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Harrison Ford

Qui n’a jamais rêvé de faire claquer un fouet, porter un Fedora, partir à la recherche de reliques perdues, piloter le Faucon Millénium ? Harrison Ford, lui a fait toutes ces choses pour notre plus grand plaisir et nous a fait rêver. Avec son sourire en coin, sa cicatrice sur le menton et sa classe innée, cet homme au destin de charpentier est devenu une figure emblématique du cinéma américain. Plusieurs grands rôles, désiré par les femmes et envié par les hommes, il est l’homme avec un grand « H ». Nous allons ici, nous attarder sur sa carrière et ses différents rôles afin de montrer que Ford a définitivement marqué l’histoire du cinéma de son empreinte.

– « Je ne me suis jamais considéré comme une star. Plutôt comme un artisan » :

Né le 13 juillet 1942 à Chicago dans l’Illinois, il est un élève moyen, de nature timide (il parle d’ailleurs toujours très peu en interview sur ses films). Fin des années 60, il est renvoyé de l’université car il refusait de couper ses longs cheveux. Le look hippie était très populaire à l’époque. Il va saisir l’occasion et partir pour Los Angeles pour y devenir acteur. Là-bas, il sera d’abord embauché chez Columbia puis chez Universal Studio où il touche 150$ par semaine. Très vite remercié, il doit cependant subvenir aux besoins de sa femme et de ses deux enfants. Il se lance dans la menuiserie et c’est là que sa vie prend un tournant. Il découvre un métier qui le passionne et pour lequel il est doué (il nous fallait bien un charpentier pour trouver le Graal).

C’est en 1972 qu’arrive un évènement déterminant dans sa carrière, la chance va enfin sourire à notre menuisier. Georges Lucas alors jeune réalisateur de « THX », qui lui propose un rôle dans « American Graffiti ». Ford y incarne Bob Falfa, jeune séducteur équipé d’un chapeau (quelle coïncidence).

– « Que la force soit avec toi » :

Maintenant installé dans le showbiz d’Hollywood grâce au succès de « American Graffiti », Harrison Ford tourne en 1974 : « Conversation secrète » de Francis Ford Coppola futur réalisateur du « Parrain » (rien que ça). Il se met à côtoyer les plus grands réalisateurs et plus rien ne va l’arrêter.

En 1977, date à jamais gravée dans la culture « Geek », George Lucas le réembauche pour son nouveau film. Il décroche le rôle phare et culte de Han Solo (Nick Nolte et Christopher Walken étaient pressentis), le contrebandier de l’espace de « Star Wars », « La guerre des étoiles ». Le premier film de l’une des plus grandes franchises de l’histoire du cinéma.

Il reprend son rôle de contrebandier dans les deux suites en 1980 et 1983, et acquiert une renommée internationale.

– La légende s’écrit avec le fouet :

En 1981, Harrison Ford accède définitivement à la postérité pour son rôle d’intrépide archéologue, armé de son Fedora et de son fouet, avec Indiana Jones (de son vrai nom Henry Jones Junior) dans « Les aventuriers de l’arche perdue ». Nous ne remercierons jamais assez Tom Selleck alias Magnum de s’être retiré du projet. Le film est réalisé par Steven Spielberg auteur des « Dents de la mer ». George Lucas est au scénario du film qui s’avère être un énorme succès dans lequel, Ford assure toutes les cascades (impressionnant). Le voici donc en quelques années propulsé dans deux des plus grosses sagas jamais réalisées. Suivront les trois suites de l’aventurier préféré des Américains en 1984 avec « Le temple maudit », 1989 « La dernière croisade » avec Sean Connery et en 2008 « Le royaume du crâne de cristal ». Pourtant bien avant les suites d’Indiana Jones, nous allons nous intéresser à un film charnière de sa filmographie.

– « Il dit que vous êtes un Blade Runner(…) » :

En 1982 juste après le triomphe d’Indiana Jones, Harrison Ford tourne pour un autre grand réalisateur, Ridley Scott (auteur bien plus tard de « Gladiator » ou du non moins culte « Alien » en 1979). A eux deux, ils vont créer un film qui par son style visuel et son ambiance néo-noire en font une référence de la science-fiction et du mouvement cyberpunk. Il s’agit de « Blade Runner » inspiré du roman de Philip K Dick : « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ». Ford y campe le personnage de Rick Deckard, une sorte de Marlowe enquêtant dans un Los Angeles futuriste où il doit traquer des robots humanoïdes appelés « Réplicants ». Le film fut un échec commercial à sa sortie mais en 1993, il est sélectionné par la « National Film Registry » de la bibliothèque du Congrès pour être conservé en raison de son importance dans l’histoire du cinéma. Il est aussi classé 97e parmi les 100 plus grands films américains de tous les temps de l’« American Film Institut».

