chapeau Messieurs !
Note : 7,5/10
Julien Legrand – Le 12 juin 2021
Sources Photos :
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