Critique « Présidents » (2021) :Une joyeuse uchronie politique !
Avec « Présidents », Anne Fontaine a peut-être écrit et réalisé LA comédie française de l’année portée par d’excellents acteurs. Critique d’une histoire alternative jubilatoire.
Merci Alexandre Astier !
Plus de dix ans qu’on attendait de remettre les pieds au Royaume de Logre. Une décennie qu’on se refait en boucles les livres de la série, qu’on guette le moindre indice d’une annonce de projet, qu’on boit la plus petite syllabe de notre cher Alexandre sur le projet d’une œuvre cinématographique.
Et ENFIN après autant de temps, un teaser, une bande annonce et un vinyle absolument magnifique de composition… « Kaamelott Premier Volet » arrive devant nos yeux qui brillent comme à chaque fois qu’un oiseau pète.
Synopsis :
Le tyrannique Lancelot-du-Lac et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon et l’avènement de la résistance. Arthur parviendra-t-il à fédérer les clans rebelles, renverser son rival, reprendre Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne ?
Alors voilà que dire si ce n’est que « c’est pas faux » et qu’on « en a gros » de revoir tous nos personnages favoris, de découvrir ou a bien pu passer le pif d’Arthur Pendragon et le retour de notre saga emblématique. Le royaume est en péril et le roi revient malgré lui pour le sauver. En tant que spectateur, lorsque le film commence, nous sommes inquiets, excités et impatients tels des habitants de la Bretagne qui attendent le retour de leur souverain.
Alexandre Astier aime le mythe arthurien et nous, nous aimons sa relecture de la légende faites de conflits, de romances, de trahisons mais surtout de personnages attachants que nous sommes heureux de redécouvrir comme si nous les avions quittés hier.
Des répliques qui piquent, des plans léchés, des paysages colorés, froids, une mythologie approfondie et de la poésie. Nous retrouvons tout cela dans ce premier volet soutenu tout du long par la partition sublime composée par Alexandre Astier lui-même qui sonne juste à chaque instant nous faisant passer d’une émotion à une autre grâce à une rythmique qui embellit toutes les scènes du long métrage.
Le cinéaste parvient à jouer avec toutes ses casquettes de réalisateur, compositeur, scénariste, interprète et monteur avec une facilité déconcertante qu’on en vient presque à se demander en voyant le nombre de personnes au générique si celui-ci n’a pas non plus réalisé les décors des châteaux et les effets spéciaux.
C’est toute une nostalgie qui s’échappe du film comme au fil de la saga télévisuelle, ce premier volet joue habilement avec l’alternance des tons, tantôt très drôles jouant de punchlines que nous allons nous atteler à apprendre par cœur ; tantôt d’un nuage de mélancolie qui s’installe tels les derniers épisodes de la série.
Alexandre Astier parvient à bâtir un grand film d’aventure teinté de mysticisme et d’étrangeté, agrémenté de l’humour et des dialogues bien ficelés qu’on lui connaît. Tout est parfaitement dosé, des paysages à la musique en passant par la réalisation et les répliques qui offrent à chaque personnage et chaque acteur son moment (on se délecte de l’apparition d’Alain Chabat et de Guillaume Galliene comme des quelques minutes de Clovis Cornillac et du surprenant Sting qui manient tous à merveille la langue astierienne).
Alexandre Astier comme George Lucas avant lui, réalise l’œuvre d’une vie, transposer son bébé sur le grand écran avec une réelle maestria n’oubliant pas de régaler sa fidèle et immense communauté de fans avec tout ce qui faisait la recette de « Kaamelott » mais en n’oubliant pas d’essayer de donner envie à un nouveau public de découvrir la série.
Le metteur en scène propose ici une œuvre extrêmement personnelle et comme Astier l’a toujours affirmé, les sentiments véhiculés par Arthur sont une projection de ceux de son créateur. Une nouvelle fois cela se ressent durant les 120 minutes de « Kaamelott Premier Volet ». Une œuvre qui revient de loin, qui a longtemps germé dans la tête de son auteur et qui risque de pas plaire à tout le monde, « Je m’autorise à vous déplaire, ça fait partie du deal. Je signe et je fais comme je veux. C’est ça mon boulot. Pas de vous convenir. » comme il le dit lui-même. Pourtant, une telle proposition généreuse et humaine dans le paysage cinématographique français c’est exceptionnel et cela renforce la création d’autres productions aussi ambitieuses qui méritent clairement une diffusion en salle…
Le cinéaste qui ne cesse de répéter qu’il a pris du plaisir à écrire sa trilogie et diriger de jeunes acteurs, lui l’insatiable artiste toujours en quête de liberté nous fait découvrir avec une joie non-dissimulée sa soif de fraîcheur pour un public qui ne demande qu’à le suivre dans sa quête du Saint Graal !
Nous étions le fessier vissé sur nos tabourets à partager un moment unique devant une œuvre que nous attendions tous et que ce fut magique !
Merci à Alexandre Astier de nous faire rire, de nous faire rêver depuis tant d’années, avec « Kaamelott Premier Volet », il ne tombe jamais dans le fan service à outrance, gardant les lignes directrices qui ont fait le succès de la saga tout en y ajoutant un vent de fraîcheur bienvenu. « Kaamelott » s’est parfaitement adapté au médium cinématographique pour notre plus grand plaisir et nous en redemandons.
Le plus dur finalement c’est que nous allons devoir attendre la suite, notre seul souhait tout au long du film était que celui-ci ne s’arrête jamais. Que ce fut bon comme une délicieuse bassine de fraises ! A savourer avec du saucisson et du fromage.
Julien Legrand – Le 21 juillet 2021
Sources Photos :
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