Critique de « X-Men : Apocalypse » (2016) – Mutant un jour…mutant toujours !
Mutant un jour…mutant toujours ! X-Men : Apocalypse L’année 2016 fut définitivement celle des super-héros. Après
Un pari risqué !
On avait quitté notre belle Amazone Diana Prince sur le très très décevant « Justice League » et on attendait impatiemment son retour après un premier volet plutôt convaincant en 2017. Attendu sur nos écrans courant 2020, l’héroïne campée par la sublime Gal Gadot a dû prendre son mal en patience à cause de ce satané Covid-19 et débarque finalement pour les fêtes de fin d’année sur la plateforme de streaming HBO Max.
Une plateforme qui fait déjà polémique auprès de Denis Villeneuve et Christopher Nolan très mécontents de la politique de Warner de sortir ses œuvres simultanément dans les salles et en streaming et qui prend le pari de proposer cette seconde aventure de Diana Prince en VOD.
Toujours est-il que Patty Jenkins est de retour derrière la caméra et une chose est sûre ce second volet de Wonder Woman va diviser… Verdict !
Synopsis
Suite des aventures de Diana Prince, alias Wonder Woman, Amazone devenue une super-héroïne dans notre monde. Après la Première guerre mondiale, direction les années 80 ! Cette fois, Wonder Woman doit affronter deux nouveaux ennemis, particulièrement redoutables : Max Lord et Cheetah.
Disons-le d’emblée, si vous vous attendez à découvrir un vrai film de super-héros vous allez être diablement déçus. Car oui, « WW 84 » est estampillé DC Comics et se veut être une suite du premier volet qui se déroule 70 ans après la première aventure, mais ne vous y trompez pas, l’action n’est pas au rendez-vous.
Après une première aventure qui avait raflé plus de 700 millions de dollars au Box-Office, Patty Jenkins, la réalisatrice désirait avoir les mains libres pour ce second volet de la guerrière Amazone. Le moins que l’on puisse dire c’est que la cinéaste signe une œuvre étrange, mélancolique et qui ne plaira peut-être pas à tout le monde.
Durant près de deux heures trente, « Wonder Woman 1984 » accomplit ce que nous attendons d’une œuvre hollywoodienne en ces temps de pandémie : nous arracher à notre morosité quotidienne et nous déconnecter de notre triste réalité actuelle. Le film de la réalisatrice de « Monster » nous fait oublier nos soucis devant un long métrage qui ne brille certes pas par son scénario très convenu et plusieurs séquences qui piquent très forts aux yeux mais il le fait avec une belle sincérité sans tomber dans la lourdeur d’un « Suicide Squad » ou dernièrement d’un « Birds of Prey ».
Cette suite propose une vision différente de son héroïne, moins crédule, plus sûre d’elle et nous offre une mise en garde essentielle : « aucun vrai héros ne naît du mensonge ».
Un crédo qui sera le fil rouge de l’œuvre qui tente de nous dépeindre une intrigue parfois maladroite mais dépeignant un discours sur les souhaits de chacun à travers le personnage de Max Lord et sur l’impossibilité de réaliser toutes ses envies aux dépens du bien-être collectif.
Tout cela peut paraître bateau quand on le lit, mais Patty Jenkins signe un procès d’intention sur la cupidité, de notre désir légitime d’obtenir ce que nous désirons sans attendre.
Des thématiques intéressantes donc mais aux fondements sont trop bancals pour offrir un épique moment de cinéma qui s’apprécie simplement.
Là où le premier volet offrait des moments clairement féministes, « Wonder Woman 1984 » va à contre-courant de ces préceptes et enferme le personnage de Gal Gadot dans sa relation avec Steve Trevor. L’héroïne ne pourrait soi-disant pas exister sans son premier amour. On sait que Wonder Woman est un symbole d’amour, mais quand on parle de cet amour, il se veut universel, et pas uniquement cantonné à une seule personne. Un constat décevant.
Pourtant on appréciera le fait que « WW84 » ne sacrifie pas tout au grand spectacle et à l’action à outrance. Une prise de risques en soi pour un film de super-héros mais qui pourrait désappointer le spectateur avide de super-exploits et peu sensible au mystère de l’amour et des fantasmes qui rongent la nature humaine.
Le film de Patty Jenkins confond grandeur avec émerveillement et les scènes d’action sont trop peu présentes pour marquer la rétine du spectateur féru d’actions et qui l’oubliera aussitôt vu.
Malheureusement, pour un film à 200 millions de dollars, les scènes de combats sont entravées par plusieurs séquences dont la dynamique spatiale laisse à désirer et on ne sait jamais exactement où se situent les personnages dans l’espace. Gênant pour une production hollywoodienne de cette ampleur quant à la promesse de sensations fortes dans les séquences d’action, elle est clairement inassouvie.
On regrettera également, la volonté de la production de nous avoir teasé le retour de Steve Trevor et le design de Cheetah. Sans le savoir, le come-back du sympathique Capitaine Kirk de « Star Trek » est assez mal ficelé même si l’alchimie entre Gal Gadot et Chris Pine reste très agréable à l’écran. Les nouveaux venus que sont Kristen Wiig et Pedro Pascal nous offrent peut-être les meilleures partitions du film.
La première est une scientifique mal dans sa peau et invisible aux yeux des autres qui se révèle être une super prédatrice. Sa transformation est certes très convenue et on regrettera l’absence de son arc, ce qui est une entorse aux comics. Les liens entre Barbara et Diana sont sur papiers assez intrigants puisque son travail d’archéologue et son obsession pour les Amazones ajoutent une couche intéressante à leur amitié.
Le second est un pastiche de Donald Trump souhaitant à tout prix la reconnaissance de ses pairs et désireux de tout faire pour devenir le centre de l’attention. Le comédien de « The Mandalorian » est plutôt convaincant même s’il tombe parfois dans le cabotinage.
« Wonder Woman 1984 » tente donc de nous parler des laissés-pour-compte et du besoin de reconnaissance à travers un film de super-héros bancal mais audacieux. Parfois maladroit et visuellement très inconstant, le film de Patty Jenkins se regarde sans prétention servi par un casting qui fait pourtant de son mieux. On regrettera cependant un manque de dynamisme et des scènes qui ne marquent pas les mémoires malgré la très bonne bande-son signée Hans Zimmer qui revisite ses classiques.
« Wonder Woman 1984 » marque peut-être un tournant dans l’histoire de l’industrie hollywoodienne. La Warner Bros compte beaucoup sur la sortie de ce film pour booster son service de streaming HBO Max alors que le film était, tout comme « Dune », d’abord destiné au cinéma.
L’avenir nous dira si le streaming peut se comparer au plaisir de regarder une œuvre sur grand écran avec une qualité de son optimale. Toujours est-il que notre Wonder Woman reviendra bientôt sur nos écrans dans un troisième volet et qu’on espère la revoir cette fois dans les salles obscures.
Note : 6/10
Julien Legrand – Le 28 décembre 2020
Sources Photos :
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