– « Je n’aime pas de parler de cinéma et encore moins de mes films » :

Harrison Ford va vouloir se détacher de son rôle de héros. Mais comme Laroche Valmont le dit si bien dans sa chanson « T’as le look Coco », Ford a ce look qui lui colle à la peau. Notamment en 1985, dans « Witness » de Peter Weir dans lequel nous pouvons apprécier ses talents de menuisier. Il y incarne le détective John Book, chargé de protéger un enfant de la communauté Amish. Ce film va lui offrir sa seule nomination à l’Oscar dans la catégorie meilleure acteur. En 1992 et 1994, il interprète le héros Jack Ryan, agent des services secrets confronté au terrorisme mondial. Ces films sont inspirés des romans de Tom Clancy (décédé il y a peu). Nous pouvons encore citer « Air Force One » de Wolfgang Petersen en 1997 où il campe le président américain, seul rempart contre des terroristes russes.

– Casser son image de sauveur :

Cependant, Harrison Ford va réussir à s’émanciper de son image de héros sauveur de la Nation. Il va se tourner vers la comédie et le drame avec succès mais aussi quelques fiascos. Mais comme il le dit si bien : « Vous devez vous préparer à devenir ringard ou décalé à tout moment ».

En 1986, il subit un cuisant échec commercial avec « Mosquito Coast » de Peter Weir. Dans ce film, Ford montre pourtant une nouvelle fois toute la panoplie de son jeu d’acteur qui lui vaut une nomination au Golden Globe. Il y incarne Allie Fox, cet inventeur parti chercher dans la jungle un paradis terrestre avec sa famille.

En 1990, nous retrouvons Harrison Ford en procureur (Rusty Sabich) dans « Présumé innocent » excellent film sur les rouages de l’adultère d’Alan Pakula, auteur notamment de l’excellent « Les hommes du président ». Encore dans un rôle dramatique où il va pulvériser les records de recettes de l’année 1993 avec « Le fugitif » d’Andrew Davis. Face à un excellent Tommy Lee Jones, Ford y campe brillamment le docteur Richard Kimble, victime revancharde d’une erreur judiciaire.

Ensuite, Ford se tourne vers la comédie en 1988 avec « Working Girl » où il collabore avec Sigourney Weaver, héroïne d’« Alien ».  En 1995, il est à l’affiche de « Sabrina » réalisé par Sydney Pollack, remake du film de 1954 de Billy Wylder. Malheureusement, ce film est un nouvel échec commercial à mettre à son tableau.

Malgré quelques petits accros, l’interprète d’Indiana Jones a toujours la cote, le soutien de ses fans et continue à diversifier ses rôles même là où son public ne l’attend pas. Dans « Apparences » en 2000 de Robert Zemeckis réalisateur de « Forrest Gump », un thriller hitchcockien, Ford interprète de façon très convaincante un médecin marié à Michelle Pfeiffer. Ce rôle est aux antipodes de ce qu’il a pu incarner auparavant et montre une nouvelle fois tous ses talents d’acteur.

– Le mot de la fin…

Harrison Ford est un acteur hors du commun, il a donné vie à deux personnages mythiques du cinéma. Il a tourné avec les plus grands et a essayé de diversifier son jeu d’acteur en interprétant des personnages variés. Parfois avec succès comme dans « Le fugitif » et d’autres non notamment avec « Sabrina ».

Il est reconnu par l’ensemble de la profession comme un grand nom du cinéma, en témoigne son César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière à Cannes en 2010. De plus, il a été élu « star du siècle » en 1994 par la « National Association of Theatre owners » et le prix « Cécil.B.Demille » pour l’ensemble de sa carrière lors de la cérémonie des Golden Globes.

Harrison Ford continuera à faire rêver les spectateurs des salles obscures dans les années à venir. Nous avons déjà pu le retrouver dans la peau de Han Solo dans « Star Wars VII : Le Réveil de la Force » en 2015 et dans le sublime « Blade Runner 2049 » de Denis Villeneuve en 2017 (retrouvez notre critique ici). Alors certes, il n’a pas reçu d’Oscar mais il a clairement marqué le cinéma de son empreinte en arborant son Fedora et son fouet.

Aucun Oscar ne vaut une légende et comme Harrison Ford le dit : « Tu connais la différence entre les légendes et les conneries ? Ça ne s’écrit pas de la même manière ».

Julien Legrand – 20 février 2018

– Sources :

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=472.html

http://www.web-libre.org/dossiers/harrison-ford,2982.html

http://www.premiere.fr/Star/Harrison-Ford-94574/%28view%29/citations

http://cinelog.fr/repliques_blade_runner

http://www.kaakook.fr/tags/tag-saga_star_wars

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