Critique de « Ghostbusters » (1984) – « Who you gonna call? »
Il est temps de s’attarder sur un film qui a marqué toute une génération : « Ghostbusters ». Critique d’un monument des 80’s
First Action Hero
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Le cinéma des années 80 fait partie d’une de ces périodes où les films révolutionnent un genre et marquent les mémoires de leur empreinte. « Blade Runner » de Ridley Scott peut être cité en exemple, lui qui est encore considéré aujourd’hui comme un objet sociologique en raison de son importance culturelle sur le mouvement « Cyber-punk ». « Terminator 2 » de James Cameron, révolutionnaire pour ses effets visuels ou encore « Predator » de John McTiernan qui bouleverse le modèle de construction du cinéma d’action. Avec « Piège de Cristal » alias « Die Hard », le réalisateur installe définitivement le film d’action au panthéon des genres cinématographiques.
Une œuvre charnière synonyme de révolution du genre (comme peuvent également l’être « Terminator » et « Rambo »), dont l’influence fut telle qu’une bonne partie de la production de films d’action de la décennie suivante emboîta le pas de ses idées conceptuelles (le déroulement à huis-clos du récit notamment).
Avec ce film, McTiernan redéfinit les codes, en créant inconsciemment un nouveau style, un nouveau type de personnage, un nouveau rythme et presque un nouveau genre dans la culture populaire.
Il y a eu un avant et un après « Piège de Cristal », et pour comprendre les raisons de cette importance fondamentale qu’il occupe dans le paysage cinématographique, il convient d’en parler plus longuement.
C’est en 1988 que sort sur nos écrans « Piège de Cristal », avec comme pitch de départ un récit rempli de nombreuses facilités scénaristiques. Un script qui paraît d’une grande banalité lorsqu’on le lit :
Résumé :
John McClane, policier new-yorkais, est venu rejoindre sa femme Holly, dont il est séparé depuis plusieurs mois, pour les fêtes de Noël dans le secret espoir d’une réconciliation. Celle-ci est cadre dans une multinationale japonaise, la Nakatomi Corporation. Son patron, M. Takagi, donne une soirée en l’honneur de ses employés à laquelle assiste McClane. Tandis qu’il s’isole pour téléphoner, un commando investit l’immeuble et coupe toutes les communications avec l’extérieur.
La force du film tient à la manière dont McTiernan est parvenu à s’approprier les figures d’un genre pour en réinventer l’essence à l’aune de ses propres thématiques.
Le cinéaste a toujours été fasciné par cette régression naturelle lorsque l’homme est en danger. C’est déjà ce qui arrive à Arnold Schwarzenegger dans « Predator », un retour à l’état primal pour vaincre ce chasseur invisible. Le cas s’observe également ici par le personnage qu’interprète Bruce Willis, ici pour sauver sa femme.
Un thème qui ne s’articule pas uniquement en fonction du danger mais aussi en rapport avec l’environnement dans lequel le personnage évolue (tantôt une jungle inhospitalière dans « Predator », tantôt un building dans « Die Hard ») qui va l’aider à exister au sein d’un territoire fondamentalement hostile à sa présence.
Comme dans son précédent exercice, le réalisateur va à nouveau utiliser un personnage particulier pour mener à bien son entreprise. Celui d’un héros décontracte, désabusé, musclé et charmeur, combattif mais toujours ironique avec quelques blagues qui fusent pour détendre le tout.
L’engouement pour « Piège de Cristal » vient surtout de l’intelligence remarquable qu’a McTiernan d’élever les codes du genre au travers de cette exigence thématique, au point de lier, peut-être pour la première fois, les figures du genre avec cette dimension touchant à l’identité même de l’humain.
C’est pourquoi le spectateur s’attache si facilement au personnage de John McClane. Incarné avec brio par Bruce Willis qui y trouve, son rôle le plus emblématique. L’acteur dégage un charisme incroyable à l’écran et qui correspond à merveille au personnage. Sans jamais être ridicule, le chauve le plus connu d’Hollywood donne vie de très bonne manière à l’un des policiers les plus connus du cinéma. Tantôt drôle, tantôt d’une grande brutalité, il campe un homme qui a une phobie de l’avion et qui pourtant, va faire des choses extraordinaires pour sauver sa femme. Le public va vite éprouver de l’empathie pour ce « Monsieur tout le monde » transformé en héros.
McTiernan va raconter la lutte d’un homme ordinaire pour survivre dans un contexte résolument anormal. Pour nous préparer à accepter inconsciemment les péripéties qui vont suivre, le réalisateur fait le choix d’une introduction inhabituelle de John McClane dans un avion. A contre-courant de l’iconisation immédiate et tapageuse de l’époque, cette ouverture place McClane sur un pied d’égalité avec son voisin. Cela suscite une identification du spectateur pour le personnage effrayé à l’idée de quitter le plancher des vaches.
Après ce préambule, le cinéaste va offrir à son public un modèle de rythme, de construction d’intrigue, de contextualisation, de structuration et de progression dramatique, totalement novateurs pour l’époque.
Un huis-clos qui prend aux tripes dans une tour de verre sous forme de labyrinthe pour une véritable chasse à l’homme loin d’être statique. Une œuvre remplie de méchants à la fois terrifiants et charismatiques (l’inoubliable Alan Rickman, absolument génial en antagoniste calculateur et méticuleux) dans un seul décor transformé en véritable champ de guerre à échelle humaine multipliant les moments de bravoure.
Avec « Piège de Cristal », le réalisateur plonge son spectateur avec subtilité dans une œuvre à couper le souffle.
Un film grandiose qu’il faut impérativement découvrir de par sa mise en scène réaliste, spectaculaire, simple mais efficace et des personnages qui existent par eux-mêmes au-delà de l’intrigue dans laquelle ils évoluent. Le long métrage de McTiernan alterne habilement avec un sens du dosage exceptionnel, des séquences intimistes et des grosses scènes de fusillades dans un déluge d’action incroyable.
« Piège de Cristal » n’a pas pris une ride en 30 ans ! Il est surtout un must faisant partie du cercle des inégalés voire des inégalables du genre. Une œuvre qui prend son temps quand c’est nécessaire pour mieux accélérer quand il le faut sans jamais perdre son public. Tant dans l’intérêt que dans le visuel, le long métrage de McTiernan est un modèle du cinéma d’action et s’impose comme le « first action movie » !
Note : 8,5/10
Julien Legrand – Le 4 août 2018
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